Willow

Après avoir conquis le monde entier avec sa saga interstellaire, Georges Lucas revient quelques siècles en arrière, dans un monde peuplé de fées, de magiciens… et de nains ! Les petits hommes semblent avoir une certaine attirance pour Lucas qui, dès le deuxième volet de Star Wars (épisode cinq !) présente devant ses caméras des créatures de tous poils ayant un dénominateur commun ; leur petite taille. C'est donc tout naturellement que le personnage principal de Willow sera un homme de petite taille et avec encore plus de naturel, Georges Lucas incite Warwick Davis à tenir ce rôle. Pourquoi Davis ? car c'est déjà lui qui se cache sous de multiples déguisements, du second épisode de la première trilogie au premier de la seconde en passant par Labyrinth. La production impose un casting mais c'est bel et bien Davis qui remporte le rôle, il a à peine dix-sept ans et ce sera sa première expérience, visage découvert !

Tout comme les deux derniers épisodes de Star Wars, Lucas ne désire pas faire lui-même la mise en scène de cette épopée féerique. Il s'adresse à Ron Howard qui vient de tourner Splash et Cocoon. Willow est un cran au-dessus, ne serait-ce que dans la mise en place de la production et la couverture des nombreux plateaux et extérieurs. L'expérience de Lucas sera donc bénéfique et le film sera filmé et monté sous l'œil bienveillant du barbu. Car Willow c'est tout d'abord l'enfant de Lucas ; cela se perçoit dans la structure et le rythme du scénario et le développement des personnages. Pour Ron Howard c'est assurément une bonne école, le professeur n'étant jamais très loin comme en témoigne les photos présentées sur le DVD ou les extraits de prises de vues du tournage.

On peut dire ce que l'on veut, on ne m'ôtera pas l'idée que Willow est un formidable divertissement. Bien entendu, certains effets spéciaux datent un peu comme l'incrustation des Gobelins qui manquent de fluidité et de cohérence par rapport aux différents décors en mouvements. D'autres, amusent comme la séquence du morphing. Pourtant, cette séquence étale pour la première fois au grand jour cette technique balbutiante. Nous sommes en 1988, c'était hier et pourtant le mot Morphing n'existe pas avant que certains petits futés d'ILM proposent cette idée embryonnaire. Un exploit qui se traduit par un document vidéo de dix-sept minutes repris intégralement dans les bonus du DVD.

Quelle splendeur ! C'est sans aucun doute la très grande surprise de ce DVD. L'image est d'une texture palpable, les personnages bondissent de l'écran avec une sensation sur certains plans d'image 3D et les couleurs sautent aux yeux ! Certains plans apparaissent légèrement datés mais dans l'ensemble, la restauration entreprise est d'une très grande qualité.

La piste multicanaux VO propose une ouverture spatiale plus convaincante que la VF, c'est la seule différence notable. Les deux versions proposent une répartition des effets relativement timide mais largement plus convaincante que le vieux mixage surround original. On aurait aimé un peu plus de dynamique sur un film à grand spectacle mais le travail sur la piste sonore semble avoir été limité à la séparation des canaux. Le doublage VF s'avère convaincant.

Le programme s'ouvre sur une première page musicale ou s'étale en fond visuel différents plans du film. Les autres pages restent muettes et statiques.

La Fox nous propose deux documents vidéo. Le premier d'une durée de 21 minutes est d'époque, il s'intitule Willow : Les coulisses d'une aventure et est présenté en VOST comme l'ensemble des documents de cette version. Sans être rébarbatif, il s'agit d'un mélange d'auto-promotion avec un mélange de prises de vues. Le deuxième document d'une durée de 17 minutes à été préparé spécifiquement pour cette édition DVD et s'intitule Du " morf " au " morphing " : l'aube du numérique au cinéma. Il retrace la mise en chantier des différents plans de morphing. Une mise en avant étrange car il s'agit du seul effet spéciaux qui a sacrément pris un coup de vieux.

C'est peut-être la galerie de photos composée de 46 images formatées en 16/9ème qui présente les visuels les plus intéressants. L'occasion de vérifier que Monsieur Lucas était omniprésent sur ce tournage.

Enfin, l'éditeur nous convie à visionner 8 spots TV, 3 de 15 secondes et 5 de 30 secondes en VO non sous-titré et en plein cadre et la bande-annonce cinéma originale accompagnée de deux pre-bande-annonce également en VO non sous-titré.

J'ai gardé le meilleur pour la fin, le commentaire audio. On pourra s'étonner que Ron Howard aie laissé la place à Warwick Davis. Dès les premières minutes, les regrets s'effacent au profit d'un réel intérêt des propos de l'acteur. Celui-ci s'avère très à l'aise dans cet exercice et laisse peut paraître qu'il a préparé son intervention avec une fraîcheur bienvenue de ses propos émaillés de nombreuses anecdotes et renseignements techniques.