Une longue carrière9012LIVE est le témoignage vidéo de l'énorme tournée du même nom que le groupe Yes entama au début des années quatre-vingt. Revenons un peu en arrière : deux membres sont là depuis le début, il s’agit de
Jon Anderson (chant) et
Chris Squire (basse). Steve Howe (guitares) est arrivé en 1971, juste après la sortie du « Yes Album ». Alan White (batterie) fut contacté après l’enregistrement de « Close To The Edge », fin 1972. Il remplaça le génialissime batteur Bill Brufford parti rejoindre un autre géant du progressif,
King Crimson. En 1979, l'album « Drama » clôtura définitivement la période progressive du groupe avec les départs successifs de Rick Wakeman, Jon Anderson (solo) et de Steve Howe (vers
Asia). Les années quatre-vingt approchaient à grands pas et le groupe était alors au plus bas. Chris Squire et
Alan White n'ont alors qu'une seule idée en tête : moderniser le son de Yes et continuer l'histoire du groupe. Par l'intermédiaire de leur maison de disque, ils rencontrent alors le guitariste, arrangeur, producteur et compositeur
Trevor Rabin. Après quelques répétitions, les musiciens sont OK pour continuer l'aventure. L'ex membre de Yes et claviériste
Tony Kaye rejoint ses compères. À la grande surprise générale, Jon Anderson accepte aussi la proposition de ses anciens camarades cinq ans après son départ initial. L'album rock et aux sonorités nouvelles « 90125 » sort en 1983 et rencontre un succès phénoménal grâce aux titres «Owner Of A Lonely Heart », « Hold On » et « Changes » composés par Trevor Rabin.
Un grand concert, un grand réalisateur.9012LIVE a été capté à Edmonton à la fin d'une tournée harassante de plus de neuf mois. C'est le réalisateur
Steven Soderbergh (Traffic,
Ocean's Twelve,
Solaris...) qui réalise le concert tout en y intégrant des effets spéciaux réalisés par Charlex. Pour la sortie du DVD, les bandes ont été remastérisées, mais les effets de spéciaux de l'époque prennent un véritable coup de vieux.
Musicalement, les musiciens sont au top et on peut dire que le nouveau venu Trevor Rabin donne un élan de fraîcheur au groupe. Les titres sont maintenant chantés à deux et l'association des voix de Trevor et de Jon et très réussit. L'un s'occupe des refrains tandis que l'autre gère les parties principales. Dans le même temps, Trevor gère la guitare tant en rythmique qu'en solo. Par contre sur les vieux morceaux du groupe, il est nettement moins bon que son prédécesseur. La rythmique est toujours aussi monstrueuse et elle est emmenée par un Chris Squire en pleine forme. Le seul reproche à faire est à l'actif de la production. La bande son ne restitue pas franchement l'ambiance de la salle d'Edmonton ou le public est constamment en transe. On remarque aussi que le groupe a apporté quelques retouches musicales en studio (voir « Cinema » et « Leave It »). On leur pardonnera, car le show est maîtrisé du début à la fin par une bande de musiciens franchement heureux de jouer.
TracklistingIntroduction, Cinema, Leave It, Hold On, I've Seen All Good People, Changes, Owner Of A Lonely Heart, It Can Happen, City Of Love, Starship Trooper.
En conclusionContrairement à beaucoup d'autres, Yes est sans doute le groupe qui a su le mieux gérer le cap des années quatre-vingt. Suite aux nombreux départs, les musiciens ont su bien s'entourer et se remettre en cause. Cet état d'esprit fait que Yes tourne encore. D'autres DVD sont là pour le prouver :
Yesspeak,
Yes - Symphonic et
Songs From Tsongas.
Grâce à une certaine remasterisation, l'image a été complètement dépoussiérée. Malgré l'éclairage très limite de la scène, l'étalonnage est parfait. Les noirs ressortent proprement et les couleurs sont plutôt belles même si quelques fourmillements apparaissent ici et là. C'est plutôt une bonne surprise.
Pour cette sortie DVD, le concert a été remixé en DD 2.0 et en DD 5.1. Lors du passage de la stéréo vers le mix 5.1, on perd un peu de dynamisme, mais on gagne grandement en spatialisation. L'activation de la centrale détache légèrement les dialogues de la musique et on distingue alors un peu plus les divers arrangements. L'ensemble reste très frontal, car les surrounds reproduisent majoritairement les choeurs et les acclamations continues des spectateurs.