Le sortilège du scorpion de jade

Titre Original
The curse of the jade scorpion
Genre
Pays
Etats-unis (2001)
Date de sortie
mardi 22 octobre 2002
Durée
103 Min
Réalisateur
Producteurs
Letty aronson
Scénaristes
Woody allen
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Maxstar
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
103 min
Nb Dvd
1


En 1940, à New York, Betty Ann Fitzgerald a été engagée pour moderniser la compagnie d'assurances North Coast. Cette énergique et arriviste enquêtrice affiche d'emblée ses ambitions en déclarant la guerre aux méthodes de travail quelque peu obsolètes de C.W. Briggs, le meilleur détective de la boîte. Afin d'apaiser les tensions, Chris Magruder, le patron de la North Coast, les incite à participer à une fête organisée pour l'anniversaire d'un collaborateur de C.W. Briggs. Au cours de la soirée, le magicien Voltan hypnotise C.W. Briggs et Miss Fitzgerald à l'aide du scorpion de Jade. Le sortilège va entraîner les deux ennemis jurés dans de rocambolesques aventures.

 

A la vision de ce Woody Allen cuvée 2001 peuvent succéder plusieurs constatations. S'il était encore besoin de le préciser, le réalisateur affectionne tout particulièrement les années 40, et met ici en images cette époque pour laquelle la reconstitution n'a pas à être totalement fidèle. Il l'avait déjà fait à plusieurs reprises et notamment en 1999 avec son destabilisant mais néanmoins brillant Accords et désaccords. Après le plus "moderne" (bien qu'également tourné vers le passé ... et lui aussi carrément sous-estimé, au passage) Escros mais pas trop, et juste avant de réaliser son meilleur film de ce début de siècle, son 8½ à lui (Hollywood Ending), Allen s'empresse de faire à nouveau appel à Zhao Fei. Il semble avoir particulièrement apprécié les tons chauds, irréels et nostalgiques, que le directeur de la photo chinois a pu apporter à l'image de ses films depuis Accords et désaccords, donc.

 

Le sortilège du Scorpion de Jade est un film fantasmatique, rempli de désirs inconsciemment refoulés. Cette photo dont nous parlons plus haut, associée à des décors qui laisseraient presque s'échapper de la pellicule les parfums suaves et authentiques des boiseries de l'époque, viennent plonger le spectateur dans ce qu'on pourrait définir par un(e) "mood for love". De là à faire un quelconque rapprochement avec le film de Wong Kar-wai, il y a un pas qu'on ne fera pas forcément, mais c'est bien de ça que veut nous parler Woody avec son film. Le classicisme et l'universalité intemporelle de la thématique s'appliquait néanmoins encore mieux à cette période où la rationalité scientifique ne venait troubler le champ des rêves, et où la technique de l'hypnose (par laquelle émergent ici les vies rêvées des uns et des autres) possédait tout le mystère qu'elle n'a plus forcément aujourd'hui. D'ailleurs, Wong Kar-wai n'avait pas, lui non plus, situé sans raison son film dans le passé (les motifs étant en partie différents, certes)... Allen le dit lui-même : "Quand on traite le présent, tout est un peu banal..."

 

Ce qui devient intéressant, ça n'est donc plus l'intrigue, qui se base d'ailleurs sur un scénario sans réelle surprise, mais bien l'immersion dans un monde que nous n'avons pas connu, pas plus que nous ne pouvons à priori connaître le contenu de notre propre inconscient. Allen nous révèle dès le départ les clés de l'histoire, ce qui lui permet d'asseoir le spectateur et de mieux contourner son attention. L'hypnotiseur, c'est bien lui, et derrière l'impression d'omniscience qu'il donne au, il ne fait finalement que révéler la toute puissance du cinéaste! C'est bien lui qui tient son film, et c'est ce contrôle qui lui ouvre les portes d'un registre comique basé sur la rupture. Le scénario est extrêmement linéaire à la base, nous partons de deux êtres antithétiques en tout point : lui est dépassé, macho, et possède toutes les tares du monde... mais sait prendre le temps des choses... Elle, elle est tournée vers l'avant, obsédée par les optimisations de budget, vit une relation sans lendemain qui bien que située dans la réalité, est plus fantasmée, rêvée, qu'autre chose... Et le film, dans toute sa simplicité, se dirige vers le rapprochement de ces deux personnes à priori faites pour ne jamais s'entendre... tout du moins dans la réalité telle que nous la concevons. Rien que de très banal jusque là, n'est-ce pas?

