Résolue à quitter la brigade criminelle pour entamer une vie plus paisible et renouer avec un fils qu’elle a négligé, Sarah Lund s’apprête à fêter ses vingt-cinq ans de carrière par une mutation administrative. Mais elle est envoyée au port de Copenhague, où git le cadavre d’un marin. Le mort était employé par Zeeland, l’une des plus grosses entreprises nationales, qui envisage de délocaliser sa production à l’étranger, selon un article ayant fait grand bruit le matin même. Le jeune PDG de Zeeland, Robert Zeuthen, compte en effet parmi les soutiens du Premier ministre libéral Kamper, tête de liste pour les législatives, qui auront lieu dans dix jours. Ce dernier est attendu ce jour-là sur le port. Les services de sécurité ont dépêché leur propre enquêteur sur le lieu du crime, Mathias Borch, un ancien petit ami de Sarah du temps de l’école de police. Le soir, ils découvrent à bord d’un navire bloqué à quai les cadavres de deux autres marins ainsi qu’une série de photos, prises au téléobjectif, de la famille de Robert Zeuthen, notamment de sa fille de 9 ans, Emilie. Alors que celui-ci vient de désavouer une partie de son conseil d’administration en annonçant que Zeeland reste au Danemark, son ex-femme, Maja, découvre qu’Emilie a disparu...
Enorme succès public et critique au Danemark, « The Killing » suit les traces d’une enquêtrice de police qui se heurte à de nombreux obstacles pour mener à bien sa mission, à plus forte raison lorsqu’un politicien est impliqué dans l’affaire. Menée à un rythme soutenu, avec une ambiance sombre et parfois glauque, la série plonge littéralement le spectateur au cœur de cette intrigue haletante où chaque épisode se suit avec beaucoup d’intérêt. Les réalisateurs maintiennent une pression sur le spectateur qu’ils ne lâchent plus jusqu’à la fin de la saison.
Le scénario d’ailleurs n’hésite pas à multiplier les fausses pistes, amène continuellement le spectateur à s’interroger sur chacun des personnages de l’intrigue afin de définir leurs implications respectives. Et c’est toute la qualité du scénario que de savoir tenir le suspens sur toute la longueur de la série, et d’avoir l’intelligence de se renouveler de manière régulière sans pour autant sombrer dans la confusion. Mené avec beaucoup de finesse et de précision, les scénaristes sèment de manière méticuleuse, les indices à la fois autour de l’intrigue, mais aussi autour des personnages, pour mieux les cerner, comprendre les différentes implications ou les différentes problématiques qu’ils peuvent rencontrer. Les scénaristes ne ménagent pas leurs efforts et le spectateur est véritablement capté par la série et a beaucoup de mal à s’en décrocher.
De la même manière que pour les précédentes saisons, l’intrigue implique des policiers, des notables et des politiciens. Mais cette fois-ci, la série laisse plusieurs fois planer le doute pour mieux entretenir le suspens. Le spectateur est continuellement mis à contribution, la trame s’installe avec un meurtre en introduction pour suivre ensuite l’enlèvement d’une petite tout en s’interrogeant en permanence sur les motivations du criminel à l’origine des ces évènements et l’implication directe ou indirecte des autres protagonistes de l’histoire. Avec toujours autant de soin, la réalisation soigne l’ambiance et maitrise son sujet sans jamais perdre en qualité.
Côté distribution, si le jeu des acteurs à perdu en qualité par rapport à la première saison, dans laquelle les comédiens brillaient, Sofie Grabol continue de tenir la barre haute dans son interprétation, et parvient avec toujours autant de finesse à nous entrainer dans l’enquête de cette femme malmenée par son enquête et par sa vie privée. Le duo qu’elle forme avec Nikolaj Lie Kaas est particulièrement cohérent et nous fait regretter que cette troisième saison soit la dernière.
En conclusion, la saison 3 de « The Killing » n’a rien à envier aux deux premières. Avec toujours autant de finesse et d’intelligence, les scénaristes ont su construire une intrigue solide et passionnante.