Full frontal

Genre
Pays
USA (2002)
Date de sortie
jeudi 19 juin 2003
Durée
100 Min
Réalisateur
Producteurs
Miramax films, USA
Scénaristes
Coleman Hough
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
100 min
Nb Dvd
1


L'histoire

 

Carl Bright est un scénariste dont la carrière et le couple battent de l'aile. Son épouse, Lee, une responsable des relations humaines, est décidée à le quitter. La sœur de celle-ci, Linda, est à la recherche de l'âme sœur. Calvin fait ses débuts au cinéma aux côté de la star Francesca. Tous sont invités à la soirée d'anniversaire de Gus, un producteur à succès…

 

 

Critique subjective

 

Pélerinage aux sources pour le cinéaste à succès Steven Soderbergh. Fort de ses récentes réussites comme "Ocean's eleven" ou "Erin Brokovich", le réalisateur, treize ans après "Sexe, mensonges et vidéo" revient à ses premières amours, avec "Full frontal", qui pourrait s'apparenter à un cousin éloigné du film qui mettait en scène James Spader et Andie MacDowell, et qui lui valut la palme d'or à Cannes, en 1989. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce réalisateur à la carrière déjà bien remplie, n'est pas homme à se laisser cataloguer dans un genre précis. Il le prouve une fois de plus. Après "Solaris", une incursion dans la science fiction, le voici qui entreprend le pari risqué de se lancer dans un film expérimental, de revenir à un cinéma d'auteur qui l'avait révélé. Il faut reconnaître que l'entreprise était osée, et que rares sont les cinéastes qui se permettent ainsi une parenthèse dans leur carrière, en délaissant les grosses productions pour s'amuser le temps d'un film plus personnel.

 

L'influence danoise…

Steven Soderbergh, pour Full frontal, s'est inventé son propre "dogme", à l'image de celui signé en 95 par Thomas Vinterberg et Lars Von Trier, en édictant les 10 règles suivantes, conditions à respecter par tout acteur intervenant dans Full frontal:

1. Tous les lieux de tournage seront situés dans des lieux naturels et réels.

2. Vous vous rendrez par vos propres moyens sur les lieux de tournage. Si vous êtes dans l'incapacité de venir par vous-même, un chauffeur viendra vous prendre, mais vous passerez vraiment pour quelqu'un de ridicule. De plus, vous devrez venir non-accompagné sur le tournage.

3. Il n'y a pas de cantine ou de service de restauration. Vous devrez donc arriver sur le plateau rassasié, et avec vos repas. Les plats varieront en qualité.

4. Vous constituerez et entretiendrez votre garde-robe par vos propres moyens.

5. Vous vous occuperez vous-même de votre coiffure et de votre maquillage.

6. Il n'y aura pas de caravane. La production va essayer de réserver une zone privée, mais n'y comptez pas trop. Si vous avez besoin de vous isoler souvent, vous êtes mal barré(e).

7. L'improvisation sera la bienvenue.

8. Vous serez interviewé(e) sur votre personnage. Il se peut que le fruit de ces entretiens apparaisse dans le film.

9. Vous serez interviewé(e) sur les autres personnages. Cette séquence pourra également être dans le film.

10. Vous vous amuserez, que vous le vouliez ou non.

Si un seul de ces critères vous pose un problème, arrêtez de lire dès maintenant et renvoyez ce scénario d'où il vient.

Full frontal prend des allures "dogmatiques", avec un petit côté "Festen" avec l'absence de musique, le son en direct, quelques faux raccords, l'éclairage naturel, l'utilisation de la vidéo qui donne une image de piètre qualité aux relents de faux amateurisme à la majeure partie du film.

 

Un film dans un film

Full frontal commence par un faux générique qui fait suite à une courte présentation des personnages, et nous fait naviguer entre les histoires des protagonistes du film lui-même, "Full frontal", et de "Rendez-vous", le film dans le film. Soderbergh centre son film sur le microcosme hollywoodien, les petits tracas des stars, les dessous du star system, aidé par une brochette de vedettes venus prêter main forte au réalisateur dans une ambiance très "people".

