Windtalkers - Les messagers du vent

Titre Original
Windtalkers
Genre
Pays
USA (2002)
Date de sortie
mercredi 19 mars 2003
Durée
128 Min
Réalisateur
Producteurs
John Woo - Terence Chang - Tracie Graham - Alison Rosenzweig
Scénaristes
John Rice & Joe Batteer
Compositeur
James Horner
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Christophe Bonnet
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
128 min
Nb Dvd
2


Pendant la guerre du Pacifique,  le caporal Joe Enders  (Nicolas Cage) échappe à la mort durant un combat mais voit tous ses hommes se faire massacrer parce qu'il a tenu à exécuter les ordres. Après sa convalescence, il retourne au front mais avec une nouvelle mission : veiller sur un soldat Navajo, Ben Yazhee  (Adam Beach), et protéger son code de cryptage élaboré pour des transmissions hors d'écoute des Japonais.
L'idée de relater les faits d'armes des codes talkers Navajos n'incombe pas à John Woo mais à sa productrice. Peu importe mais c'est une facette de l'histoire méconnue et qui mérite, à ce titre, d'être évoquée. Reste à savoir si le contrat a bien été rempli, on peut dire oui et non. C'est peut-être d'ailleurs pour cela que les avis sur ce film sont très partagés et vont du "génial" au "nul". Inutile de dire que ma vision des choses est bipolaire.
Dans les bonnes choses, on peut citer l'originalité du sujet, même si l'apport des Navajos dans la guerre du Pacifique est un prétexte au scénario et n'est pas explicité en détail. N'oublions pas qu'il s'agit d'un film de guerre et non d'un film historique à l'image d'un "Apocalypse now". Les décors sont de toute beauté car beaucoup de scènes ont été tournées à Hawaii dont une bataille de Saipan reconstituée dans un immense ranch d'Honolulu. La crédibilité est renforcée par des costumes et des armes fidèlement reproduits. Enfin, pour relier tous ces éléments,  on note la touche de John Woo qui a volontairement dépouillé l'image de son lyrisme habituel. Les scènes de guerre relève du documentaire qui sied parfaitement au sujet. Alors, bien sûr, la violence est présente, mais elle n'a aucun but esthétique, enfin presque ... Il faut dire que l'atrocité de la guerre a été évoquée par des oeuvres comme "Il faut sauver le soldat Ryan" ou "Black Hawk Down" et, Windtalkers ne vous éprouvera pas davantage. La réalisation est dénuée d'extravagances, sobre et réaliste avec une bonne dose d'humanité. En somme, un peu de profondeur qui fera fuir certains et ralliera les autres. Quoi qu'il en soit, ce film de John Woo se distancie de ce qu'il a fait auparavant, on peut donc lui reconnaître le mérite de cette "prise de risque".  En ce qui concerne le jeu d'acteur, c'est Adam Beach qui s'en sort le mieux, manifestement convaincu par son rôle.
En ce qui concerne les points discutables, il y a tout d'abord le scénario qui ne recèle aucune surprise, tout est malheureusement prévisible. Et puis la pléthore de clichés (les braves indiens en bons sauvages aux rites mystiques, le soldat ravagé par sa conscience, le soldat qui donne un objet pour sa femme avant sa mort, le soldat raciste qui assimile les indiens aux Japonais, le farouche guerrier qui devient plus humain et inversement...) dont l'accumulation décridibilise le film. Quelques personnages sont  négligés, Rita (Frances O'Connor), la seule présence féminine, n'intervient que pour démontrer que Joe Enders  a peur de s'engager avec une femme tant il est omnubilé par son désir de combattre : son rôle manque de "consistance". Sur un plan anecdotique, on se demande pourquoi, au début du film, lorsque les cuirassés bombardent le front ennemi, John Woo a utilisé des images "d'époque". En dehors du gain financier pour éviter de construire des maquettes de ce type de bâtiment, il n'y a aucun intérêt et le résultat est pour le moins en décalage avec le film, d'autant plus que ces interventions sont longues. Enfin, Nicolas Cage qu'il connaît bien depuis "Volte/Face" (1997) et Christian Slater qu'il a dirigé dans "Broken Arrow" (1996) ne sont pas au sommet de leur art (mais il faut bien dire que le script ne leur facilitait pas la tâche).

