Wild Bill

L'histoire :
L'Ouest américain, la fin d'une époque, le XIX ième siècle touche à sa fin, il est temps de brosser le portrait de l'une des dernières véritables légendes du Far West : Wild Bill Hickok.

La critique :
Pas facile de parler de ce court western de Walter Hill qui peut être perçu comme un mauvais film par certains, comme une oeuvre médiocre par d'autres ou encore être envisagé sous son meilleur angle si l'on sait en apprécier l'originalité. Car singulier, "Wild Bill" l'est, que ce soit par sa réalisation ou le personnage légendaire éponyme qui est porté à l'écran. Ainsi, dans une atmosphère de déclin d'une époque qui fut riche en rebondissements, dans une contrée sauvage qui a vu naître, vivre et s'affronter les plus grandes légendes, une dernière figure semble vivre ses dernières heures de gloire. De cet être à la fois violent et attachant, interprété avec une belle intériorité par Jeff Bridges, à la recherche d'une certaine sociabilité à laquelle sa dichotomie l'empêche de prétendre, émane une personnalité authentique qui a conscience que ses plus beaux jours sont bel et bien révolus. Tantôt aux prises avec des élans destructeurs, tantôt à la recherche d'une sérénité, il traverse l'écran pour nous livrer, sous l'oeil d'une caméra que l'on peut rapprocher de l'écriture d'une bande dessinée, toute son ambiguïté.
Le recours à la voix off, l'alternance de séquences couleur et noir et blanc contribuent efficacement à nous rendre sensibles à la fragilité de ce géant de l'Ouest. De la réalité aux souvenirs, aux présages, le film est mené de manière soutenue et quelque peu décalée pour nous permettre d'apprécier cette dernière image d'une Amérique qui devient à son tour un mythe et qui tourne la page sur tous ces héros qui ont fait rêver, couler beaucoup d'encre et dérouler des "miles" de pellicule.
Mais si le grand Wild Bill (Jeff Bridges) nous dévoile toutes ces facettes-là, cette fragilité humaine, c'est aussi grâce à tous ceux qui gravitent autour de lui. Ainsi, c'est par la présence non seulement de la belle et tempétueuse Calamity Jane (Ellen Barkin) nous offrant quelques scènes dignes de sa légende mais aussi celle de Melvin Hubbard (David Arquette), ce jeune homme au parcours mouvementé qui n'a de reste que de venger les morts qui l'ont marqué, de son enfance à l'âge d'homme, que Wild Bill laisse peu à peu tomber le masque.

En conclusion :
C'est donc dans un décor boueux, un climat pluvieux, une atmosphère plutôt glauque, et pourtant paradoxalement lumineuse, que Walter Hill reste le plus fidèle possible à la vérité historique. Quel que sera votre avis, ce western aura eu le mérite d'avoir fait partie de votre "culture cinématographique".

 

L'image offre un rendu agréable, assez naturel. Les scènes d'actions sont restituées avec fluidité, la compression n'induit aucun défaut visible. A noter une surexposition volontaire sur les images en noir et blanc qui perdent parfois en lisibilité. Ce n'est pas vraiment un défaut mais chacun appréciera en fonction de ses goûts.

 

Le multi-canal est à l'honneur (Dolby Digital 5.1) avec quelques passages agrémentés d'effets surround très prononcés. Les dialogues sont bien positionnés et le canal de graves sait se faire entendre. On peut juste regretter que sur les passages "bruyants" il manque un petit peu de précision avec des sons qui ont tendance à se recouvrir. 

Les menus muets offrent des photos en fond d'écran avec le choix suivant :
- Lecture : lancement du film
- Accès direct à une scène : chapitrage avec vignettes fixes
- Sélection langues : validation de la version (aucun rappel de format audio) et activation de l'un des onze sous-titres.
- Bande annonce originale : (2min15 - DD 2.0 - VO)

Peu de choses à dire si ce n'est que l'interactivité brille par l'absence de ses suppléments.