Invasion Los Angeles

Titre Original
They Live
Pays
USA (1989)
Date de sortie
mercredi 1 octobre 2003
Durée
94 Min
Réalisateur
Producteurs
Larry J. Franco
Scénaristes
Frank Armitage (John Carpenter)
Compositeur
John Carpenter, Alan Howarth
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Alexandre Czapski
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
94 min
Nb Dvd
1


Synopsis :

 

Errant dans Los Angeles à la recherche d'un travail, John Nada, ouvrier au chômage, découvre un étonnant trafic de lunettes. Une fois posées sur le nez, elles permettent de détecter d'épouvantables extraterrestres décidés à prendre le contrôle de la planète.



 

Critique subjective :

 

 

« En France, je suis un auteur, en Allemagne, un réalisateur, en Angleterre, un réalisateur d’horreur et aux états Unis, un looser. » John Carpenter.

 

John Carpenter s’est toujours considéré comme un outsider à Hollywood. Ses films, de genre, sont bien souvent mal perçus par les critiques et les spectateurs à cause d’une étiquette « série B » qui lui colle inexorablement à la peau. Invasion Los Angeles est le second film qu’il réalisa pour (ou avec) le studio Alive Films. Ce dernier, après Prince des Ténèbres qui marquait, suite aux désillusions des aventures de Jack Burton, son retour au cinéma indépendant, lui permet de renouer avec l’un des genres qu’il affectionne tout particulièrement : la science fiction.

 

Science fiction…

Presque tous les films de science fiction réalisés par Carpenter sont fortement marqués par la production cinématographique des années cinquante. Enfant, déjà, il s’intéressait tout particulièrement à ce genre. Les premiers courts métrages qu’il réalisa dès l'âge de 14 ans portent des titres évocateurs comme « Revenge of the colossal beast » ou  « Sorcerer from outer space » qui font écho à d’autres titres (et donc films) comme « Le jour où la Terre s’arrêta » ou « la guerre des mondes ». Il n’est donc pas si étonnant de le voir adapter en 1982 le film d’Howard Hawks « La chose d’un autre monde » avec The Thing (La chose) qui est l’une des pièces les plus terrifiantes de sa filmographie.

 

L’invasion…

Invasion Los Angeles est fortement marqué par l’un de ces grands classiques des années 50. Le film débute vaguement comme « L’invasion des profanateurs de sépulture », l’un des premiers films de Don Diegel sorti en 1956. Une invasion extraterrestre implicite, cachée aux yeux de tous (Au début du film de Carpenter, rien ne laisse présager la présence des envahisseurs), jusqu’à ce que la menace devienne soudainement explicite (quand John Nada porte enfin les lunettes à son visage). Mais les envahisseurs ont-ils remplacés certains humains pour obtenir les places qu’ils ont dans les institutions et les entreprises ? Sont-ils là depuis si longtemps qu’ils ont pu gravir les marches de la réussite seuls, comme de bons self made men à l’Américaine ? Toutes ces questions sans réponses font basculer le film dans un autre registre. Ce n’est pas vraiment l’histoire d’une invasion, plutôt celle d’une société régie secrètement  par des extraterrestres chefs d’entreprise qui manipulent et utilisent les humains qu’ils ne considèrent que comme une sorte de ressource naturelle.

 

Matrix, equilibrium et les autres…

La science fiction trouve ses origines dans la tradition Utopique (et ses variantes contre utopiques et dystopiques) qu'elle continue et amplifie. Même si l’univers décrit par Carpenter est totalement absurde, il faut se rappeler que la convention littéraire, cinématographique ou picturale de l'utopie veut que le lecteur renonce à exiger la plausibilité, et qu'il se satisfasse de la seule possibilité d'une réalité fictive. Et pourtant toute utopie n'est pas une construction purement théorique détachée du réel. Carpenter a d’ailleurs déclaré : « Mon film est une révolte contre la gauche, la droite, la censure et le politiquement correct, mais dissimulé sous l’apparence d’un divertissement fantastique »… Et puisqu’il s’agit de révolte, c’est donc plutôt de dystopie (l'exacte inverse de l’utopie en fait, une société futuriste, ou pas, qui ne fonctionne pas et qui ne fait pas le bonheur de ses citoyens) qu’il s’agit ici. Invasion Los Angeles se révèle être une pièce maîtresse dans la carrière du réalisateur. Même si le film est déjà vieux, il reste diablement de circonstance face aux dernières productions des studios Hollywoodiens. On y retrouve une certaine forme d’ambivalence comme celle présente dans les films de Paul Verhoeven (Robocop, Starship Troopers...). Certains humains sont asservis et utilisés, comme dans Matrix. Tous ces films sont  autant d’œuvres modernes dystopiques qui ne cessent de proposer une représentation à la fois complaisante et alarmiste de la société occidentale et de ses dérives totalitaires ou mercantiles. Carpenter brosse ici un tableau critique de l’Amérique des années Reagan. Politique et science fiction, le parallèle n’est pas si saugrenu que ça…

 

« Hollywood est une pute » (John Carpenter)

