Les Bronzés 3 (amis pour la vie)

Synopsis.
En 1978, Popeye, Gigi, Jérôme, Bernard, Nathalie et Jean-Claude faisaient connaissance en Côte d'Ivoire dans un club de vacances. Amours, coquillages et crustacés. Un an plus tard, retrouvailles du groupe d'amis à Val d'Isère. Tire-fesses, fartage et pistes verglacées. Après le Club Med et le ski, ils n'ont cessé de se voir, de se perdre de vue, de se retrouver, de se reperdre, de se revoir pour des semaines de vacances volées à une vie civile assommante.Depuis quelques années, ils se  retrouvent chaque été, pour une semaine, au Prunus Resort, hôtel de luxe et de bord de mer, dont Popeye s'occupe plus ou moins bien en tant que gérant, et qui appartient à sa femme, Graziella Lespinasse, héritière d'une des plus grosses fortunes italiennes. Que sont devenus les Bronzés 27 ans après ? Réponse hâtive : les mêmes, en pire.

Critique Subjective.

Un Canada Dry, version Bronzé.

Ne tournons pas autour du pot, n'espérez pas retrouver l'esprit des Bronzés dans ce 3eme épisode des bronzés. Même si ceux sont pourtant les mêmes acteurs, les 27 années passées depuis "les Bronzés font du ski" ont changé la donne. On retrouve la même bande, la même bonne humeur et pourtant il manque quelque chose, on arrive pas à rentrer dans le film, on sourit de temps en temps, mais on ne rit pas. Alors pourquoi ? Tout simplement parce que dans les Bronzés 3, le spectateur ne s'identifie plus aux personnages (à l'exception peut être de celui de Jérome).

Si l'on regarde en arrière, le 1er épisode se déroulait au club Med, le 2eme c'était leur semaine de vacance annuelle de ski. Bref, le type de vacances que peut se payer Monsieur tout le monde d'où une identification immédiate par le spectateur. Or dans le troisième épisode, point de tout ceci, ils sont devenus riches et sont propriétaires d'un superbe hôtel de luxe en Sardaigne. c'est ce qui fait que cela coince pour une comédie qui se veut populaire. On ne retrouve plus nos personnages initiaux, on ne les plaint plus, ils n'ont que des problèmes de riches... Vous conviendrez qu'à l'époque actuelle peu de gens ont ce genre de préoccupations en France, donc la satire populaire de la société ne peut pas fonctionner comme elle le faisait à merveille sur le Club Med ou les stations de ski.

Que sont devenus les personnages ?

Bernard et Nathalie ont continué à s'embourgoiser dans la continuité de ce que l'on devinait dans "Les Bronzés font du ski". Ils sont devenus grotesques et limite insupportables mais ce sont les seuls personnages à avoir évolué normalement avec celui de Popeye toujours courreur de jupons mais casé avec une riche italienne qui acheté l'hôtel en question. Pour les autres c'est plus radical : Jean Claude Dus le looser à moustache franchouillard est devenu un Winner body buildé à moumoute aux States où il a ouvert 18 salons de coiffure, donc exit son personnage si délicieux. Pire aux States, il a rencontré Gigi et sont sur le point de se marier.

Gigi, de serveuse dans une creperie est devenu un clone de Pamela Anderson avec ses obus mammaires, heureusement elle a gardé son côté léger et humain. Avec Jean Claude Dus ils forment un couple assez marrant mais un peu trop too much avec leur parlé à la Jean Claude Vandame : "je suis trop Jet Lag, j'ai besoin d'un warm up" ou encore "C'est la Gigi's touch". Heureusement la aussi, l'idée de lui faire retrouver son côté looser dés qu'il remet les pieds sur le sol français nous rappelle par moment le personnage mais la magie n'opère pas pour autant.

