Streamers

Dans l'attente de leur envoi à la guerre du Vietnam, quelques jeunes recrues s'ennuient dans leur caserne et se préparent pour le jour j. L'arrivée d'un nouveau soldat au caractère violent au sein de leur petit groupe va tout faire basculer.

 

     Le concept même de Streamers est à la fois audacieux et casse-gueule. Altman fait ici un film sur le Vietnam sans le montrer uner seule seconde. De quoi parle alors le film ? De la peur et des doutes de quelques jeunes recrues de l'armée américaine qui attendent d'être affecté au combat. Ici, l'enfer ne viendra pas de l'exterieur bien mais de l'interieur.

 

     Le film se déroule entièrement dans la caserne, unique décor du film. Ceci étant expliqué en grande partie par le fait qu'il est en réalité une adaptation d'une pièce de théatre. Intimiste, il fait donc la part belle aux dialogues et aux confrontations entre des personnages diamétralement opposés. Certains sont déjà poussé à bout dès le début du film, d'autres restent dans une peur passive ou sombrent dans l'alcoolisme, sur d'autres enfin, la peur aura des effets plus dévastateurs encore, elle les poussera à la violence et aux actes les plus extrèmes.

 

     Le film est d'une grande authenticité. Filmé souvent caméra au poing, et ne comprenant aucune musiques "de fosse", c'est à dire aucune musiques se situant hors du contexte du film, il est l'un des film les plus intenses et les plus humains de Robert Altman. Ici, pas d'humour ou d'ironie comme dans Mash, Gosford Park, Beyond therapy ou The player, le ton est dur, sans concessions.

 

     A l'époque de sa sortie, le film avait été remarqué en grande partie grâce à la performance générale de ses acteurs (peu nombreux dans tout le film, ils sont au nombre de six principaux), tous récompensés à la Mostra de Venise. Le prix n'a en effet pas été injustifié, ils sont tous très convaincants, et la seule jeune star de l'époque, Matthew Modine, ne les éclipse pas, ils sont tous d'une présence égalé, le film n'a en effet pas de personnage principal.

 

 

En conclusion

 

     Un film convaincant et original qui traite la guerre sous un angle peu utilisé jusqu'alors (et même depuis) et bénéficiant d'acteurs convaincants. Un Altman très réussi.

Une image granuleuse, des couleurs fades et une définition peu précise... Le constat n'est pas glorieux, et si le film reste regardable, l'image aurait pu bénéficier, tout comme la piste sonore, d'une restauration.

Seule la piste en version originale anglaise est disponible. Elle est en mono d'origine, dommage qu'un effort n'a pas été fait de la part de l'éditeur pour nous offrir une piste 5.1... On peut également regretter l'absence de piste française, tout le monde n'étant en effet pas partisan de la v.o., d'autant plus que ce n'est pas vraiment précisé de façon claire sur le packaging.

Le son est cependant clair, les voix correctement mises en avant.

Des bonus sympathiques, mais rien ou peu de choses concernant le film en lui-même.

 

La carrière de Robert Altman : documentaire d'une durée de 58 minutes, il a été réalisé dans le cadre de la série "Les réalisateurs" faite pour une chaine du câble. Si il a l'avantage de revenir sur tous les films de Altman (à l'exception de Gosford Park) il a le défaut, commun à tous les documentaires de la série, de ne pas être vraiment objectif et de ne pas parler concretement des revers et échec du réalisateur.

 

Bande-annonce : mettant en avant le prix d'interprétation décerné à l'ensemble des acteurs (1.40)

 

L'histoire du film : une page de texte qui replace le film dans son contexte

 

Filmographies : de Robert Altman et de Matthew Modine, elles défilent automatiquement

 

Les menus animés et musicaux sont d'assez bonne facture.