Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l'un d'eux découvre qu'ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s'amenuisent de jour en jour.
Après une série d’échecs cuisants qui ont failli lui coûter sa carrière : « Le dernier maître de l’air » ou « After Earth », le réalisateur M. Night Shyamalan revient donc, avec une certaine maîtrise, au genre qu’il affectionne : le film d’angoisse. Avec une certaine maîtrise, car la réalisateur sait poser des ambiances, créer des situations comme personne et ainsi emporter le spectateur dans une aventure captivante, dans des directions qu’il est le seul à connaitre. Dans « The Visit », deux adolescents sont donc aux prises avec des personnes âgées particulièrement inquiétantes.
Le réalisateur maîtrise la tension du début à la fin, et comme à son habitude, ne perd pas de temps pour capter l’attention du spectateur en le mettant dans l’ambiance dès le premier quart d’heure de film. Cette fois-ci pourtant, le réalisateur ne reste pas sur une mise en scène classique mais s’intéresse à cette manière de filmer qui fait des ravages depuis « Le projet Blair Witch » : « Le Found Footage ». Et effectivement Shyamalan fait des ravages avec cette caméra subjective dont je ne suis réellement pas fan. Notamment parce qu’elle est difficile à supporter pendant une heure et demie de film d'autant qu'elle ne sert pas forcément la narration puisqu’elle limite le champ narratif en l’impliquant du seul point de vue des protagonistes.
Pourtant le réalisateur s’en sort bien, et notamment parce qu’il utilise des ficelles pas toujours honorables qui rendent son principe peu crédible, puisqu’il reste tout de même sur un montage assez classique impliquant plusieurs caméras. Et même s’il tente de le justifier, le dénouement de l’histoire laisse dubitatif sur l’aspect judicieux de l’utilisation du footage. Pour le reste le scénario est construit sur le même principe que tout ces films où les héros se retrouvent, malgré eux, confrontés à des personnages dangereux sans pouvoir s’en échapper. Efficace il l'est, mais surtout grâce à la mise en scène de M. Night Shyamalan qui utilise chaque recoin de l’image pour faire monter la pression, à l’instar de la scène sous la maison.
Mais voilà, le réalisateur de « Signes » semble toujours avoir autant de problèmes pour justifier ses intrigues. Pendant un peu moins d’une heure et demie, il plonge les spectateurs dans une ambiance précise, les capte par des images dont la mise en scène laisse supposer du paranormal, les dialogues ne laisse pas beaucoup de latitude en ce sens, mais le dénouement ne répond à quasi aucune question et laisse le spectateur dans l’esprit le plus dubitatif qui soit, notamment parce que le scénarios'achève par une pichenette surprenante et un peu simpliste par rapport au reste de l’histoire.
Côté distribution, les jeunes comme les aînés semblent beaucoup s’amuser à ce jeu d’esprits plus ou moins sains et se laissent ainsi embarquer dans ce pseudo huit-clos haut en tensions et en situations effrayantes ou stressantes. Les plus remarquables étant
Olivia DeJongue (The sisterhood of night ) et
Ed Oxenbould (Underbelly) qui ne semblent pas impressionnés par leurs aînés et s’amusent à se faire peur autant qu’à participer à un film qui fait peur aux grands.
En conclusion, « The Visit » signe le retour sur le devant de la scène de M. Night Shyamalan avec un film à la mise en en scène impeccable et à la distribution inspirée. Pourtant le réalisateur de semble pas débarrassé de ses vieux démons et la conclusion manque encore cruellement de consistance pour convaincre le spectateur et ne pas le laisser sur une touche dubitative, presque amère.