La maison du bonheur

L’histoire :

Un mari radin décide d'être enfin généreux avec sa femme en lui offrant une maison de campagne. Mais il ne peut pas s'empêcher de faire des économies et choisit donc de faire confiance à un agent immobilier douteux et à des ouvriers foireux qui vont transformer sa surprise en cauchemar.

La critique :

« La maison du bonheur » est adaptée du spectacle de Danny Boon, « La vie de chantier ». Zinedine Soualem a d’ailleurs également fait partie de cette aventure scénique. L’humoriste effectue ainsi sa première réalisation. Un passage loin d’être évident.

L’idée de départ est somme toute assez convenue, et récemment abordée dans « Travaux, on sait quand ça commence ». Un chantier qui n’en finit pas, et où l’incompétence des ouvriers est en concurrence avec la malhonnêteté des entrepreneurs. C’est du déjà vu, et franchement, ce n’est pas cette « maison du bonheur » qui va renouveler le genre. On est en plein dans la comédie à la française, dans ce qu’il y a de plus conformiste et attendu, et c’est sans doute le principal défaut du film.

Le scénario est malheureusement très prévisible. Un homme achète une maison, entreprend des travaux, sans en parler à son épouse ou à sa fille, et les ennuis commencent, pour s’accumuler au fil du temps, le spectateur assistant avec amusement à cette descente aux enfers, où s’accumulent des ouvriers payés à en faire le moins possible, rallonges budgétaires, licenciement, et on en passe. Une véritable illustration de la loi de Murphy qui s’abat sur notre héros. Et même si la fin est plutôt bien foutue, il reste chez le spectateur une sensation d’avoir déjà assisté à ce genre de spectacle de (trop) nombreuses fois au cinéma.

Et ce n’est pas la réalisation qui apportera une touche d’originalité à l’ensemble. On reste dans le standard absolu. Cependant, il serait injuste de ne pas souligner la cohérence du rythme de ce film. Les temps morts sont totalement absents, et le spectateur ne s’ennuie guère. Pour un sujet aussi convenu, force est de constater que c’est une jolie performance.

L’interprétation est sans doute pour beaucoup dans cet équilibre. Jouant sur des registres qu’ils maîtrisent parfaitement, ils donnent vie à des personnages attachants. Daniel Prévost fait du Daniel Prévost, il est irrésistible en agent immobilier qui franchit allègrement le foutage de gueule, et ses acolytes ouvriers Zinedine Soualem et Laurent Gamelon forment un duo admirablement harmonieux. C’est d’ailleurs dans ces jeux d’acteurs que le film retrouve l’essentiel de ses qualités.

On regrettera simplement de tomber si facilement dans la caricature. Le personnage interprété par Danny Boon finit par avoir une naïveté qui n’est pas touchante, et finit par être exaspérante pour le spectateur qui risque ainsi de s’en désolidariser.

Sur une idée loin d’être novatrice, Danny Boon réalise une comédie conventionnelle, non dénuée de séquences très amusantes et d’un rythme soutenu, mais qui manque cruellement d’extravagance. Un demi échec ou une demie réussite donc, c’est selon. On attend de voir la prochaine réalisation de l’humoriste.

Des images un peu ternes dans l’ensemble, mais le film n’en souffre pas trop compte tenu du contexte. Pas de souci au niveau de la compression.

Un son correct pour un film qui n’exige pas de mettre à contribution votre installation audio.

Un menu agréablement animé nous propose des bonus plutôt intéressants.On appréciera également la présence de sous titres pour les malentendants.

Making of (45min) : une jolie réussite que cet agréable making of, qui évite les écueils de l’autopromotion à outrance. Les acteurs partagent leur expérience du tournage, et le réalisateur nous fait part de sa nouvelle tâche et des nombreuses contraintes qui en résultent.

3 scènes coupées : plutôt réussies, elles peuvent donner un autre regard sur le film.

Galerie photo

Bande annonce

Bêtisier : très amusant, les acteurs semblent prendre beaucoup de plaisir sur ce tournage !