 

Le problème, c'est qu'à trop vouloir faire de digressions, de mélanger les histoires, Soderbergh brouille les pistes, fait naître une confusion, et l'on finit par s'égarer dans les méandres d'un scénario tentaculaire, au milieu du chaos ambiant. Entre les improvisations d'acteurs, les personnages aux identités doubles, le film dans le film et vice versa, le fil conducteur est trop mince et on se surprend par moment à tenter de se raccrocher à la qualité vidéo ou à la perruque de Julia Roberts pour saisir un point de repère et tenter de démêler la part de fiction et de réalité. Steven Soderbergh déclare avoir tourné un "film sur les films destinés aux gens qui aiment les films". Full frontal s'avère finalement du même degré de confusion que la déclaration de son réalisateur.

 

Heureusement, il reste des performances d'acteurs mémorables à l'image de celle de Catherine Keener en responsable des ressources humaines stressée et tyrannique, Brad Pitt et David Fincher dans leur propres rôles, venus tourner une scène d'un troisième film qui vient s'imbriquer entre "Full frontal" et "Rendez-vous". Remarquable encore, la courte apparition, le temps d'une scène cocasse, de David Duchovny, qui avait par ailleurs été auditionné pour "Sexe, mensonge et vidéo", tout comme David Hyde Pierce. On remarquera le clin d'œil au film "l'anglais" en la personne de Terence Stamp venu faire une courte apparition.

 

En définitive, Full frontal, malgré certains attraits, reste un film assez obscur, dont la trame évolue vers un but incertain, laissant un goût d'inachevé. Pour les inconditionnels du réalisateur, en attendant son retour à un genre plus classique…
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Par un choix délibéré du réalisateur, l'essentiel du film est tourné en vidéo numérique. L'image a alors subi un traitement pour lui apporter un grain très prononcé. Autres effets: de fréquentes surexpositions, des mises au point aléatoires. Tout ceci a pour conséquence une image parfaitement mauvaise, digne des pires VHS, et ce durant plus des 3/4 du film. Le réalisateur se justifie lors du commentaire audio: "ll faut que je parle de l'image vidéo. C'est quelque chose qui a posé des problèmes aux gens, mais que j'ai adoré. La règle, pour le tournage en vidéo, n'était pas de lumière additionnelle. Ce qu'on a tourné en vidéo, de jour comme de nuit, est en lumière réelle. J'ai pris ces images, je les ai scannées pour les transférer sur pellicule 35 mm, à laquelle j'ai donné davantage de grain. Je lui ai fait subir 2 duplications ektachrome, pour dégrader l'image et lui donner du contraste. J'adore l'aspect de l'image. Je voulais qu'elle ait l'aspect d'une photocopie couleur. Mais peu de gens l'ont remarqué. Un ami de mon père est venu à une projection et a dit : ''Avec tous ces acteurs célèbres, pourquoi une si mauvaise pellicule ?'' Amusant". Ce qui est moins amusant, c'est la fatigue engendrée lors du visionnage. Alors que les films dogme se doivent de ne pas retoucher l'image, "Full frontal" subit un traitement de détérioration, un peu comme un meuble neuf auquel on aurait donné artificiellement l'allure d'une antiquité.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1


Dolby digital 5.1 pour les deux pistes proposées: français ou version originale sous titrée. Dans les deux cas, la scène sonore est essentiellement frontale, voire même centrale. C'est en effet l'enceinte centrale avant qui est sollicitée la plupart du temps pour retranscrire des dialogues clairs et parfaitement intelligibles enregistrés en direct, par les acteurs se livrant au jeu des improvisations. On notera la quasi absence de musique. Une fois de plus, même si le doublage est très bien réalisé, celui-ci perd en spontanéité et réduit les bruits d'ambiance. La version originale est préférable pour une meilleure immersion et une ambiance "live".

