L’histoireDepuis qu’elle réside à l’opéra, la jeune Christine entend la voix d’un ange mystérieux qui l’a choisie pour muse. Ce fantôme, un génie musical défiguré qui vit dans les dessous labyrinthiques de l’édifice, est aussi protecteur avec elle, que redoutable avec tous ceux qui s’opposent à sa volonté. Le fantôme ne supporte pas que le vicomte de Chagny tombe éperdument amoureux de Christine.
Une production Webber/Schumacher« Le fantôme de l’opéra » est une oeuvre de Gaston Leroux. Maintes fois adaptée au cinéma, la célèbre histoire du fantôme masqué est une nouvelle fois mise sur le devant de la scène par Andrew Lloyd Webber, le compositeur, et Joël Schumacher le réalisateur. Les deux hommes ont déjà un lourd passé. Le premier est tout simplement considéré comme le maître des comédies musicales. Il a notamment écrit les partitions de « Cats », « Sunset Boulevard » et « Evita ». Joël Schumacher est pour sa part à l’origine de nombreux films comme « Chute Libre », «
Phone Game » et les nullissimes « Batman Forever » et « Batman et Robin ».
Le mythe du fantôme de l’opéraL’histoire de ce fantôme qui hante un opéra a intéressé plus d’un réalisateur. C’est tout d’abord Rupert Julian qui réalise la première adaptation en 1925. En 1943, c’est Arthur Lubin qui s’y colle en fournissant toujours un rythme accès sur l’épouvante. D’autres versions dont celle de Dario Argento en 1998 sortiront sans avoir l’impact des deux premières adaptations.
Nous allions oublier de parler de Brian De Palma qui avec « Phantom of the Paradise » donna une vision très rock et 70’s à l’histoire de Gaston Leroux. C’est sans doute le traitement le plus libre et le plus réussi du scénario. Culte. La version de Schumacher fera t’elle aussi bien ?
Les acteursC’est
Gérard Butler qui joue le rôle du fantôme. On a pu apercevoir l’acteur dans de nombreux films ces derniers temps dont Dracula 2001 et
Le règne du feu.
Emmy Rossum, vue dans
Le jour d’après et Mystic River, interprète la jeune Christine.
Patrick Wilson (Angels in America) prend les traits de Raoul.
ImpressionsGrâce aux décors, aux divers magnifiques costumes et à la mise en scène particulièrement bien pensée, on peut certifier que le film est artistiquement réussi. L’opéra est parfaitement reconstitué et on reste franchement admiratif devant les nombreux actes tant ce spectacle visuel est admirable.
Musicalement, Andrew Lloyd Webber a su dramatiser les scènes les plus importantes sans tomber dans des partitions pompeuses de mauvais goût. La musique est toujours juste et elle correspond parfaitement aux situations mises en images ce qui fait bien ressortir l’excellente coopération entre Andrew et Joël Schumacher. Les acteurs principaux (Emmy Rossum, Gérard Butler et Patrick Wilson) ont d’ailleurs réalisé un très bon travail d’interprétation musicale.
Reprendre de tels rôles relevait de l’exploit et ils ont su le faire même si on peut reprocher un manque de charisme sur le personnage du fantôme. Attention, nous ne dénigrons pas l’interprétation musicale et scénique de Gérard Butler mais plutôt le trop peu de charisme qu’il donne au personnage. Il manque de présence et ne parvient pas à égaler ceux qui ont joué le fantôme dans les comédies musicales à travers le monde. Emmy Rossum (Christine) est par contre plus à l’aise. Elle montre l’entendue de ses talents dans ce film. Autre point moins réjouissant, certains plans, comme les échanges entre Christine et le fantôme, se montrent tout de même un peu « kitch » et trop sirupeux car les acteurs ont tendance à surjouer.
En conclusionOn se doute bien que l’adaptation cinématographique d’un roman interprété de nombreuses fois sur scène n’est pas une chose aisée. Malgré quelques lacunes (casting décevant, plans kitch), Joël Schumacher à finalement réussi à transposer se spectacle live au cinéma grâce au fruit d’un travail gigantesque que vous découvrirez dans les bonus.
L’éditeur nous propose pas moins de 4 pistes. De qualité quasi égale, notre préférence ira tout de même vers la piste DTS originale dont la finesse et le dynamiste mettent en valeur la partition d’Andrew Lloyd Webber. Toutes les enceintes sont sollicitées et on a réellement le sentiment d’être présent pendant les représentations. Techniquement époustouflant. Notons aussi l’excellent travail au niveau du doublage français même si celui-ci dénature évidement le chant original des comédiens.