La piscine

Synopsis
Jean-Paul et Marianne forment un couple idéal et coulent des jours heureux dans leur villa de Saint-Tropez, jusqu’au jour où arrive Harry, au bras de l'incendiaire Pénélope. Ancien amant de Marianne, l'homme trouble cette vie tranquille. La tension monte.

Critique artistique
La piscine, un lieu de vacances paradisiaque, témoin de parties de rigolade, de joie, d’amour. Théâtre de ce couple, Jean-Paul et Marianne, qui s’aiment  d’un amour fou, à la fois animalier et destructeur. Leur rapport est ambigu. La communication manque. Ainsi quand la première péripétie, avec l’arrivée d’ Harry et de Pénélope vient troubler leurs paisibles vacances, le malaise s’installe et s’étire tout au long du film. Il y va crescendo. Des secrets ressurgissent, d’autres naissent. L’adultère surgit, la communication  se raréfie.  Le paradis devient un enfer. Les anges, telle Pénelope, s’apparentent à des démons.

Ce qui frappe dans ce film c’est le calme qui en surgit. Un calme qui vient créer une atmosphère pesante et dérangeante. Le cadre paradisiaque qui s’apparente à une magnifique villa tranche cruellement avec le climat du film.  Peu de dialogues mais beaucoup de gestes évocateurs. La tension est réellement palpable. On la ressent  et ceci donne naissance à une ambiance qui est d’ailleurs la grande force du film car elle anime ce « huit-clos ». Le couple Delon/Schneider brille à l’écran. Ils ressentent et nous font ressentir leur mal-être. Seul la jeune Birkin déçoit avec sa prestation platonique manquant cruellement de clarté.

Le seul vrai problème du film est la relative lenteur de l’intrigue. Il y a beaucoup de plans inutiles et la dernière partie du film, après la fameuse noyade, est peu captivante car pas assez rythmée. C’est dommage car cela casse la tension qui se crée. On aurait aimé voir aussi plus de scènes d’ébats entre Delon et Marianne afin de renforcer  le malaise qui existe au sein de ce couple improbable.

Au final, La Piscine reste un film qui a marqué son époque car visiblement très avant-gardiste sur la mise en scène et sur les thèmes abordés (adultère, mal-être, meurtre). Aujourd’hui, il a forcément perdu de son impact mais si l’on se place dans le contexte de l’époque alors le film est excellent.

• Les archives (2 minutes): les retrouvailles de Romy Schneider et Alain Delon. C’est un extrait du Journal de 13h de 68. On y voit la grande complicité qui unie les 2 acteurs et toute l’émotion qu’ils éprouvent à se retrouver. Un beau moment.

• Entretien du co-scénariste Jean-Claude Carrière (27 minutes) : il nous explique la naissance du film (les sources par exemple), les difficultés pour travailler en France à l’époque en plein dans les événements de mai 68 (annulation du festival de Cannes  par exemple, les conséquences sur le cinéma français). Il nous apprend que le réalisateur a eu du mal à trouver une actrice pour son héroïne (le tournage avait alors été repoussé). Il revient également sur les qualités du réalisateur Jacques Deray,  C’est donc un module très intéressant car on y apprend beaucoup de choses.

• Fin alternative inédite en France (15 secondes) : une fin qui laisse perplexe tant elle n’apporte pas grand-chose et dont l’aboutissement est flou.

• Le film en version anglaise inédite (sous titres français) : le montage diffère un peu de la version française mais l’essence même du film est là. La version française est néanmoins privilégiée car l’accent anglais des acteurs peut gêner.

• La bande annonce du film

• Une note de production

Conclusion : une édition convaincante qui ravira les grands amoureux du cinéma français. La remasterisation HD du film est très convaincante au niveau de l’image, si bien que l’on ne croirait pas à un film qui date de 1968. Un grand film servi par un DVD à la hauteur des espérances.