Un voisin trop parfait

Une mère, récemment divorcée, a une aventure avec un jeune homme de son quartier. Quand ce dernier sympathise avec son fils et qu'elle décide de mettre fin à leur relation, les problèmes commencent...

Il y a des réalisateurs, en qui l’on croit, qui nous donnent de vrais espoirs, même si le cinéma ne brille pas de grands chefs d’œuvres. Des metteurs en scène qui savent insuffler une énergie nouvelle quel que soit le style de leur film. Et puis parfois, ces espoirs sont perdus par plusieurs erreurs de parcours, mais l’on sent tout de même que la lumière peut revenir, et enfin au fond de la classe on voit ceux qui se sont perdus définitivement dans un je ne sais quoi de vide artistique invraisemblable. C’est le cas de Rob Cohen. Celui qui nous avait charmé avec « Cœur de Dragon » et surprit avec « Fast and Furious » même si avec ce dernier, on pouvait se faire une petite idée de ce qui nous attendait au final. 

Et donc après des navets de plus ou moins grandes envergures : « La momie : La tombe de l’empereur » et « Big Bosoms and Square Jaws », le réalisateur revient avec un thriller mal fagoté, qui sent le peu de moyens, mais surtout transpire le vide total de sens artistique. Un film dans lequel le scénario accumule les raccourcis maladroits et les situations téléphonées qui, au final, rendent totalement inintéressant l’intrigue. Un film mal écrit, mais également mal dirigé. Car, et c’est bien le drame, Rob Cohen oublie totalement de rendre ses acteurs crédibles et de les inciter à donner le meilleur d’eux.

Car Jenifer Lopez, si elle est loin d’être une actrice remarquable, n’en demeure pas moins une comédienne capable de se faire remarquer par des compositions émouvantes ou en retenue comme dans « Les oubliés de Juarez », si le metteur en scène sait lui donner la bonne direction à suivre. Ici, l’actrice, revient à ces dérives, avec un jeu mièvre et sans aucun relief. Très peu crédible lorsqu’elle doit aller dans l’émotion, encore moins lorsqu’elle doit jouer dans le domaine de la peur et de l’angoisse. Rob Cohen semble avoir préféré les scènes torrides, ou des effets de mise en scène tordus qui retombent comme des soufflets. Et c’est encore pire avec Ryan Guzman (Heroes Reborn) que l’on a pas encore vu réellement briller à l’écran. Mais alors là, c’est la pente savonnée qu’il vient de prendre, car l’acteur est en roue libre et ne parvient jamais à jouer dans la nuance.

En conclusion et pour ne pas trop en rajouter, je dirais simplement que « Un voisin trop parfait » est un film à oublier rapidement ou alors à ranger dans la catégories de ceux que l’on  regarde entre potes en se moquant de la mise en scène et du jeux pitoyable des acteurs en engouffrant des tonnes de pop corn. 

Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. La saturation dans certaines scènes lumineuses ou d’autres plus sombres est parfaitement bien évitée.

Une piste Dolby Digitale DTS-HD Master Audio 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix sont magnifiquement mises en valeur, particulièrement lors des moments de tensions volontairement intenses.  La dynamique de l’ensemble est suffisamment bien équilibrée pour ne pas se laisser déborder par les musiques ou les quelques effets sonores. 

Un making of qui nous donne l’impression que le réalisateur tourne un chef d’œuvre et que sa mise en scène est d’une inventivité remarquable. A oublier d’urgence également !

Par contre le coffret propose également de découvrir un documentaire sur la dernière tournée de Jennifer Lopez : « Jennifer Lopez : Dance Again ». On y voit la star dans ses grands moments de doute, à un moment difficile dans sa vie de femme, et d’artiste. Celui où elle doit assumer une séparation, des enfants pas forcément compréhensifs, et une carrière mise à mal par des journalistes et des rumeurs qui la disent finie. Dans le documentaire, l’artiste apparait entière, brillante déterminée et surtout touchante lorsqu’elle devient fragile en parlant de sa famille. A la rigueur, il vaut mieux voir ce documentaire que le film qui l’accompagne.