Synopsis
Marseille, 1934. Trois mois après l'assassinat de son ami François Capella, Roch Siffredi identifie le coupable, l'industriel milanais Giovanni Volpone. Siffredi et ses lieutenants, dont le fidèle Fernand, s'en prennent d'abord au frère de Giovanni, Francesco, jeté d'un train en marche. La guerre est déclarée entre les deux clans. Volpone fait saccager les cercles de jeu de Siffredi qui, mis en garde par le commissaire Fanti, lui affirme sa détermination en dépit des protections politiques - notamment d'extrême-droite - dont bénéficie son ennemi. Dans le désordre régnant - et policier et politique - Fanti est révoqué puis remplacé par le commissaire Cazenave, sur qui Volpone s'appuie.
Critique subjective
Alain Delon producteur…
« L’idée de Borsalino est née lors du tournage de La Piscine. Un copain de l'acteur lui confie le bouquin d'Eugène Saccomano Bandits à Marseille, présentant une saga du milieu marseillais du début du siècle à la chute du clan Guérin « On y raconte l'histoire de Carbone et Spirito, ça devrait te plaire », lui affirme-t’il. Alain Delon se montre d'autant plus intéressé qu'à l'époque il a acquis, en association avec Georges Besume, une magnifique maison à Aix-en-Provence et qu'il ne désire plus tourner qu’entre Nice et Marseille. Au dire de l'acteur, une phrase du constitue l'étincelle du projet : « Les rocambolesques exploits de Carbone et Spirito vont faire rire et pleurer la France» « Dans ma tête, cela a fait bang ! explique Delon. J'ai aussitôt vu l'affiche du film avant de voir quoi que ce soit d’autre. » D'autres paramètres interviennent-ils dans sa décision ?« Il y avait cinq ans que je
voulais mettre Delon dans un avec Belmondo« », concède-t-il en parlant, de lui pour la première fois en public à la troisième personne. Et « Delon-producteur» de poursuivre : « Je me disais : cela doit pouvoir se faire le public a envie de les voir ensemble, comme aux U.S.A. voit ensemble deux "monstres" style Gary Cooper Burt Lancaster, Mitchum-Douglas ou, plus récemment, Paul Newman et Robert Redford
(Butch Cassidy). Mais personne ne trouvait de sujet"'. » Extrait de l’excellente Biographie de Alain Delon par Bernard Violet,
Les mystères Delon, que nous vous invitons à lire.
…en conflit….
Sorti au printemps 1970, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Le second reprochant au premier de faire apparaître par deux fois son nom sur l'affiche, comme acteur et comme producteur, et de plus avant le sien. Belmondo porta l'affaire devant les tribunaux et gagna le procès. La presse de l'époque profita naturellement de l'occasion pour broder sur la rivalité entre les deux stars, ce qui servit finalement le succès du film. Réconciliés depuis lors, les deux comédiens ont à nouveau croisé le fer, 28 ans plus tard, sous la direction de Patrice Leconte et avec Vanessa Paradis comme complice, dans
Une chance sur deux.
Pour sa suite, quatre ans plus tard, il n'en reste plus qu'un, le personnage de Capella interprété par Belmondo ayant été assassiné à la fin du film.
Borsalino&co est donc l'histoire d'une vengeance exécuté par celui qui reste, Siffredi, campé une nouvelle fois par Delon.
…avec ses intérêts d’acteurAyant envisagé une suite à Borsalino dès la fin du tournage de celui-ci, Alain Delon organise une coproduction avec l'Italie et l'Allemagne et confie une nouvelle fois les commandes du film à Jacques Deray. C'est l'un des deux fameux interprètes de
Sacco et Vanzetti, Riccardo Cucciolla qui campe Volpone, l'adversaire de Siffredi et on retrouve à nouveau le célèbre thème musical composé par Claude Bolling .
Borsalino&co est une manière de western marseillais où la vengeance tient une place centrale et où la tonalité sombre qui l'enveloppe est en parfait contraste avec l'ironie subtile et insouciante du premier opus. Avec le thème de l'homme confronté à un passé qui ne revient jamais apparaît pour la première fois une des constantes les plus récurrentes des personnages interprétés par la suite par Delon. De plus Delon entame avec ce film une longue série de personnages de justicier quasi-invincible qui le suivront pendant 20 ans…avec les résultats que l’on sait
Un dernier mot
Borsalino & Co est une suite insipide et sans intérêt. Le premier opus valait son pesant de cacahuétes pour
la réunion Belmondo / Delon.
Elle est de bonne qualité dans l’ensemble. Peu de défauts de compressions sauf dans les rares fumées où quelques pixels apparaissent. Les arrières plans grouillent un peu.