On pourrait aussi parler de la musique de James Horner qui colle difficilement aux images. Par contre, la scène où Charlie Whitehorse (Roger Willie) joue de la flûte indienne avec Ox Henderson (Christian Slater) est très judicieuse pour démontrer la cohabitation "fructueuse" de ces deux civilisations en cette période de guerre.

En conclusion, c'est un sentiment mitigé qui émerge de ce film, du bon et du moins bon. Sa sortie était prévue pour l'automne 2001 mais elle a été repoussée à l'été 2002 en raison des évènements du 11 septembre. C'est probablement l'une des raisons de son échec commercial. Le procès d'intention selon lequel un Chinois ne pouvait pas réaliser une histoire Américaine est complètement déplacé. La mutation artistique opérée par John Woo est en cours, c'est probablement la raison pour laquelle son oeuvre ne fait pas l'unanimité. Le coffret Collector, quant à lui, ne présente aucune faiblesse, au contraire il aurait tendance à bonifier l'oeuvre grâce aux deux excellents films documentaires. Notons enfin une très bonne maîtrise technique du son et de l'image et vous aurez compris que ce DVD a d'importantes qualités qui contrebalancent les défauts artistiques.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Le traitement de l'image restitue parfaitement la beauté des paysages. Aucune faille sur les scènes d'action qui conservent une multitude de détails et une excellente fluidité. Les couleurs "explosent" et participent, avec la bande son, à créer une ambiance teintée de violence et de tension. A certains moments, quelques défauts de compression s'invitent au spectacle. Mais cela est suffisamment rare et relativement peu prononcé pour ne pas amoindrir la bonne qualité générale de l'image.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
Anglais
5.1
La VO est proposée en Dolby Digital 5.1 alors que la VF dispose, en plus de ce format, du DTS 5.1.
Côté résultat, les trois formats s'en sortent à merveille. Inutile de dire que les effets sont omniprésents et "percutants". Les surround sont très sollicitées ce qui confère aux dialogues des scènes "calmes" une impression de retenue, mais ce n'est qu'une impression ...
Le canal de grave aurait mérité plus de présence par moments.
La différence se fera davantage par la sélection VO/VF que par le choix d'un format sonore en particulier, tant leur restitution est à la hauteur. La VO est une bonne façon de retrouver l'esprit original du tournage.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
128 min
Boitier
Digipack


Le dessin des menus est superbe, des animations et effets sonores leur apportent une indéniable convivilalité. L'idée d'afficher les rubriques sous une forme codée (le titre de la rubrique devient lisible en pointant le curseur dessus) est bienvenue, à la fois simple et efficace.

Disque 1 : réservé au film en lui-même, ses rubriques sont des plus habituelles.
- Film
- Chapitre
- Audio et sous-titres (avec possibilité de sélectionner le commentaire audio de John Woo). L'intervention du réalisateur (absente sur le Zone 1 !) est dans l'ensemble intéressante et apporte un éclairage sur certains points. Il y a bien sûr toujours les habituels compliments du type "cet acteur est génial" mais également des détails moins conventionnels.  Par exemple, John Woo a payé deux jours de tournage pour finir une scène d'action qu'il estimait indispensable, à hauteur de 2 x 500000 $. Il résume l'état d'esprit de l'équipe en disant "nous aimions nous opposer aux studios", comme quoi, même un réalisateur prisé à Hollywood est contraint à ce type d'exercice. Le passage dans lequel les forces Américaines bombardent les leurs est analysé avec une approche philosophique par la formule "l'ennemi vient de l'intérieur", John Woo, sans le dire ouvertement, fait un parallèle avec les évènements du 11 septembre : cette façon d'exprimer les choses est très fine, bien loin de l'idée que l'on se fait du personnage d'après ses oeuvres "excessives".   On apprend également qu'il n'aime pas tourner plusieurs prises d'une scène au point d'être surnommé "John première prise", mais sur ce point là, ce sont les studios qui doivent apprécier ! Enfin, dans ses multiples explications il fait part de sa volonté de tourner les scènes d'action "comme un documentaire" avec l'utilisation de steadycam et de caméras 8 mn fixées sur les cascadeurs au coeur de l'action : ce pari-là est réussi Monsieur Woo ! On ne peut que confirmer ses propos : "j'ai le sens de l'action".Parfois répétitif, parfois convenu, il reste néanmoins à ce commentaire, un intérêt évident à le suivre. 

