Prêt-à-porter

 

 

 

Synopsis :

Paris, mars 1994 : chronique de la semaine du prêt-à-porter, du grand et petit monde qui gravite autour, le tout ponctué par un étrange décès…

 

 

 

 

 

Critique subjective :

Robert Altman est l’un de ces iconoclastes qui, durant les années 70, participèrent activement à la renaissance du cinéma « Américain ». Son travail a intensément marqué les conventions cinématographiques étriquées des films de l’époque en revisitant de manière souvent satirique certains genres comme le western, la comédie musicale ou les intrigues policière. Son travail de dé- (ou re-) construction est fortement imprégné par la manière dont il s’affranchit des clichés de la manière « conforme », de l’époque, dont on raconte les histoires au cinéma. Ainsi, la plupart de ses films sont marqués par un apparent croisement inextricable de personnages, d’ambiances et d’intrigues…

 

Il s'agit, pour plusieurs de ses films et plus particulièrement pour Prêt-à-porter, de réunir des gens pour tenir discours à partir de (et sur) une communauté (des médecins dans M.A.S.H., le monde hollywoodien dans The Player, l'univers de la mode pour le film dont il est question ici). Ainsi, dans l’ensemble des pièces de sa filmographie décrivant la vie d’un groupe, l’enjeu, pour le spectateur est de participer aux chassés-croisés entre les nombreux personnages : un jeu de massacre social où le narcissisme règne avec la sottise, les préjugés et le paraître en monarques coparticipants.

 

Si Altman avoue que, sans le festival de Cannes et MASH, il ferait sans doutes des sitcoms pour la télévision américaine, il oublie que l’une des clefs de son succès tient aussi dans le fait qu'il sait réunir des castings incroyables. Accrochez votre ceinture : Dans prêt-à-porter sont réunis Marcello Mastroianni, Kim Basinger, Chiara Mastroianni, Forest Whitaker, Sophia Loren, Jean-Pierre Cassel, Stephen Rea, Anouk Aimée, Rupert Everett, Ute Lemper, Tom Novembre, Julia Roberts, Tim Robbins, Lauren Bacall, Jean Rochefort, Michel Blanc, François Cluzet, entre autres…

 

Un dernier mot ?

Si les personnages sont nombreux, il faut avouer que le film nous laisse la sensation de n’entre apercevoir seulement que quelques éléments d’intrigue(s). Ce n’est pas une narration classique : pendant le film, on ne fait que passer d’une chambre d’hôtel à une autre, d’un défilé à l’autre. Ce récit séquentiel a pu décevoir certains spectateurs. En fait, Altman nous propose plutôt un cadre : les défilés de mode parisiens, plus généralement le Paris chic et nous invite à découvrir l’envers du décors : celui de destins croisés de personnalités plus ou moins connues avec d’autres fictives. Le film est presque comme un reportage, un documentaire fiction satirique sur l’univers du paraître…

 

Un dernier mot sur l'édition?

Une édition très décevante techniquement... dommage...

L’image est particulièrement décevante en termes de qualité. Le master est pourvu de taches et de griffes mais les problèmes viennent surtout d’une compression hasardeuse. L’image manque cruellement de définition : les contours sont peu définis, les couleurs baveuses… De plus, d’horribles sous titres anglais jaunes sont intégrés à l’image durant les scènes parlées originellement en Français. L’éditeur à sans doutes du récupérer une vielle version zone un pour nous la proposer ici. L’ensemble est presque du niveau d’une vielle VHS usée… D'ailleurs, comme vous pouvez le constater sur les images du film, une large bande noire est fournie, soit près de 20 pourcents d'image en plus! Une belle performance de la part de l’éditeur…

Deux pistes son en dolby digital 5.1 nous sont proposées, toutes deux ne sont pas très dynamiques. Les dialogues sont plus mis en avant dans celle anglaise. Sur celle française, le mixage nous propose un peu plus d’effets surround. Malheureusement, le niveau des dialogues n’a pas été revu à la hausse pour contrer les ambiances plus présentes. Il semble que l’éditeur a utilisé des effets pour arriver à plus de spatialisation, des effets grossiers qui provoquent une certaine résonance des dialogues. D’ailleurs, pendant les moments plus calmes du film, on perçoit un léger souffle… Dommage…

Rien, le dvd n’est habillé d’aucun bonus. Les menus sont très basiques et peu jolis…