 

Ca serait sans compter sur l'intrusion du non-déterminisme au sein d'un récit qui serait effectivement bien peu enthousiasment sinon. Cet artifice qu'est l'hypnose permet de créer à partir d'un même acteur, d'un même rôle, deux individualités elles-mêmes antithétiques. On se retrouve alors avec non plus deux personnages principaux, mais quatre! Les ruptures de ton son d'une radicalité impressionnante, et peuvent intervenir au milieu d'une scène qui ne demandait qu'à se terminer avec le personnage qui l'avait commencée. Mais c'est un simple coup de téléphone, par exemple, qui va renverser une situation pourtant bien établie... Et c'est là que Woody Allen, dont l'attente de chaque nouveau film est une crainte mêlée d'espoirs (exactement à l'image des plans qui se succèdent dans ce Sortilège...), montre que la magie opère encore et que son cinéma sait surprendre malgré le rythme élevé auquel il tourne des films, parce qu'il frappe toujours là où on ne l'attend pas.

 

Peut-être que Le sortilège du Scorpion de Jade n'appelle pas à réflexion comme ça a été longtemps le cas chez Allen, peut-être qu'il suffit simplement de le ressentir. En effet, tout en ne proposant pas une approche explicitement métaphysique de ses thématiques habituelles, le film traite pourtant de sujets tout à fait Alleniens : le soi et le sexe ^_^. A ce sujet, il est d'ailleurs beaucoup plus mûr qu'auparavant, à pas mal de niveaux, et il est même intéressant de constater qu'avec son film suivant, Hollywood Ending, il fera un pas de plus vers la "sagesse" (tout est relatif, dirait l'autre ^_^). Quoiqu'il en soit (et ça ne sera que plus vrai avec Hollywood Ending), si Le sortilège du Scorpion de Jade ne devait avoir qu'un mérite, ça serait bien celui d'être très amusant. Les acteurs sont excellents, de Allen - qui n'a comme toujours pas son pareil pour interpréter ses propres personnages - à Helen Hunt ou Dan Aykroyd, très surprenants l'un et l'autre. Seule Charlize Theron déçoit un peu, parce que sous-employée...

 

Ce qui a toujours été une marque de fabrique chez Allen, ce qui fait du metteur en scène un auteur qui mérite qu'on s'intéresse à lui, c'est sa simplicité, et la légèreté de ton avec laquelle il aborde des sujets plus ou moins variés. Si ce Sortilège du Scorpion de Jade reste finalement très classique pour un opus Allenien, il touche à des thèmes qui s'écartent (en apparence... au moins dans leur traitement en tout cas) un peu de ceux chers au cinéaste, mais néanmoins passionnants. Nos fantasmes inconscients, nos désirs refoulés, la façon dont nous vivrions si le rêve devenait réalité, si la réalité restait cauchemar, si l'on prenait conscience de notre inconscient... voilà tout un tas de sujets qui pourraient facilement devenir lourdingues entre les mains de certains metteurs en scène. Entre celles de Woody, nous gagnons tout simplement une belle comédie...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Une belle copie de plus pour Wild Side Video. Mis à part quelques rares arrière-plans où la compression se fait hésitante autour des personnages en mouvement, c'est du tout bon. La photographie aux tons automne est respectée à merveille, avec des couleurs parfaitement saturées. La définition est excellente. On dénote quelques petites tâches de temps en temps mais c'est peu perceptible. La plus belle image à ce jour pour un film de Woody Allen, c'est sûr.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0
Anglais
1.0
Une piste mono (VO) très claire. Les films de Woody Allen ne compte que rarement sur les ambiances mais essentiellement sur les voix. Celles-ci sont donc parfaitement rendues (avec une VF plus en avant, comme souvent..), de même que la musique qui "malgré" ce petit mono trouve une belle ampleur.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
12 min
Boitier
Amaray


Des bandes annonces, dont une série imposée lorsque l'on lance le DVD, rrrrr... Peut mieux faire, même s'il est rare de trouver des suppléments pour les films de Woody Allen...

Le détail:

Bande Annonce :
Bande annonce du film en VF et en VOST. Bandes annonces également, imposées au démarrage du DVD, de The barber, The calling : la dernière prophétie, Monsieur Batignole et Gosford Park.

Filmographies :
Filmographies de Woody Allen, Dan Aykroyd, Helen Hunt, Charlize Theron, Elizabeth Berkley, Brian Markinson, David Odgen Stiers, Wallace Shawn, Stephen Tenenbaum, Letty Aronson, Helen Robin, Alisa Lepselter, Zhao Fei, Santo Loquasto et Suzanne McCabe.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
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