Disque 2 : intitulé "autour du film" il propose les suppléments au travers des rubriques suivantes :
- Making of (10min22 - DD 2.0 - VO - S/titres Fr) : ce n'est pas réellement un tournage du tournage mais plutôt une longue bande annonce ponctuée d'interventions du réalisateur et des acteurs. Peu d'informations sur le fond ce qui enlève le principal intérêt à cette rubrique.
- "Une balle dans l'assiette" (52min16 - DD 2.0 - VO - S/titres Fr) : tout au long de ce documentaire réalisé par la journaliste Caroline Vié nous suivons un John Woo passionné par l'art culinaire qu'il intègre dans son art de vivre. Une façon de rentrer dans l'intimité de ce réalisateur, lorsqu'il fait ses courses ou prépare un repas. Mais le cinéma est toujours en filigrane, on apprend qu'il admire particulièrement le cinéma Français, tout spécialement la nouvelle vague et qu'il aurait tout fait pour côtoyer Truffaut. Ses collaborateurs et sa famille parlent de lui en termes simples et élogieux. Beaucoup de sensibilité dans ce document, un bon supplément.
- Interviews
Tout d'abord Nicolas Cage et Adam Beach interviennent (3min57 - DD 2.0 - VO - S/titres Fr). Les questions sont aussi banales que les réponses. Adam Beach est pratiquement muet. Rien d'exceptionnel.
Puis c'est au tour de John Woo et de Chester Nez, un vétéran Code Talker (4min37 - DD 2.0 - VO - S/titres Fr). Là encore les questions sont redondantes (faut-il être en paix en soi pour être en paix avec le monde ?) et la fin de l'interview quasiment coupée en plein débat pour cause de timing, sic !
- Le secret des Navajos (50min - DD 2.0 - VO - S/titres Fr) : 
Ce film de Michel Viotte évoque le rôle historique joué par les Navajos avec le secret des codes talkers. Après 24 ans de silence qu'on leur a imposé, les Navajos ont pu témoigner depuis 1969. Plusieurs vétérans interviennent avec humilité et dignité. Le présent n'est pas oublié, de jeunes recrues Navajos expliquent les raisons de leur engagement dans les Marines. Il y a bien d'autres choses, comme ce fils de code talker aux chansons émouvantes ou bien ce photographe japonais qui est devenu le photographe officiel de l'association des codes talkers, en dépit de ses origines : une leçon d'humanité. C'est donc d'un document exceptionnel qu'il s'agit ici, riche sur le fond et particulièrement bien fait en ce qui concerne la forme : à ne pas manquer.
- Spots de publicité US : cinq spots pour une durée totale de 2min30 (DD 2.0 sans S/titres).
- Bandes annonces : trois bandes annonces (4min45 - DD 2.0 - VO et VF). Bonus habituel, réservé aux fans de bandes annonces.
- Crédits : quatre pages écran.

On peut donc dire que l'intéractivité est réussie, en tout cas bien dans l'esprit de ce que l'on peut attendre d'un collector. Mais preuve que l'on peut mieux faire, une édition Director's cut (3 DVD) est annoncée en mai prochain (zone 1) avec des ajouts concernant la musique, des scènes coupées, vingt minutes de film en plus, trois documentaires, plusieurs scènes de bataille en multiangles, galerie photos, bio de John Woo, etc ...
 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage