L’histoire :
En 1945, le correspondant de guerre américain Jake Geismer débarque à Berlin pour couvrir la conférence de Postdam où les Alliés décideront du sort de l'Allemagne vaincue, parleront de l'avenir de l'Europe... et se disputeront âprement les restes du gâteau.
Quelques années plus tôt, Jake dirigeait une agence de presse à Berlin et eut dans cette ville une liaison avec la belle Lena, mais tout cela semble bien éloigné, car la guerre a souillé, meurtri et ravagé ce que chacun avait de plus de cher.
La critique :
C’est avec un casting de haute volée que Steven Soderbergh s’attaque au film noir dans le genre de ceux qui se faisaient dans les années 50. En campant son intrigue dans le Berlin d’après la capitulation allemande de mai 1945, il ne s’est pas forcément facilité la tache. On aura donc surveillé autant la forme que le fond dans cette intrigue.
La première chose qui saute aux yeux du spectateur est cette faculté qu’a eue le réalisateur à le faire rentrer dans une ambiance totalement différente de celle du cinéma contemporain. Un soin particulier a été pris afin de restituer l’ambiance des films d’antan. La lumière est travaillée à l’extrême, les plans semblent tout droit ressortis d’un film des années Bogeart. Les ombres sont exploitées à merveille dans ce noir et blanc magnifique.
Et notons que la musique est également de grande tenue. Les sons philharmoniques ponctuent les actions et les séquences d’émotion, en appuyant leurs effets presque à l’extrême, toujours dans une recherche d’authenticité pour coller au plus près de l’époque. The Good German est plus qu’une simple copie du style d’une période cinématographique, car il y apporte également une certaine vision contemporaine. Certaines séquences plus crues que d’autres n’auraient pas eu leur place il y a 60 ans, dans un film de studio.
Du côté des interprètes, on frise l’irréprochable. George Clooney est irréprochable, mais c’est surtout Cate Blanchette qui s’en sort merveilleusement bien dans son rôle de femme fatale, avec un style tout approprié. Et Tobey Maguire n’est pas non plus à oublier.
Alors pourquoi faire des reproches à ce film ? Tout simplement parce que la forme ne parvient pas à faire oublier le fond. L’histoire est assez faible, comparée à l’ambition du projet, et ne parvient que par de trop rares moments à passionner. C’est d’autant plus dommage que tous les éléments étaient réunis pour en faire un film atypique de grande tenue. Mais une fois encore, et on ne le répètera jamais assez, un film qui n’a pas une histoire solide aura toutes les peines à se montrer convaincant auprès du public.
The Good German se révèle donc un exercice de style intéressant, mais qui pêche faute d’un scénario convenable. On était en droit d’attendre largement mieux de la part de Steven Soderbergh et de ce casting là.
Une image de toute beauté qui fait parfaitement ressortir tout le charme du noir et blanc, sans les défauts de l'époque.
Le plus grand soin a été apporté à retranscrire un son assez proche de celui de l'époque, les imperfections en moins. La musique ressort du plus bel effet, avec une spatialisation agréable.