J'ai gardé Jérome pour la fin, et oui Christian Clavier. Pourquoi ? Tout simplement parce j'estime que c'est son personnage qui tient le film. Radié de l'ordre des médecins pour avoir raté une opération de chirurgie esthétique sur l'insupportable Chistianne (Domminique Lavanant), il est tombé au plus bas et ne vit plus que d'un job de moniteur d'auto école en province. C'est d'ailleurs avec sa 206 d'auto école qu'il a ralié la Sardaigne. En gros, c'est le seul personnage "pauvre" et comme par hasard on s'identifie de suite à lui et ses déboires (dont tous les autres se foutent) sont limites marrant voire touchant avec sa tentative de reconquête de Gigi depuis sa chambre de service pourrie là où les autres bronzés ont tous des suites. Ses répliques sont les seules à être assez marrantes et il ne nous fait pas trop de "Clavier" sans pour autant être le Jérome des deux premiers épisodes. L'attitude dédaigneuse des autres bronzés vis à vis de Jérome le looser est peut être le seul trait de satire de notre société réussi, où chacun se soucie de lui et n'a rien à foutre des problèmes des autres, ami ou pas ami de longue date.

Côté rôles secondaires, c'est avec plaisir que l'on retrouve Bruno Moynot ("c'est goutu, ca a du retour") et c'est le seul à pourvoir sortir une réplique genre "Ben moi, je suis propriétaire de mon slip". Martin Lamotte lui est supportable mais Domminique Lavanant plombe le film avec sa voie de redemption et du pardon...

Le film en lui même.

Le démarrage est un peu quelconque mais trés vite on retrouve les Bronzés réunis et l'on dit " ah finalement cela ne va pas être si mal" mais cette  impression ne dure qu'une demi heure car le scénario ne repose sur rien et le fait qu'il parte en vrille avec cette mystérieuse bestiole à griffes qui sème la terreur dans l'hôtel dénature totalement le film. Et que dire de la fin bancale qui ouvre une porte beante à un quatrième épisode... Le jeu des acteurs est moyen, Lhermitte est assez monocorde, Jugnot en fait un chouilla trop, Balasko aussi avec son horrible petit chien-chien, Chazel est restée fidèle elle même, Blanc est toujours aussi excellent dans son personnage à multiples moumoutes et ses relents franchouillard de Jean Claude Dus. Le meilleur, dans cet opus,  restant  Clavier même si cela peut paraître étonnant.

Plusieurs running gags et private jokes parsèment le film mais pour une raison que j'ignore ils ne fonctionnent pas. Recycler le gag du télésiège qui tombe en panne avec un jet ski au milieu de la mer était une bonne idée mais rien à faire, on le voit trop venir pour en rire, on sourit à peine. Bref, il faut croire que la magie des Bronzés a disparu avec les années et leur statut de parvenu.

La bande originale.

La aussi signe des temps, les 2 premiers "bronzés" avaient une bande-son restée culte avec le "Darli-ladada" du Club Med et l' incroyable musique délirante de Pierre Bachelet pour la version ski. Ici, rien, que nenni juste une récupération d'un titre de Zuchero qui ne colle abolument pas à l'esprit Bronzé et ce n'est pas la matraquage du titre tout au long du film et des DVD qui y changera quelque chose...

Conclusion.

Au final que retient-on des Bronzés 3 ? Une comédie tout juste sympatoche que l'on regarde avec un certain plaisir malgré tout lié au fait de retrouver toute une troupe de comédiens qui nous a tant fait marrer quelques années auparavant. On se racroche à cette nostalgie et l'on voudrait retrouver la même verve mais hélas point de miracle. En fait le film donne envie de retrouver ces mêmes personnages 27 ans auparavant dans les 2 premiers épisodes, du temps ou ils avaient encore tout à prouver. La note du film peut descendre à 2/5 pour les personnes voyant ce film sans connaitre les personnages.

Comme les nouveau seins de Gigi.

C'est à dire trés belle. L'image est fine et détaillée, les couleurs de la Sardaigne resplendissent. Niveau compression aucun soucis réel à signaler. L'image est légèrement saturée : dominante de jaune et ciels un peu brulés avec un léger grain tout ceci je suppose avec une volonté artisitique.

de la DD 2.0 au DTS 5.1.

Les bonus  ayant été déportés sur le DVD 2 dans l'édition collector, il reste plein de place pour les pistes sonores. On a donc droit au trio classique sur les DVD français : DD 2.0 , DD 5.1 et DTS 5.1. On zappe bien sûr la DD 2.0 qui n'apporte rien vis à vis des 5.1. Les pistes DD et DTS sont semblables comme bien souvent à moins de tendre l'oreille et de se concentrer un maximum. Rien à dire sur l'ensemble, le tout est assez survolté, les dialogues bien clairs, la musique péchue, bref sans tomber dans le bande sonore film d'action, c'est plutôt dynamique pour une comédie (hélicoptère, jet ski, Baila Morena, etc..).

Menus : Animés façon dessin animés avec les têtes des personnages déformées, attention les menus résument un peu le film à eux tout seuls (en particulier celui des bonus). Trés réussis, bravo.

Bonus : C'est rare, mais il est presque plus agréable de regarder le DVD des bonus que celui du film.

DVD 1 :

Qui a eu l'idée (1:33) : Featurette où chaque acteur explique que c'est lui qui a eu l'idée de réunir les bronzés et a eu toutes les idées du film. Bof.

Bandes Annonces (3:41 et 2:14) : 2 bandes annonces du film.

Commentaire audio de Patrice Leconte. Comme pour les scènes coupées Leconte n'aime pas trop ce genre d'exercice, mais il est tellement passionné par ce qu'il fait que l'écouter raconter les détails techniques et anecdotes de tournage se fait sans déplaisir.

DVD 2 :

Bêtisier (4:57) : Voici enfin un bêtisier où ce ne sont pas que les acteurs qui rient. Leur joie de se retrouver est évidente et est communicative. Aucun doute, ils se sont  fait plaisir à tourner ce 3ème opus. Bonne humeur garantie.

95F, les mêmes en plus gros (6:39) : Reportage sur l'artistes américain qui a créée des énormes seins de Gigi :) Présenté sous forme de recette de cuisine. Instructif. Un beau métier.

Sur la route des Bronzés (6:32) : Documentaire sur toutes les émissions qu'ils ont effectué au cours de ce que l'on a pu appelé un matraquage médiatique : 20h de TF1, émission chez RTL, avant-premières avec Laurent Boyer à  l'UGC Bercy, etc.... Tourné à un rythme effréné, il donne un aperçu intéressant sur l'envers du décor et le côté bien rodé de leur show.

Scènes coupées (22:40) : Alors la je dis Bravo à Patrice Leconte qui nous détaille de façon trés agréable le pourquoi du comment de chaque scène coupée sans être une seule seconde soporifique. Pour quelqu'un qui a l'habitude de toujours jeter les scènes coupées, car comme il dit si elles sont coupées c'est qu'elles n'étaient pas bonnes, il réussit cet exercice de style haut la main. Et les scènes sont pas si mal que ça et ne durent pas 3 dixièmes de seconde comme sur certains DVD.

Making of (32:06) : Plus réussi que le film ! On passe vraiment un bon moment à vivre avec eux pendant ce tournage. Bonne humeur garantie. (Et Christian Clavier doit être trés lourd... ;) )

Baila Morena (4:13) : Clip de Zucherro agrémenté d'images du film insérées au clip original, montage pas trés heureux. La musique colle mal à ce film, et ce n'est pas le matraquage de ce morceau tout au long du film et du DVD qui nous fera changer d'avis.

Conclusion : Au final que retient on des Bronzés 3 ? Une comédie tout juste sympatoche que l'on regarde avec un certain plaisir malgré tout lié au fait de retrouver toute une troupe de comédiens qui nous a tant fait marrer quelques années auparavant. On se racroche à cette nostalgie et l'on voudrait retrouver la même verve mais hélas point de miracle. En fait le film donne envie de retrouver ces mêmes personnages 27 ans auparavant dans les 2 premiers épisodes, du temps ou ils avaient encore tout à prouver. La note du film peut descendre à 2/5 pour les personnes voyant ce film sans connaitre les personnages.Côté bonus et technique, c'est du tout bon avec une mention chaleureuse pour les bonus.