Boudu

Genre
Pays
France (2005)
Date de sortie
mercredi 14 septembre 2005
Durée
104 Min
Réalisateur
Producteurs
Gérard Jugnot
Scénaristes
Philippe Lopes-Curval et Gérard Jugnot
Compositeur
Divers
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
VF Sourds
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
104 min
Nb Dvd
1


A Aix en provence, une nuit de printemps, Mr Lespinglet flirte avec son assistante Coralie. Lorsqu'ils aperçoivent un homme en train de se noyer, et n'écoutant que leur courage le sauve d'une mort certaine. Mais en sauvant Boudu d'une mort certaine, Mr Lespinglet fait entrer un ouragan dans sa vie. Boudu va s'installer le temps d'aider, de manière particulière, son sauveur à remettre de l'ordre dans sa vie. Neuvième long métrage de Gérard Jugnot, « Boudu » résonne comme une évidence. Une histoire où l’humanité des personnages et leurs détresses apparaissent au grand jour par l’aide d’un élément perturbateur. L’élément perturbateur est ici ce personnage de Boudu, magnifiquement interprété par un Gérard Depardieu, pourtant pas au mieux de sa forme (Il souffrait d’une double fracture ouverte à la jambe.), SDF grossier, parasite et envahissant, mais surtout grand connaisseur de la nature humaine, et poète à ces heures.

En arrivant dans la vie de ce couple de bourgeois (Gérard Jugnot et Catherine Frot), en mal d’amour ou plutôt en mal de vie, il va réveiller chez eux les sentiments éteints depuis longtemps, provoquant un raz de marée qui ne laissera aucun des personnages indemnes. Et Boudu « Tel un coup de vent » libère en chacun d’eux, ce qui était enterré depuis trop longtemps. Mais surtout telle une tornade, il libère les maux pour mieux les panser. De Mme Lespinglet en mal d’enfant, de Mr Lespinglet en mal de tout, d’Hubert le peintre en mal d’inspiration, personne n’y réchappe. Et c’est de toute cette humanité que Gérard Jugnot traite depuis ses débuts de réalisateur. Avec plus où moins de panache, le réalisateur, n’a de cesse de nous montrer la beauté et la pureté qui se cache toujours derrière la noirceur des personnages.

Pour cela, il n’hésite pas à s’entourer d’acteurs au talent confirmé. Succédant à Michel Simon, Gérard Depardieu donne au personnage de Boudu une dimension nouvelle en l’identifiant au plus près de sa propre personne. En utilisant son corps, sa voix et en mettant tout ses défauts en avant, il impose Boudu et amène d’emblée le spectateur à se prendre de sympathie pour ce SDF. Tantôt grossier, tantôt tendre, l’acteur joue constamment à contre-pied de nos certitudes. Quand on est certain de le détester, il nous le fait aimer, et quand on est certain de l’aimer, il nous fait le détester.

L’autre atout de taille de ce film s’appelle Catherine Frot. L’actrice qui, depuis « Un air de famille » ou encore « Mon petit doigt m’a dit », n’a plus à faire preuve de son talent, se sentit pourtant paniquer à l’idée d’interpréter le personnage d’Iseult Lespinguet, une bourgeoise alcoolique aux excès licencieux. Certain, des capacités de l’actrice, le réalisateur insista pour qu’elle poursuive l’aventure. Et il ne s’était pas trompé le bougre. La comédienne enchaîne les numéros de bravoure, (comme dans la scène où elle se rend compte de la présence de Boudu), elle multiplie les effets et nous offre un spectacle tout en démesure et pourtant tout autant en retenue. Elle fait passer simultanément son personnage de victime à bourreau, de malade à médecin avec une virtuosité qui frise le génie. Un vrai régal pour le spectateur.

Et pourtant, quelque chose ne fonctionne pas. Malheureusement il semble que ce soit Gérard Jugnot lui- même. En effet, si le réalisateur a su tirer le meilleur parti de ses comédiens, il semble incapable de tirer le meilleur de lui, rendant ainsi sa prestation bien fade par rapport à celle des autres acteurs. Même chose pour Jean Paul Rouve, qui nous sert une interprétation plutôt amicale, mais sans vraiment de volume, si bien qu’à la place d’une nouveau personnage central, on se retrouve avec un élément du décor sans consistance.

Et malheureusement la mise en scène souffre aussi d’un manque de rythme, qui fait que le film se retrouve en décalage total avec le jeux des deux comédiens principaux.  Le réalisateur ne parvient jamais à vraiment trouver  l’osmose parfaite entre son personnage de SDF envahissant et dérangeant et ses hôtes engoncés dans leurs habitudes. Comme avec cette scène où Mr Lespinglet ramène Boudu chez lui après l’avoir sauver de la noyade. Chacun des deux comédiens  semble attendre les réponses de l’autre. Et Gérard Jugnot tente vainement d’insuffler une énergie qu’il n’arrivera jamais vraiment à trouver.

Pourtant la démarche de départ était bonne, donner une image nouvelle à l’histoire en la transposant à Aix en Provence, alors que dans la version de 1932, elle se passait à Paris rendant l’atmosphère plus sombre et plus dure. De ce fait pour remodeler totalement son personnage Gérard Jugnot, a donc décidé de ne pas relire la pièce de René Fauchois, ni le film de Jean Renoir. Mais voilà si les couleurs de la Provence sont plus chaudes que celle de Paris, elles rendent plus difficiles la confusion des sentiments. Et le réalisateur semble s’être beaucoup trop attardé sur les deux personnages (Boudu et Mme Lespinglet) en oubliant le reste.

Un film agréable à regarder donc, mais qui manque terriblement de rythme et de volume. Dont finalement les seuls intérêts seront les prestations remarquables de Gérard Depardieu et de Catherine Frot. Quand à Gérard Jugnot, on ne s’inquiète pas trop, il fera mieux la prochaine fois.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Parfois instable, comme dans la scène d'ouverture, elle n'en demeure pas moins une image très belle aux couleurs chaudes qui passent merveilleusement bien à l’écran. Le jaune Chagall de la galerie en est le meilleur exemple.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1


Une piste 5.1 DD de qualité qui permet aisément de retranscrire cette ambiance feutré et douce à la fois de l’appartement et de la galerie, ainsi que le son chaleureux de la Provence, cigales comprises.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray


Une bonne idée tout d’abord, les bandes annonces des 9 films de Gérard Jugnot en tant que réalisateur, c’est pas grand-chose, mais il fallait y penser. Ensuite un Making Off d’une vingtaine de minutes, qui nous permet de voir le réalisateur au travail. Sans prétentions, rien d’exceptionnel, mais bien ficelé. Puis pour finir une galerie de photos qui clôture avec une touche d’émotion et de nostalgie. Un petit peu plus eut été une meilleure idée.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage