Mange, Prie, Aime

Après un divorce difficile, Liz Gilbert décide de prendre une année sabbatique et de changer de vie. Elle entame alors un périple initiatique qui va l’emmener au bout du monde et d’elle-même. Lors d’un voyage aussi exotique que merveilleux, elle retrouve l’appetit de vivre et le plaisir de manger en Italie, le pouvoir de la prière et de l’esprit en Inde, et de façon tout à fait innattendue, elle trouvera la paix intérieure et l’amour.

Julia Roberts est une actrice qui n’a plus rien à prouver de son talent, et il faut toute la finesse et l’intelligence d’une histoire pour mettre ce talent en avant. Le charme de la comédienne se met alors à opérer et quelques soient les directions que prendra l’intrigue, l’attention du spectateur sera littéralement happé par le charisme de la star. Avec « Mange, Prie, Aime » l’actrice trouve une histoire qui se range dans la digne lignée de sa filmographie romantique, mais elle trouve surtout une trame sensible et émouvante qui lui permet d’explorer une terre connue et proche tout en découvrant de nouvelles facettes à son jeu d’acteur.

Car le roman de Liz Gilbert est avant tout le recit d’une initiation à la vie d’une adulte qui semble ne plus trouver de repère dans la société qui l’a vu grandir. Un voyage au cœur de l’esprit qui lui donne l’occasion unique de se découvrir tout en se rapprochant de la vie même et de l’essence de l’être humain. L’héroïne interprettée par Julia Roberts va confronter ses porpres opinions spirituelles à celles d’autres religions pour mieux y ouvrir son esprit et ainsi puiser le cœur même de son mal-être et vivre une véritable renaissance.

Et il fallait toute la subtilité d’un réalisateur tel que Ryan Murphy (Courir avec des ciseaux) pour unir dans une même cause le roman de Liz Gilbert et le talent unique de Julia Roberts. Car le réalisateur utilise tout le naturel de l’actrice pour mieux pénetrer l'émotion du best sellers. Le créateur de la série « Glee » soigne son image et sa lumière pour nous offrir des plans particulièrement bien travaillés qui illustre avec subtilité le voyage de l’héroïne. Mais le parcours initiatique se perd parfois dans une lenteur contemplative qui perd le spectateur dans les méandres de paysages magnifiques où la chaleur des couleurs plonge l’auditoire dans une valse de volupté et de beauté. Le réalisateur se laisse ainsi porter par la contemplation et en perd du même coup un rythme nécessaire pour apprécier pleinement l’aventure sobre du personnage.

Mais au détour de quelques longueurs, Ryan Murphy parvient à créer des moments de grâce remarquable autour de sa distribution, notamment avec les partenaires masculins de la star : James Franco (127 heures) et Javier Bardem (No Country for old man) dont la douceur de jeu permet un véritable leçon de sobriété et de cohérence dans la compostion de romance surprenante. Mais la participation de Richard Jenkins (Burn after Reading) est certainement la meilleure idée du réalisateur, car l’acteur offre l’un des personnages les plus remarquable du film.

En conclusion, « Mange, Prie, aime » est une adaptation réussit du roman de Liz Gilbert, qui manque toutefois de rythme par moment. La composition des comédiens reste remarquable et Julia Roberts illumine littéralement le film, comme si la star avait trouvé une nouvelle raison de jouer et de porter un film sur ses épaules.

Une image soignée vient donner au film un éclat bienvenu. Les contrastes mettent en valeur la qualité des soins visuels apportés à la photo, et les contrastes donnent suffisamment de relief. Les couleurs sont parfaitement bien pesées pour jouer sur les nuances de tons qu‘offrent les paysage. Le spectacle bénéficie d’un beau transfert.

Une bande son 5.1, forcément efficace qui se met totalement au service de ce film, dont la bande originale est d’une grande inspiration. Les basses sont particulièrement mises à contributions, et la dynamique se fait immédiatement entendre dès que les besoins s’en font sentir. La spatialisation est en phase totale avec le film.

Un making of qui tourne autour de la star et du projet qu’elle a porté. Le spectateur reste finalement très à l’écart du sujet. Puis une énorme déception quand on arrive sur la bande sonore, qui se résume à une simple pub pour le cd en vente dans tous les magasins.