Le grand bleu collector

L'histoire

En 1965, en Grèce, le petit français Jacques Mayol plonge en apnée pour nourrir des murènes. Il est fasciné par la mer et ne se préoccupe pas des quolibets de ses camarades, et en particulier du petit italien Enzo. Le père de Mayol gagne sa vie en plongeant en scaphandre, mais il meurt au cours d’une de ses plongées, laissant le petit Jacques seul avec son grand-père.

Vingt ans plus tard, nous retrouvons Jacques Mayol (Jean-Marc Barr) dans une station scientifique au Pérou où il plonge sous la glace. Il y rencontre Susan (Rosanna Arquette), une agent d’assurance, qui tombe amoureuse de lui. De retour en Europe, Jacques reçoit l’invitation d’Enzo (Jean Reno) à participer au concours de plongée en apnée à Taormina, en Sicile…

Autour du film

L’idée de réaliser ce film est venu à Luc Besson dés l’age de 17 ans, lorsqu’il était moniteur de plongée. Il lui faudra attendre 1983 et le succès de Subway pour qu’il puisse se lancer dans la réalisation de ce film. Besson exprimera ses motivations ainsi : "Le véritable point de départ, c'est un film, un documentaire sur Jacques Mayol, où il descendait déjà à 92 m. Je me demandais comment il arrivait à trouver à l'intérieur de lui suffisament de bonheur pour descendre dans des conditions aussi mauvaises, car il y a quand même beaucoup de pression, il fait très froid, je voulais savoir comment...".

Besson se met à la recherche d’un producteur. Il rencontre d’abord Warren Beatty, par l’intermédiaire d’Isabelle Adjani. Celui-ci lui fait une avance de 25 000 dollars qui permettent à Besson, Eric Serra et Chritophe Lambert de partir en croisière en méditerranée pour écrire le script du film. Besson envisage de donner le rôle titre à Christophe Lambert, mais celui-ci est peu à l’aise en milieu marin.

Alors que Luc Besson cherche ses acteurs, il se brouille avec Warren Beatty et propose le projet à la Gaumont. Cela lui vaudra de nombreux problèmes avec les avocats de Beatty, mais il finira par obtenir gain de cause en échange de 2,5 millions de francs que Gaumont verse à Warren Beatty. Besson aura également beaucoup de mal à trouver un acteur pour le premier rôle et ne tombera sur Jean-Marc Barr que lors d’un ultime casting à Londres.

Le tournage du film aura lieu entre la fin avril 1987 et la fin janvier 1988. Toute l’équipe technique devra parcourir le monde et faire face à de nombreuses vicissitudes : conditions météo déplorables, incidents divers et surtout un rythme de plongées très soutenues pour les acteurs. Lorsque le film est enfin monté, Luc Besson est en pleine euphorie et impatient de le présenter à Cannes, en mai de la même année.

Le film sera très mal accueilli par la critique sur la croisette, fâchant définitivement Besson avec les journalistes et la presse. Le public viendra heureusement rendre le sourire au réalisateur en plébiscitant son œuvre en salle, avec plus de 9 millions d’entrées lors de la première diffusion en 1988. Devant cet engouement populaire, Luc Besson a sorti en salles une version longue de son film, pour laquelle il indiquera sur l’affiche : " N'y allez pas, ça dure trois heures ! ".

Critique subjective

Ode à la mer, ce film a été une véritable révélation pour près de 10 millions de spectateurs qui se sont rués dans les salles de cinéma. Luc Besson a fait là un film très personnel et qui va à l’encontre des films « à grand spectacle » traditionnels. Associés au début d’une prise de conscience écologiste en France et à la recherche d’un idéal en dehors de l’argent ou de l’amour au sens traditionnel, ce film a été celui d’une génération qui l’a élevé au rang de « film culte ».

Difficile dans ces conditions de donner un avis objectif sur un tel monument. Il demeure que ce film comporte des scènes magnifiques, que Jean Reno y démontre son immense talent et surtout que la musique d'Eric Serra est inoubliable. Elle a d’ailleurs contribuée au moins pour moitié au succès du film. Cette édition, avec sa piste DTS, laisse à cette musique tout l’espace pour s’exprimer pleinement et nous plonger dans les innombrables nuances bleues du film.

Si vous possédez déjà l’édition 2000 du Grand Bleu, il n’est probablement pas nécessaire de racheter cette version, mais si vous ne la possédez pas, vous trouverez sans doute ici sa version la plus aboutie, même si elle est loin d’être parfaite. Il est de toute façon douteux qu’une autre version, plus complète et avec des bonus, ne voit le jour sur DVD.

Pour cette nouvelle « édition spéciale », on pouvait espérer un traitement particulier au niveau de l’image du film, qui souffrait de quelques tâches et défauts dans l’édition précédente. Ces tâches semblent bien avoir disparus dans cette nouvelle édition, mais malheureusement, c’est la compression qui vient tout gâcher.

Dés les premières scènes en noir et blanc, dans les falaises de Grèce, on constate que les rochers sont flous et que les vagues sur la mer manquent singulièrement de précision. Heureusement, les choses s’arrangent un peu dans les scènes sous-marines avec les dauphins, où la définition est bonne et la précision des couleurs très satisfaisante. On retrouvera tout de même, à plusieurs moments du film, des arrières plans flous, surexposés, voire complètements saturés. Il est dommage qu’un effort supplémentaire n’ait pas été fait à ce niveau !

Pour cette édition, Fox Pathé Europa nous propose un remixage de la piste sonore en Dolby Digital 5.1 anglais et française, ainsi qu’une piste en DTS 5.1 française.

Les pistes Dolby Digital sont de très bonne tenue, avec une spatialisation et des effets surround très poussés sur la musique d’Eric Serra. Malheureusement, les dialogues et les bruitages ne profitent pas des effets surround, réduisant légèrement l’intérêt de ce remixage. Cela n’empêche d’ailleurs pas que les dialogues soient tout à fait compréhensibles. Il reste tout de même la musique, qui profite particulièrement de ce nouvel environnement sonore pour nous plonger dans la béatitude, comme à la première diffusion du film en salle en 1988.

La piste DTS n’apporte pas de révolution par rapport au Dolby Digital, mais permet juste de profiter d’une meilleure séparation des voies et d’une meilleure précision dans les fréquences. Avec cette piste, la musique prend véritablement toute son importance et confine au sublime.

Les menus du DVD sont très réussis, avec des animations de dauphins en image de synthèse et une superbe piste sonore en Dolby Digital 5.1.

Sur le premier DVD, il n’y a que le film en version longue. Le second DVD propose le film en version « cinéma », malheureusement en 2.35 sur image 4/3, ainsi que les bandes annonces françaises et américaines du film. On notera tout de même que cette version dispose de sous-titres pour les sourds et les malentendants.

On attendait tout de même mieux de cette nouvelle édition et en particulier quelques informations sur le making-of du film ou un documentaire sur son impact sur le public. Malheureusement, L’éditeur, Fax Home vidéo, n’a fait aucun effort à ce niveau !