Fin des années 1970, le Libanais est une petite frappe ambitieuse à la tête d'un gang romain. Son association avec le Froid, un autre chef de gang, va lui permettre de se lancer dans un projet d'envergure : faire main basse sur la capitale. Tandis que Terrible, un caïd du milieu qui porte bien son nom, voit d'un mauvais œil l'arrivée de ces jeunes chiens fous, un inspecteur de police nommé Scialoja se fixe comme objectif de les arrêter à tout prix.
Reprenant à son compte l’intrigue du film, la série « Romanzo Criminale » le développe un peu plus, et se permet du même coup de mieux s’approcher de l’esprit du livre et d’en être la meilleure adaptation. Basée sur une histoire vraie, la série s’attarde sur les raisons qui ont amené la « Bande della magliana » à prendre le pouvoir sur la capitale Italienne et se retrouver, donc de ce fait, dans un combat à mort avec ses rivaux.
En cela la série est une réussite, car elle prend le temps de poser ses personnages, d’installer son intrigue et de plonger le spectateur dans une Italie des années 70, rongée par la violence du terrorisme, la corruption et les enlèvements à répétitions. La série permet ainsi une meilleure approche des faits et développe presque minutieusement ce qui avait été survolé pour des raisons de coûts et de temps. Ainsi donc on comprend beaucoup mieux les motivations des uns et des autres, ainsi que la descente, certes lente, mais inévitables des protagonistes dans cet enfer.
Le réalisateur l’a d’ailleurs parfaitement compris et restituent à merveille, tant l’univers du film que celui du livre. Ayant à cœur de respecter les codes du genre et de donner ainsi une véritable âme à la série, il fait de "romanzo Criminale" une totale réussite, sur les années noires qu’ont pu connaître les italiens. Le réalisateur n’hésite pas à utiliser les plans chocs, serrés pour mieux imprégner le spectateur. Subtile mélange entre le cinéma traditionnel Italien, avec ses couleurs aux plus naturels, ses dialogues à l’emporter et surtout un goût incroyable pour la mise en scène juste. Stefano Sollima garde constamment en tête la dureté de son sujet et tente par tous les moyens de ne jamais s’éloigner du livre de Giancarlo de Cataldo.
Quand à la distribution, elle non plus, ne s’embarrasse pas d’un jeu trop en profondeur, mais a su s’inspirer des plus grands acteurs américains du genre, comme Al Pacino (Scarface) ou encore James Caan (Le Parrain). En tête de liste, il faut bien sur noter l’impeccable interprétation de Francesco Montanari qui parvient toujours avec justesse à donner à son personnage la froideur et la violence détachée pour le rendre crédible.
En conclusion, « Romanzo criminale, la série », permet au spectateur de mieux comprendre les rouages de cette guerre de territoire qui divisa les gangs romains, dans une période où le pays était déjà rongé par le terrorisme et la violence. La série directement inspirée du livre du juge Giancarlo de Cataldo, est une véritable réussite. D’autant qu’elle permet de mieux comprendre les rouages de cette prise de pouvoir sanglante, en développant les zones d’ombres du film homonyme.