Depuis qu’une tempête a décimé son équipe de sauveteurs, Ben Randall s’est retiré et se consacre à la formation de jeunes recrues. Parmi ses élèves, Randall remarque Jack Fisher, un jeune champion de natation insolent et pétri d’esprit de compétition. Il reconnaît aussitôt le formidable potentiel du jeune homme et tente de lui indiquer les valeurs de l’humilité qui pourrait faire de lui un grand sauveteur.
Pour répondre tout de suite, à la question que toutes les jeunes femmes se posent : Oui, Kevin Costner est toujours le même. Toujours les mêmes faucettes au coin des yeux, toujours cette façon de regarder en plissant légèrement les yeux et en inclinant la tête pour bien faire comprendre le côté perçant du regard. Toujours cette apparence à la fois charismatique et fragile qui ont fait la légende de Kevin Costner. En fait, histoire d’être un peu plus acide, je serais tenté de dire, que finalement l’acteur américain à l’égot surdimensionné, ne cesse d’interpréter le même personnage au fil de sa filmographie. Un homme charismatique, blessé en son moi intérieur par des évènements désastreux, qui le font renoncer à ce qui le portait jusque là : Sa profession. Pour se rendre compte de la constance de ces personnages, il suffit de se pencher d’un peu plus prêt sur la filmo du sieur Costner : Bodyguard, Waterworld, Robin des bois, prince des voleurs, pour l’amour du jeu, etc… Une telle constance dans les choix des personnages qui finissent à la longue par lasser et par finalement révulsé plutôt que d’attirer les foules. Car après Kevin protège Whitney, ou encore Kevin joue dans la forêt, on a peur d’avoir dans ce cas présent : Kevin sauve des gens de la noyade. Une véritable collection de film, du genre "Martine à la plage".
Et pourtant, « Coast Guard » surprend par l’énorme ravin qui sépare le pitch du contenu. A l’énoncé du résumé, on s’attend à une énième version de l’aventure des « américains qui sauvent le monde », ou encore, on s’attend à voir nos voisins d’outre-atlantique, s’auto glorifier une nouvelle fois. Et bien, même si la fierté est toujours présente, elle a le mérite d’être dosé de manière à ne pas être trop imposante aux yeux des spectateurs. Et l’on se retrouve très vite plongé dans un film, qui rend effectivement hommage, à ces hommes qui, quelque soit le pays d’ailleurs, risquent leurs vies pour venir au secours d’autres. Un film nécessaire dans cette société d’après 11 Septembre, qui évite soigneusement de sombrer dans le patriotisme trop souvent présent et pesant, même chez des réalisateurs aussi talentueux que Oliver Stone (World Trade Center).
Car le réalisateur, Andrew Davis (Dommage collatéral)a fait le choix de nous montrer, comme le fit Stanley Kubrick dans « Full Metal Jacket », la dureté de l’entraînement de ces hommes hors du commun pour les préparer le mieux possible, à affronter l’un des éléments les plus difficile à maîtriser. Un élément qui ne laisse aucune place à l’approximatif, et qui reste encore actuellement le plus dangereux. Sans jamais sombrer dans la surenchère, le réalisateur nous offre des scènes impressionnantes de sauvetages, à la fois parfaitement maîtrisées et en même temps sur le fil du rasoir constamment.
Il serait aussi injuste de ne pas saluer la prestation d’Ashton Kutcher (L’effet papillon), qui face à la présence de Kevin Costner, parvient à tirer son épingle du jeu et semble totalement trouver sa place dans l’histoire et impose un jeu qui finalement ne laisse pas de marbre. S’offrant même une incroyable justesse, lors d’une scène où son personnage se retrouve face à son passé. Un acteur à suivre donc.
En conclusion, un film qui profite de l’intelligence d’un réalisateur soucieux de ne pas sombrer dans l’héroïsme facile et patriotique. Un réalisateur qui a su utiliser la star du film au profit de son histoire. Bonne surprise donc !