L’histoire :
Afin de libérer Splinter des griffes de Shredder, les tortues ninja vont affronter le clan des Foot.
Critique subjective :
Souvenez-vous, c’était il y a une bonne quinzaine d’années, le phénomène Tortues ninja battait son plein. Tout avait commencé en 1987 avec une série d’animation assez lamentable (design grossier et « mémorables » doublages français assurés par des acteurs cabotins paraissant toujours enrhumés), série qui allait tout de même perdurer près d’une décade (la dernière saison remonte à 1996). Le buzz autour de la franchise allait s’intensifier en 1990, année de sortie d’une première adaptation cinématographique réalisée par Steven Barron (deux suites verraient le jour plus tard, en 1991 et 1993). Phénomène de mode de grande ampleur, Les tortues ninja inondèrent les magasins de leurs produits dérivés (jouets, livres, jeux vidéo, vêtements, etc.) et firent prospérer les animaleries (les tortues d’aquarium se vendirent comme des petits pains). Ayant attendu 2007 pour une sortie DVD, le film tente aujourd’hui de trouver une seconde jeunesse en surfant sur le relatif succès du récent TMNT (Kevin Munroe), en vain.
Sans y regarder de trop près, Les tortues ninja semble assez fidèle à son matériau de base (une bande dessinée américaine). On retrouve Leonardo, Donatello, Michaelangelo et Raphael, nos quatre tortues génétiquement modifiées qui vivent dans les égouts de New York, excellent dans les arts martiaux et s’empiffrent de pizzas (sans anchois s’il vous plaît). Conduites par leur mentor (Splinter, le rat géant) et aidées par un duo de choc (April O’Neil et Casey Jones), elles s’opposent à Shredder et aux ninjas du clan Foot.
Adaptation d’un comic book assez sanglant (signé Kevin Eastman et Peter Laird, deux artistes qui doivent maintenant être riches comme crésus), cette première aventure cinématographique, coproduite par la Golden Harvest, dénature un concept initial plutôt dur pour l’emmener sur un tout autre terrain : celui du divertissement familial inoffensif. Grosse trahison donc avec un humour omniprésent qui nous abreuve de scènes vaudevillesques (les tortues planquées chez April alors que son patron lui rend visite) et nous inonde de punchlines faisandées.
On notera que ce changement radical de tonalité n’est hélas pas le seul défaut du film de Steven Barron. A cela viennent en effet s’ajouter des combats limités (on imagine le calvaire des cascadeurs engoncés dans de grosses combinaisons caoutchouteuses), des costumes imparfaits (mais qui, surprise, n’ont pas trop mal vieilli), un script répétitif en diable, un casting à côté de la plaque (d’égout ?), une mauvaise mise en scène et une bande originale désastreuse. Voilà qui fait beaucoup pour un seul long-métrage !
Verdict :
Un conseil : si vous êtes resté sur un bon souvenir d’enfance, ne revoyez pas Les tortues ninja, vous n’en tirerez aucun plaisir, même nostalgico-régressif. Pur produit du début des années quatre-vingt-dix, le film de Steven Barron affiche une date de préemption largement dépassée. On doute aussi fortement que le jeune public d’aujourd’hui apprécie la chose.
Une qualité d’image plutôt médiocre. Certes, le film affiche plus de quinze années au compteur mais il n’empêche qu’on ne peut que déplorer une gestion des couleurs peu reluisante, un grain quasi-omniprésent, un contraste perfectible et une compression qui s’invite souvent à l’écran.
- La bande annonce Les tortues ninja (1 minute).
- Les bandes annonces (8 minutes) : Les messagers, Bibi Blocksberg, Mimzy, The twins effect, Le nombre 23.
- Lien Internet.