L'histoire (vraie) de l'évasion de deux prisonniers condamnés pour meurtres dans le Nord de l'Etat de New York pendant l'été 2015 qui avait déclenché une véritable chasse à l'homme. Ils étaient aidés par une femme mariée employée de la prison, qui aurait entretenu une liaison de plusieurs mois avec les deux hommes.
Créée par Brett Johnson Michael Tolkin, à qui l’on doit notamment certains épisodes de séries telles que « Mad Men » ou encore « Ray Donovan » : « Escape at Dannemora » est avant tout une série qui raconte l’histoire vraie de deux prisonniers de la prison de Clinton à Dannemora dans l’état de New-York, qui se prirent la tangente avec l’aide d’une employée de la prison dépressive qui entretenait une relation avec chacun d’eux. Une histoire qui tint les américains en haleine, grâce aux Networks très demandeurs de ce type de faits divers et qui sont capables de déployer des moyens hors du commun pour suivre à la seconde prêt l’évolution de la situation. Commencée à l’été 2015, la cavale dura jusqu’à l’automne de la même année.
Nous l’avons bien vu depuis des années maintenant, les stars de cinéma n’hésitent pas à se mettre au service de séries, qui gagnent en qualité et en précision dans l’écriture comme dans la mise en scène. Il suffit pour cela de voir des séries comme « Big Little Lies » avec Reese Witherspoon (Mud- Sur les rives du Mississipi) et Nicole Kidman (Moulin Rouge) ou alors « Catch-22 » avec George Clooney (Money Monster). Ici, les rôles principaux sont tenus par d’autres grandes pointures du cinéma Hollywoodien : Benicio Del Toro (Avengers : Infinity War), Paul Dano (Prisoners) et la méconnaissable Patricia Arquette (Ed Wood). Le trio d’acteur donnant chacun une puissance toute contenue à chaque personnage, le premier impose un charisme, à la fois doux et inquiétant, alors que le second sort de sa zone de confort et offre, au contraire une composition toute en nervosité et en précision. Mais la plus grande surprise reste toute de même Patricia Arquette, méconnaissable transfigurée pour le rôle qui se laisse porter par la dépression de son personnage et sa perte de repère. Le trio se laisse imprégner de leurs personnages et de l’environnement dans lequel ils ont évolués (une véritable prison, qui leur permit de toucher les dysfonctionnements du système carcéral américain).
Autre grande surprise, si toutefois cela en était une, la présence de Ben Stiller (Mary à Tout prix) à la réalisation. L’acteur avait déjà prouvé dans le passé sa capacité à porter des projets et à les mener à leurs termes, et particulièrement, sa capacité d’émouvoir et de maintenir le spectateur au cœur d’une intrigue sombre et parfois poisseuse. C’est le cas, ici, avec « Escape at Dannemora » qui voit le réalisateur porter une histoire avec une noirceur que l’on avait rarement vu chez lui. Sans, pour autant, oublier les aspects humains de ce fait divers, et particulièrement la complexité du personnage de Tilly qui se partage entre dérive sentimentale et psychologique et soumission incontrôlée. Ben Stiller signe une mise en scène précise qui approche même le remarquable, à l’instar de l’ouverture de l’épisode 5 qui impose la série comme l’une des plus réussit de cette année qui s’achève. Inventif et en même en fusion totale avec son sujet, le réalisateur signe une mise en scène graduelle qui permet de mieux imposer son style et de mieux maîtriser son sujet pour emmener le spectateur dans son sillon et lui montrer, à travers ce fait divers, un envers du décor pas forcément reluisant du système carcéral américain.
En conclusion, « Escape at Dannemora » est une série dont le sujet est inspiré d’un fait divers qui tint les américains en haleine. Très loin d’un voyeurisme nauséabond ou d’un traitement linéaire de son sujet, Ben Stiller impose une signature avec une mise en scène froide et sombre qui ne cherche pas la caricature mais lève un voile, un peu honteux, du système carcéral américain. Associée à un scénario à l’écriture efficace et à une distribution toute en contre-emploi, la série « Escape at Dannemora » sort du cadre de ce que l’on a pu voir ces derniers temps dans les séries américaines et prouve, si besoin en était, qu’Hollywood sait encore faire de la série utile. Une réussite !
Les commentaires audio pour chaque épisode, puis sur le troisième DVD un reportage sur les intervenants présents au moment des faits à Dannemora. Cela permet de mieux installer dans l’esprit des spectateurs à quel point l’équipe a voulu rester le plus fidèle possible à l’histoire d’origine.
Puis
un making of, qui revient particulièrement sur le tournage de l’épisode 5. Et Notamment sur la prouesse technique qu’il représente tant les équipes ont travaillé pour faire ressentir le plus précisément possible aux spectateurs, les conditions dans lesquels les détenus se sont évadés.