Vincent, agent à la DGSE est atteint d’une maladie incurable. Il est contacté par un département secret qui lui propose un traitement expérimental en échange de missions spéciales sur le territoire français, qu’il accepte pour se rapprocher géographiquement de sa fille de 15 ans, de son ex-femme et de sa sœur, flic à la crime. Défis pour Vincent, il devra assumer en même temps la crise d’adolescence de sa fille, les états d’âme de son ex et éviter que sa sœur, flic, ne le reconnaisse alors qu’il n’est officiellement qu’un simple poseur d’alarmes…
Lorsque l’on parle de série française, une seule question nous vient à l’esprit : « A quelle hauteur sera le désastre ? ». Et bien force est de constater que le résultat est plutôt positionné dans le très haut niveau de ce qui peut se faire en série française. D’abord parce que le style Besson y est reconnaissable dès les premières minutes : Une esthétique soignée (Marseille y apparait lumineuse, ce qui n’est franchement pas le cas dans la réalité…), une pointe d’humour un peu passe-partout et des scènes d’action régulières, qui viennent pimenter ‘ensemble avec beaucoup de précision.
Alors, oui, le scénario n’est pas forcément toujours à la hauteur, le pitch du fil rouge (un agent de la DGSE souffrant d’une maladie incurable se voit proposé un job dans une agence secrète en échange d’un traitement expérimental) n’est certes pas révolutionnaire, mais il a le mérite d’être efficace. Et puis n’oublions pas qu’il s’adresse à un public qui n’a pas envie forcément le jeudi soir (jour de diffusion sur TF1) de se torturer l’esprit avec une intrigue trop complexe. Pour cela il a le choix d’autres séries américaines plus soignées, mais avec plus de moyens également. Enfin, n’oublions pas non plus que le désert qualitatif des séries françaises est tellement vaste, qu’il faudra du temps avant de retrouver le niveau d’inventivité des « Breaking Bad » ou encore « Game of Thrones ». Et puis combien de « NCIS », « Les Experts » et autres « Esprits Criminels » pour un « Breaking Bad » ou un « Homeland », combien de séries aussi peu crédibles pour une véritable innovation.
« No limit » pour sa deuxième saison, confirme l’envie de Besson de donner un coup de frais et un vrai dans une production moribonde où le jeu des acteurs est souvent aussi crédible que celui d’un lémurien à Broadway. Avec l’arrivée de Tchéky Karyo, la série voit apparaitre un nouveau méchant, toujours aussi énigmatique et imprévisible. Avec toutefois en plus des complications personnelles, une fille qui devient de plus en plus incontrôlable et une maladie plus agressive. L’ensemble se suit avec beaucoup d’intérêt et sans beaucoup d’efforts.
La distribution, manque parfois de justesse, mais parvient à conserver l’illusion, et la série gagnerait tout de même à un peu plus de relief dans ses personnages et moins de caricatures dans ses personnages secondaires, comme l’adjoint Bago (Marseillais, glouton, mou et adepte de la sieste). S’il existe un véritable boulet c’est bien là, les caricatures sont drôles lorsqu’elles innovent l’inverse devient vite pesant.
En conclusion pour sa deuxième saison « No Limit » confirme l’envie de donner un nouveau souffle à la production française. La dynamique est honorable, l’intrigue fil rouge suffisante pour surfer sur plusieurs saisons. Espérons que les défauts de seconds rôles seront gommés dans la prochaine saison et que les scénaristes seront faire évoluer la série dans d’autres niveaux de qualités.