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray


Commentaire audio du réalisateur et de la scénariste (v.o.s.t.f.)

Steven Soderbergh et Coleman Hough fournissent un commentaire assez classique, en détaillant l'histoire du film, le travail des acteurs, ne pouvant au passage s'empêcher de les congratuler, en expliquant que tous étaient géniaux!

Les techniques employées sont également abordées, notamment l'image et le son dont le réalisateur explique que "durant les ''passages réels du film'', il ne devait pas y avoir de musique. Ce n'est pas courant. Les gens n'y sont pas habitués. (…) Je pense que la musique est essentielle dans un film, mais qu'on en abuse beaucoup dans les films actuels. On voit souvent des gens utiliser la musique pour faire passer une émotion que les scènes ne possèdent pas. Ça fonctionne comme ça. Le piège en tournant Full Frontal, et en soignant la qualité du son, c'était le mélange de micros HF et de micros sur perche. On préfère toujours utiliser des micros sur perche. Leur son est meilleur, plus précis. Mais parfois, il faut utiliser des micros HF, par manque de place, parce que l'acteur bouge trop.(…). Et en postproduction, sur Full Frontal, dans les parties sans effets ajoutés, on n'a rajouté aucun bruitage. Aucun effet sonore n'a été recréé en studio. Tout est presque en mono, au centre de l'écran, comme dans un documentaire. Dans ''Rendez-vous'', il y a de vrais effets stéréo, des bruitages, de la musique".

 

On accède aux suppléments dans la section: "Les dessous de Full frontal", où l'on a droit à:

 

16 scènes coupées

1. Estomac maltraité (43s)

2. En voiture (55s)

3. Rêves de masseuses (1mn19)

4. Haleine fraîche (37s)

5. Hitler danse le hip hop (1mn41)

6. La lettre n'a aucun sens (50s)

7. Un slow avec Hitler (33s)

8. Francesca rencontre Sam (38s)

9. Linda au volant (21s)

10. Les jeunes m'inspirent (52s)

11. Lee arrive à l'hôtel (54s)

12. Enervement (13s)

13. Acteurs jouant les acteurs (1mn41)

14. Entre sex shop et chien défoncé (2mn36)

15. Quoi de neuf? (56s)

16. Sur le vif (28s)

Toutes ces scènes sont présentées en version commentées par la scénariste, où l'on découvre d'autres aspects des personnages, des détails supplémentaires du scénario, d'autres performances d'acteurs toujours en improvisation.

Section bonus qui se regarde volontiers.

 

 

Bande annonce (38s)

 

Entretien avec Steven Soderbergh (7mn08)

Le réalisateur parle de la naissance de "Full Frontal", du casting et de ses choix stylistiques pour ce film qu'il considère comme la contrepartie de "Ocean's eleven", dans la différence des budgets et des risques pris.

 

Les 10 règles:

 

Avis aux acteurs

Texte reprenant les 10 règles communiquées aux acteurs

 

A propos des 10 règles (7mn25)

Interviews des principaux acteurs à propos des règles, leurs difficultés: comment se maquiller seule, comment trouver à manger… Tous sont conscients d'avoir vécu une expérience originale.  Steven Soderbergh avoue aimer laisser beaucoup de liberté à ses acteurs.

 

Règle 7: l'improvisation sera la bienvenue (vosft)

Morceau de choix où les quatre acteurs principaux se livrent au jeu des improvisations dans un face à face avec le réalisateur qui entretient la discussion par des questions variées. A ne pas manquer: la prestation de Julia Roberts troublée au cours de l'interview.

 

Julia Roberts (9mn19)

 

Blair Underwood (9mn56)

 

Catherine Keener (10mn21)

 

David Hyde Pierce (9mn48)

 

@

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