L’histoire :
En parvenant enfin à faire fonctionner une de ses inventions, un scientifique has been ouvre la porte d’une dimension parallèle.
Critique subjective :
Dans sa folle course au recyclage, la grosse machine hollywoodienne, entre panne d’inspiration et frilosité financière, phagocyte tous les matériaux possibles. Livres, films déjà existants, séries TV, jeux vidéo et même marques de jouets, tout y passe. Adaptation cinématographique d’une série américaine des années soixante-dix (Land of the lost), Le monde presque perdu s’inscrit donc dans cette mouvance.
Au générique du Monde presque perdu, on relève la présence de plusieurs transfuges du Saturday Night Live. Le scénariste Dennis McNicholas (quasiment 200 sketches sur près de dix ans), les comédiens Will Ferrell et Jorma Taccone, tous sont passés par le show comique sévissant sur NBC. Loin d’être anecdotique, ce petit rassemblement de différentes générations issues de la même école du rire imprimera un peu de l’esprit SNL au Monde presque perdu. Logique, donc, d’y retrouver une bonne dose d’humour potache, un sens assez aigu du gag régressif.
Le script de Land of the lost tourne autour du personnage de Rick Marshall (Will Ferrell), éminent spécialiste des failles spatio-temporelles devenu un gros has been après s’être fait moucher en direct par un présentateur TV. Revigoré par l’intérêt que lui porte Holly Cantrell (Anna Friel), une jeune doctorante inconditionnelle de ses travaux, il va parvenir à achever la construction de son fameux amplificateur de tachyons (qui s’actionne en diffusant une chanson gay !). La machine fonctionnera tellement bien que le professeur, sa disciple et Will Stanton (Danny McBride dans le rôle d’un gros plouc du désert) seront propulsés dans un monde parallèle. Dans cet univers fourre-tout et coloré où se côtoient dinosaures, extraterrestres, hommes-singes et ruines de civilisations diverses, nos trois larrons trouveront un guide de fortune en la personne de Chaka (Jorma Taccone), un primate obsédé du sein.
Une fois lancé, le métrage évolue à cent à l’heure (particulièrement dans sa première partie) et ne s’octroie quasiment pas de moments de respiration. S’il est impossible de s’ennuyer, la teneur humoristique de l’ensemble se montre quelque peu faiblarde en dépit de plusieurs gags franchement réussis (« Chorizo tacos ? », la plaque de cristal vibrante, les insectes goulus). Heureusement, l’inénarrable Will Ferrell est là pour assurer le spectacle, incarnant ici un rôle dans lequel il excelle : celui de l’individu toujours très sûr de lui, d’une mauvaise foi absolue et arrogant en toute circonstance. Autant dire que sans Ferrell au casting, le métrage perdrait presque toute sa saveur. Un constat d’autant plus valable que la mise en scène, purement fonctionnelle, ne revêt guère d’intérêt. Derrière la caméra, on retrouve Brad Silberling, un réalisateur dont le seul véritable bon film à ce jour reste Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, œuvre « burtonienne » dans laquelle il dirigeait déjà un célèbre transfuge du Saturday Night Live : Jim Carrey.
Verdict :
A l’arrivée, si Le monde presque perdu n’est clairement pas la comédie du siècle, il s’impose comme un divertissement assez sympathique. Un petit film du samedi soir.
Une image de bonne facture. Propres, précis et bénéficiant d’une colorimétrie parfaitement gérée, les visuels, soignés, nous permettent de découvrir le film dans d’excellentes conditions. Un confort visuel que ne vient jamais troubler la compression, extrêmement discrète. Du bon travail.
- Scènes coupées (7 minutes) : Trois passages consacrés à la présentation des personnages et dont on comprend l’éviction du montage final pour d’évidentes raisons de rythme.
- Une journée dans la vie d’une grande star de cinéma (11 minutes) : Un faux making of maladroitement orchestré par Danny McBride. L’humour ne prend malheureusement jamais. Raté.
- Publicité et visite du magasin du canyon du diable (7 minutes) : Un supplément dans la même veine que le précédent pour un résultat … aussi peu probant.
- Commentaire sur le film par le réalisateur Brad Silberling : Un commentaire audio qui constitue de loin le bonus le plus intéressant de cette édition DVD. Assez captivant dans ses propos, Silberling nous en apprend long sur le film et ses à-côtés.