La mémoire dans la peau

Synopsis.

Au sud de Marseille, un petit bateau de pêche repère le corps inanimé d'un homme ballotté par les flots. Des marins s'empressent de le repêcher. Portant des traces de balles dans le dos, cet homme à l'identité inconnue a miraculeusement survécu, mais il ne se souvient plus de rien. Même pas de son nom. Et encore moins des raisons pour lesquelles on a tenté de le tuer. Toutefois, un indice subsiste : de sa hanche est extraite une petite capsule holographique indiquant un numéro de compte à Zurich. L'inconnu se rend alors dans une banque suisse afin de faire la lumière sur son identité. Une fois sur place, il découvre dans un coffre-fort une malette contenant plusieurs milliers de dollars, un pistolet, un passeport au nom de Jason Bourne et six autres documents d'identité de diverses nationalités. Ce dernier s'aperçoit bientôt qu'il est suivi à la trace par une mystérieuse organisation.

 

Dans les salles à l'époque.
Sorti en Septembre 2002, la mémoire dans la peau a rassemblé quelques 755 000 spectateurs, résultat somme toute mitigé mais justifié par les sorties parallèles de gros films comme Minority report, xXx (amusante coincidence) et Le Pianiste qui ont fait fondre son nombre de copies et donc d' entrées trés rapidement.

 

Jason Bourne, héros littéraire.
Jason Bourne, le héros de La Mémoire dans la peau, est issu de l'imagination du romancier Américain Robert Ludlum. Ce maître de la littérature d'espionnage a consacré trois best-sellers à ce personnage : La mémoire dans la peau (1980), La Mort dans la peau (1986) et La Vengeance dans la peau (1990). Le romancier, décédé en mars 2001, a officié en tant que producteur exécutif du long métrage, et a accepté que cette adaptation diffère librement de son roman, afin d'attirer une nouvelle génération de spectateurs. Les fans des livres sont donc prévenus.
 
Critique subjective.
Mettons de suite les choses au point, la mémoire dans la peau bien qu'étant un film d'espions diffère totalement des James Bond et autres xXx. Ici point de gadgets hypra-sophisitiqués, de cascades toujours plus irréalistes ou jolies filles à tous les coins de QG de méchants. La mémoire dans la peau c'est avant tout un film où le maître mot est réalisme.

 

La preuve la plus flagrante est surement la vision de Paris par Doug Liman, le réalisateur. Enfin un film américain ou les Français ne roulent plus en 2 Chevaux avec un béret et une baguette de pain sous le bras. Et oui, vous ne rêvez pas, aucun cliché habituel sur la France, on voit Paris tel qu'on le connait tous les jours dans nos vies quotidiennes (pour ceux qui habitent à Paris bien sûr ;) ).


Si ça c'est pas du réalisme ...!
Il en va de même pour tous les éléments du film : cascade, histoire, personnages, etc... Et le fait que les 3/4 du film se déroulent dans Paris apporte un charme, un angle de vue qui fait que ce film a un cachet particulier, un petit truc en plus qui dénote des productions américaines classiques.

 

Bien sûr une Austin Mini poursuivie par des Citrôen ZX de la police nationale dans les rues de Paris, c'est sur ça fait bizarre quand même... Serait on dans un épisode de Navarro ou un Nième volet de Taxi ? Autant rassurer tout le monde, la réponse est non et les poursuites sont trés nerveuses, bien réalisées,  totalement crédibles et feront monter votre adrénaline.

 

Venons en à la réalisation justement, cette dernière est particulièrement soignée avec un design  visuel trés recherché et d'un excellent esthétisme. Les scènes de combat sont   filmées/chorégraphiées à la perfection avec une efficacité terrifiante : parade, blocage, annihilation.

 

Le jeu des acteurs n'appelle pas à d'éloges particulieres, il est sobre, efficace, réaliste. Marie (Franka Potente, Cours Lola, cours) est prise de vomissements apres avoir vu un mort, cela change des scénariis où voir des assassinats est un fait banal) et on s'attache trés vite à Jason (Matt Demon ,Private Ryan).

 

Le scénario/intrigue tient la route bien que se détachant beaucoup du roman dont il s'inspire, faisant plus fortement penser à un épisode de la bande dessinée XIII matiné d'un léger soupçon de X-Files (complot gouvernemental, mystérieuse organisation TreadStone) qui fait que beaucoup de questions restent en suspens. Un seul repproche pour la fin du film légèrement décevante quand même. Dommage...

 

Toujours dans la série réalisme, il est à noter que pour une fois les gens (suisses, italiens, français, américians) parlent leur langue d'origine et non pas anglais comme dans beaucoup de films. Résultat on se retrouve à entendre des personnages parler anglais au 1er plan tandis que derrière on entend parler dans un vrai français la police nationale. Difficile de faire plus vrai. Tout ceci dans la VO bien sûr, sinon les protagonistes américains passent au français en VF, mais on conserve toutefois l'allemand et l'italien.

 

Bref, pour conclure enfin un film d'action réaliste (à une cascade près), intelligent avec un héros qui sort des sentiers battus (trouvez moi un héros qui regarde une carte routière avant de se lancer dans une course poursuite !) . Il est indéniable que l'action se situant à Paris apporte un charme certain à l'ensemble. Un trés bon divertissement à ne pas mettre sous les yeux des plus jeunes toutefois.