Si l’on peut reprocher au film quelques problèmes de rythme (le montage est très académique, le film est doté de nombreux plans séquences plutôt longs mais ne serai-ce pas là la touche Carpenter ?), il fut catalogué un peu trop rapidement au rang de film B (« a B movie » comme ils disent là-bas), à cause d’une trop longue scène de baston de rue complètement grotesque (la plupart des spectateurs ne se souviennent d’ailleurs que de cela) ainsi qu’à cause d’extra terrestres trop peu crédibles (budget réduit oblige), plus proches de ceux de Mars Attacks que de ceux de Body Snatchers (celui d’Abel Ferrara). Au final, en prenant en compte son amour pour le cinéma des années 50, certains de ces reproches peuvent être envisagés comme des clins d’oeils. Et s’il dénonce vigouresement le capitalisme et les valeurs de la droite Américaine des années Reagan, Carpenter en profite pour pointer du doigt le monde du cinéma et plus particulièrement Hollywood. Alors si son film semble long, si les extra-terrestres ne sont pas au goût du jour, c’est que le réalisateur n’a pas voulu d’un film normalisé et calibré. Cette pièce est donc à considérer comme une alternative, comme les programmes pirates que diffuse la résistance dans le film : pour que la vérité éclate : « Hollywood est une pute »…
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


Comme pour les autres éditions de cette collection Carpenter, le film a disposé d’un nouveau transfert haute définition à partir d’une copie restaurée. Le master est donc de très belle facture, exempt de taches et de rayures. On ne peut que regretter un léger grain de l’image mais qui trouve sa source dans le format utilisé à l’origine.

 

La compression est exemplaire : pas de défauts à signaler. L’ensemble est de très bonne tenue.

 

Par contre, on peut remarquer la présence de deux bandes noires de part et d’autre de l’image. Compte tenu des efforts fournis pour assurer une qualité maximale, on se demande quel était le but de ce recadrage… C’est la fausse note de l’édition d’autant plus que l’édition zone un du film ne possédait pas ce défaut.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
1.0
Anglais
5.1
Anglais
2.0


L’édition nous propose quatre pistes sonores : la piste stéréo originelle du film, la piste mono française ainsi que deux mixages en dolby digital 5.1 : en Anglais et en français. C’est surtout la musique qui a bénéficié, ici, du passage à une version spatialisée. Elle est bien répartie sur les enceintes avant et arrière. Pour le reste (les dialogues et les bruitages), cette édition a les mêmes défauts que les autres éditions de la collection Carpenter. L’ensemble s’avère être agressif et peu dynamique. Le caisson de basse n’est presque jamais utilisé (sauf pour la musique)…

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Digipack


Commentaire audio du réalisateur

John Carpenter et Roddy Piper se sont réunis, pour cette édition made in France, afin de nous proposer un commentaire audio du film. Tous deux discutaillent enthousiasmant : le cinéaste et l’ex-catcheur ne s’étaient pas vus depuis douze ans et leur bonheur de se revoir est certain. Roddy Piper, transporté, avoue même toujours posséder une paire de lunettes du film, dont il se sert « surtout pour mater les filles… »

 

Présentation par John Carpenter (9’12’’)

Comme pour les autres éditions de cette collection, Carpenter nous présente son film. Il aborde plusieurs sujets : les années Reagan, son travail avec l’ex catcher Roddy piper ou encore ses motivations de l’époque concernant la plus longue scène de baston de rue de l’histoire du cinéma. Un certain regard sur le film et sur la société Américaine…

 

Les coulisses (8’01’’)

Plusieurs images du tournage entrecoupées de parcelles d’interviews du réalisateur et des acteurs composent cette featurette de 1988. Le ton est donc bien plus complaisant que dans le bonus précédant : on y parle du choix des acteurs, de combat pour réussir. La fin du reportage illustre bien le ton donné : « Nous sommes tous des héros potentiels. Cela dépend de ce que la vie nous offre. Tous ces gens qui poursuivent un idéal, élèvent leurs enfants, travaillent avec dévouement... sont des héros. Nous avons tous un peu de cela en nous » (John Carpenter, mielleux)



L’édition nous propose un petit complément : après le générique de fin, on retrouve John Carpenter, en plein enregistrement de la bande son du film. Il nous explique d’où vient sa passion pour la musique… Sans doutes le passage le plus intéressant de cette publicité.

 

Documentaire (42’16’’)

Un long (trop) documentaire retraçant la carrière de John Carpenter, réalisé par des élèves de la FEMIS, et basé sur une interview du réalisateur. Le documentaire est entrecoupé d’extraits de films et affublé quelques séquences vidéo qui nous présentent les lieux du tournage tels qu’ils sont aujourd’hui. L’ensemble, même si cet entretient avec Carpenter est riche de d’informations intéressantes, s’avère être assez ennuyeux…

 

Galerie de photos (1’08’’)

Un petit diaporama, doté d’un extrait de la bande originale du film en dolby digital 5.1. Malheureusement, et c’est bien souvent le cas avec ce type de bonus, pas de commentaires des images.

 

Film annonce (1’49’’)

Une bande annonce restaurée du film, en vo.

 

Filmographies

4 filmographies : John Carpenter, Roddy Piper, Keith David et Meg Foster.

 

Lien internet

Vous n’avez plus qu’à vous munir d’un carnet et d’un stylo, pour recopier l’adresse du site officiel de John Carpenter.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage