L’histoire
Comme le titre du jeu l’indique, nous sommes en 1701 et certains pays d’Europe ont déjà découvert le Nouveau Monde et y ont installé des colonies. Votre royaume a également essayé de s’installer dans ces nouvelles terres, mais à la suite d’une traîtrise, vos meilleurs capitaines ont disparu corps et bien. Sur son lit de mort, votre bon roi confie alors à sa fille le soin d’aller conquérir ces îles inconnues.
Au début du jeu, c’est donc la reine Marie qui fait appel au vaillant capitaine que vous êtes pour aller établir de nouveaux comptoirs économiques et militaires dans ces pays inconnus. C’est donc avec un navire, un peu d’argent, quelques colons et les encouragements de la reine que vous partez pour votre première mission.
Un jeu de gestion sur DS ?!
Après un succès mérité sur PC, l’éditeur allemand Sunflowers a donc pris le pari d’adapter « Anno 1701 », le célèbre jeu de gestion de colonies dans le Nouveau Monde, sur la petite Nintendo DS. Le pari est assez osé pour un genre de jeu qui fonctionne principalement avec le couple clavier/souris et pour lequel les rares portages sur consoles n’ont pas convaincu.
Mais la Nintendo DS est équipée d’un écran tactile et ça change tout ! En effet, le styler joue le rôle de souris et avec des combinaisons de glissements et de clics la prise en main est immédiate. Reste le problème de la multitude d’informations nécessaires dans les jeux de gestions : ressources disponibles (or, bois, pierre, métaux, nourriture…), caractéristiques des bâtiments, ordres de mission… Mais comme la DS a deux écrans, les concepteurs ont reporté toutes ces informations sur l’écran du haut, non tactile. Et pour les raccourcis claviers qui accélèrent la gestion ? Rien de plus simple : il est possible de configurer les touches à volonté pour leur affecter les actions que l’on estime devoir utiliser le plus souvent. Du coup, la prise en main du jeu est très rapide et totalement intuitive.
Scénarisation et partie libre
« Anno 1701 » propose deux modes de jeu principaux : le mode « Histoire » et le mode « Jeu en continu ».
Le mode « Histoire » est un mode de jeu scénarisé comprenant cinq grands chapitres (régions à explorer) et une quinzaine de missions. Dans les premières missions, on se familiarise peu à peu avec l’interface et l’utilisation du stylet. Les créateurs ont d’ailleurs eu la bonne idée d’activer (et d’afficher) les fonctions de l’interface de façon progressive afin de ne pas surcharger le joueur d’informations dès le début du jeu. Ainsi, dans la première mission on apprend à installer une petite colonie de base sur une nouvelle terre découverte par le capitaine que vous incarnez. Dans les missions suivantes, on apprend comment faire du commerce avec les indigènes ou avec des marchants, comment améliorer les niveaux de vie des habitants, comment se défendre contre les attaques ennemies, comment diriger des navires pour découvrir de nouvelles îles…
Les missions sont entrecoupées d’images et de textes racontant l’histoire et faisant intervenir de nombreuses personnalités différentes qu’il sera ensuite possible d’incarner dans le « Jeu en continu ». Dans ce second mode, le joueur est libre de paramétrer finement le niveau de difficulté, le nombre et la taille des îles, leurs fertilités, la probabilité de catastrophes (tremblement de terre, éruption volcanique…), le type d’adversaires… On se retrouve ensuite avec une totale liberté de manœuvre et une durée de jeu pratiquement infinie, sauf si vous faites faillite ou si vous vous faites détruire toutes vos colonies.
Dans les deux cas, la durée de vie du jeu est excellente, car les possibilités de gestions sont nombreuses. Il faudra gérer plusieurs ressources différentes : l’or, le fer, le bois, la pierre principalement, mais aussi des marchandises à échanger contre d’autres comme le tissu, les peaux de castor, le thé… A chacune de ces ressources correspondent des bâtiments de production, de transformations et de stockage qu’il sera possible d’améliorer pour augmenter les rendements en cours de jeu. Côté habitants, il faudra installer des maisons, des églises, des écoles, des casernes de pompiers (utiles en cas d’incendies provoqués par les éruptions volcaniques !), des tavernes…
Enfin, il faut aussi gérer les affaires militaires avec des casernes, des chantiers de construction de navires… et embellir sa ville pour satisfaire les habitants avec des parcs, des statues… Tous les bâtiments doivent être reliés par des routes dont il existe trois sortes. Bref, en ajoutant les améliorations qui se font avec le niveau de civilisation, la diversité est au rendez-vous.
Critique subjective
« Anno 1701 » est donc un excellent jeu de gestion et cette version sur Nintendo DS est une superbe réussite. Avec son mode histoire intéressant et varié, son mode ‘bac à sable’ extensible à l’infini et la possibilité de parties multijoueurs, on a là un jeu dont la durée de vie sera vraiment très longue. Un achat indispensable pour tous ceux qui ont un jour aimé jouer à Sim City, Civilisation ou… Anno 1701 sur PC !
Il faut bien avouer que l’éditeur Sunflowers nous bluffe totalement avec ce jeu ! Tirant parti de toutes les possibilités de la console, le jeu s’étale généreusement sur les deux écrans. Les dessins qui illustrent la campagne scénarisée sont très jolis et ne manquent pas d’humour. Sur l’écran tactile, les animations en 3D isométrique sont claires et fourmillent de détails. Ainsi, on verra la traînée d’écume laissée par les bateaux, les habitants sautiller de joie dans l’entrepôt quand la colonie marche bien ou les petits bateaux de pêche aller et venir avec leurs prises.
La possibilité d’afficher deux niveaux de zooms sur la carte principale, combinée avec la carte générale de la région, permet de placer assez finement les routes et les petits bâtiments. On regrette juste de ne pas pouvoir tourner la carte pour admirer les villes sous plusieurs angles.
Le son n’est pas franchement essentiel dans ce genre de jeu et sers surtout à avertir quand il se passe quelque chose. Pourtant, les effets sonores sont assez bien réussis et agréables. Seule la musique devient un peu répétitive et fatigante à la longue. Mais il est possible de réduire son volume (ou de la couper complètement).
Encore un sans fautes dans le domaine des suppléments puisqu’il est possible de jouer en multijoueurs (jusqu’à 4) à condition de disposer d’une cartouche par personne. Dans ce mode, idéal pour occuper plusieurs personnes lors d’un long voyage, on peut choisir finement les conditions de victoires dès le début du jeu : quantité d’or ou d’habitants à atteindre, nombre d’îles à capturer, temps limité ou nombre de points de mission. Ce mode fonctionne évidemment en Wi-Fi !