A la hauteur de ce que l'on pouvait espèrer pour un film de ce genre : belle, lumineuse, et contrastée (avec un rendu visuel de Paris trés réaliste). Idem pour la compression jamais prise en défaut même au coeur des scènes d'action pourtant trés rapides.

 

Toutefois, il faut attirer l'attention sur une étrange mini bouillie de pixels (carrés noir partie haut-droite de l'image) qui se produit pendant une scène assez calme (aprés l'envol des oiseaux, temps 84m:38s). C'est quasi subliminal mais l'oeil (averti) a le temps de détecter un phénomène bizarre à l'écran et de faire un retour-arrière de la séquence pour confirmer la chose. Mais ceci n'est que broutille par rapport à l'excellente qualité globale du dvd.

Superbe ! Pas de bande son hard rock marketing ou mega-techno gratuite "rentre dedans" comme dans beaucoup de films d'action, mais une partition musicale de John Powell enveloppante, trés efficace et superbement bien répartie (idem pour tous les effets sonores du film).

 

Pour s'en convaincre il suffit de regarder la séquence d'introduction (repêchage du corps de Jason en pleine mer démontée sous un orage terrible depuis un raffiot grinçant de toute part et avec la montée inquiétante de la musique ). Cette séquence est un vrai bonheur ! Une démo à elle toute seule !
Vos enceintes vont adorer : foudre qui déchire le ciel obscur, vent tourbillonnant , grincement du bâteau, pluie battante diluvienne,  musique stressante montant crescendo,  tout y est ! N'hésitez pas à monter le son pour profiter de tous ces détails !
Trés peu de différence à noter entre la VF DD5.1 , la VO DD5.1 et la VF DTS 5.1 (merci à l'éditeur pour le trailer DTS piano-yamaha juste avant le film). Elles sont toutes excellentes. On préféra la VO pour profiter d'une cohérence de langues globale (italiens parlant italien, francais le francais, suisses l'allemand  et les americains l'anglais).

Le commentaire audio du réalisateur (VOST) : Trés trés bon commentaire ! riche et exhaustif ! On y apprend que la scène en pleine mer avec le corps de Jason est 100% numérique signée ILM. Chapeau car on y voit que du feu... Idem pour la scène chirurgicale du docteur sur le bateau de pêche avec un faux Matt Demon réalisé par un société française d'effets spéciaux Spadaccini. Doug explique  qu'il est un grand fan du livre et justifie clairment les libertés qu'il a pris par rapport à l'oeuvre originale. Il révele sa volonté de ne pas donner une vision américaine de Paris qui se résume aux lieux touristiques comme font ses autres collègues réalisateurs américains. On apprend que pour les cascades en Austin Mini ils étaient tour à tour lui (caméra à l'épaule) Matt Damon et le cascadeur dans la voiture ou lui , le cascadeur et Franka Potente et qu'il n'avait jamais eu aussi peur ;). Il fait aussi référence au passé de son père qui travailla à la N.S.A. du temps de Ronald Reagan et d'où il a tiré le nom de TreadStone. bref, trés enrichissant !
La naissance de The Bourne Identity ( VOST - 14:34) : making of classique avec interviews de tous le monde (acteurs, réalisateur, producteur, etc...) trés agréable à suivre et qui démystifie le tournage du film (en particulier les scènes de combat, descente de l'immeuble, poursuite).


La fin alternative  (2:05) : petite déception, c'est exactement la même fin que celle du film (déjà trop conventionnelle) mais en plus glamour (les personnages s'embrassent...). Qualité de compression moyenne.

 

Les scènes inédites : 4 avec une qualité de compression moyenne et qui ne font pas défaut au film.

Wombosi dans le jet privé (1:00) : blabla dans l'avion, où Wombosi révele que Bourne était un faux agent de change chargé de le tuer.

Bourne et Marie sur le bord de la route (2:31) : blabla sur le bord de la route.

La psychologue examine Bourne (1:48) : à la demande des "méchants" une psy analyse la voix de Bourne depuis un enregistrement téléphonique pour en déduire qu'il est réellement désorienté.

Bourne et Marie s'entraine dans le métro (1:43) : blabla dans notre cher métro.
La scène de la ferme en version allongée (2:05) : n'apporte pas grand chose mais rend cette scène un peu moins surréaliste que dans le film où aucun mot n'est échangé. Qualité de compression moyenne.
Le video-clip musical de Moby "Extreme Ways" (3:39)


Le bonus dvd-ROM avec le procédé "Total Axess" : installe un logiciel permettant de regarder le film sur son pc et naviguer sur le dvd, pour ce qui n'ont pas de logiciels comme PowerDvd.
La bande-annonce cinéma de la mémoire dans la peau (2:05).

 

Les bandes annonces de Johnny English et Hulk (1:19 et 0:56).

 

Conclusion : Un dvd d'une homogéneité remarquable tant du point de la qualité du film que celle de la technique ! Les amateurs de thriller et d'espionnage où la violence n'est pas que gratuite apprécieront à sa juste valeur. Un trés bon divertissement.