Critique de Simon volant
Synopsis
New York 1941. Barton Fink, jeune dramaturge, rencontre le succès grâce à un roman populaire. Hollywood s'intéresse à lui et Barton cède à la tentation de l'argent facile. Arrivé en Californie, Wallace Beery le charge d'écrire son premier scénario avec le n-ième opus d'une série B sur le monde des lutteurs. Entre les studios et sa minable chambre d'hôtel, Fink va découvrir les mystères d'Hollywood, l'angoisse de la page blanche et un étrange voisin qui lui révélera quelques secrets sur l'art de l'existence...
Critique Subjective
Quatrième long métrage des frères Coen, Barton Fink est aussi leur premier film sans Barry Sonnenfeld leur directeur de la photographie sur Blood simple, Arizona Junior et Miller's Crossing qui deviendra également un réalisateur talentueux (MIB, Wild Wild West entre autres).
Niveau style, c'est un film très mature des deux frères (dans la ligné de Miller's Crossing). Bien plus pro que Blood Simple, bien moins déjanté qu'Arizona Junior, on y trouve en fin de compte un film à l'humour décalé proche de celui de the Big Lebowski et aussi une part de mystère inquiétant avec le personnage de John Goodman (un habitué des films des Coen). Dans les rôles principaux, on retrouve donc Goodman et John Turturro (Réunis à nouveau dans O Brother ou The big Lebowski), acteurs sérieux et, ici, très bien dirigés (Franchement, Goodman, ne vaut pas grand chose en dehors des films des Coen).
Barton Fink est le seul film des Coen à mettre en scène le monde du cinéma. Autant dire tout de suite que les deux frangins passent l'image des grands studios au vitriol. Wallace Berry est un savant mélange des défauts des dirigeants et fondateurs de la Fox, Warner, Universal, etc. Ici le scénariste est sous contrat et doit se dévouer corps et âme pour son patron et le pire châtiment, en cas de conflit, est justement de rester sous contrat (se faire virer est une sorte de libération). Le rêve vire alors au cauchemar, l'industrie du rêve devient une prison. Il est d'ailleurs ironique de voir que les frères sont aujourd'hui passés du cinéma indépendant au service des grands studios avec des films toujours réussis mais plus commerciaux et moins inspirés comme Intolérable cruauté.
Le thème principal de Barton Fink, la peur de la page blanche tient justement du vécu pour les Coen qui ont eu le plus grand mal à écrire Miller's Crossing (un chef d'oeuvre injustement ignoré). Pendant l'écriture laborieuse de Miller's Crossing, les deux Coen ont écrit en à peine 3 semaines le scénario de Barton Fink.
Sur la fin du film, ce dernier change de ton et tombe dans le fantastique et l'humour noir. On retrouve tous les ingrédients qui feront alors le succès des prochains films : méchants crétins, policiers qui ne comprennent rien, une dose de fantastique et une louche d'humour noir.
Palme d'or à Cannes en 1991
Barton Fink a obtenu à l'unanimité du jury la Palme d'Or. Ce n'est pas tout! Le même film a également cumulé le Prix du meilleur réalisateur pour Joel Coen ainsi que le Prix d'interprétation masculine pour John Turturro. C'est le seul film à avoir cumulé autant de prix. D'ailleurs les règles ont été changées par Gilles Jacob les années suivantes.
Verdict
Sans contexte un excellent film des frère Coen. A ranger dans votre collection entre Fargo et The Big Lebovski. Ce petit bijou, pas forcement facile d'accès, restera un film de référence dans leur filmographie.
L’image du DVD a plutôt bien vieilli même si elle semble dépassé dans ses contraste sous es plans larges par des masters plus moderne. Ensemble correct néanmoins
Bon, la VF en 2.0 possède une dynamique... minable. Ampli au maximum pour entendre quelque chose. La spatialisation est correcte.
La VO en 2.0 est meilleure mais le meilleur choix est sans doute la version 5.1. Dynamique et riche en effets surrounds, cette piste saura vous faire oublier la piste française. Dommage tout de même pour les amoureux de la VF.