Gérald Dahan fait sa comédie

Nouvelle édition de Paris fait sa comédie, avec cette fois-çi, Gérald Dahan pour le gala d’ouverture de l’édition 2008.

Alors autant le dire le premier intérêt de ce programme reste la multiplicité des talents humoristiques autour d’un seul maitre de cérémonie, présent, non pas pour se faire voir mais plutôt pour mettre en avant ces humoristes que l’on ne voit pas assez.  Si Michel Boujenah s’investissait au point de participer aux sketches de ses invités, Gérald Dahan, au contraire s’éfface pour les laisser vivre leur propre moment de bonheur. Mais l’imitateur n’hésite pas non plus à faire preuve une nouvelle fois de son talent, notamment en ouvrant les festivités avec une imitation de Patrick Timsit, toujours autant maitrisée. Gerald Dahan chauffe la salle avec merveille en s’attaquant à ses cibles favorites : Nicolas Sarkozy en tête. La salle est en transe et en redemande, alors l’humoriste s’en donne à cœur  joie, et ses apparitions font la joie de l’Olympia et ouvre le festival avec brio.

Puis viennent tous les artistes invités pour ce gala d’ouverture, et dans ce type de programme, il y a forcément du bon et du moins bon, et de ce côté-là, le premier à lancer les hostilités est Maxime. L’humoriste a du mal à accrocher le public, ainsi que le vidéaste. Les rires ne parviennent pas à sortir. Maxime donne dès le départ un mélange de Dupontel et de Bigard sans jamais en avoir la grandeur. On espère simplement qu’un jour il trouvera son style pour enfin se libérer de ses influences encore trop pesante. Le reste de la programmation oscille entre réussite et faiblesse, entre grand moment de bonheur comme la conférence sur la Physique quantique d’Alexandre Astier, tout en crescendo qui finit par embarquer la salle dans un eclat de rire. Le comédien déjà responsable de l’excellente série « Kameloot » offre un véritable bijou d’humour froid. Puis il y a  l’excellent Gilles Detroit dont le style très franchouillard vieillissant est un véritable bonheur. Et puis il y a des moments de complicité comme celui entre Bénureau et Ben qui transcendent la salle. Par contre il y a aussi des moments de faiblesses ou de manque de maturité comme Vérino ou Vanessa Fery qui ne parviennent pas totalement à embarquer le public, tant leurs sketches manquent de maturité. Le style est encore hésitant et le mélange des genres n’est pas toujours convaincant. Mais il ne faut pas oublier de parler du choc de cette programmation : L’humoriste Skalp, dans un style « No limit » stupéfiant, drôle et térrifiant en même temps. Térrifiant, car l’humoriste boulverse la bienséance du public avec un sketch très graveleux (Un vendeur de sex toys) hilarant qui rentre dans la catégorie de ceux dont on dit : « Avec lui, t’as intérêt à avoir de l’humour ou en tous les cas à ne pas montrer que tu n’en n’a pas ! » Un véritable bonheur !

En conclusion une programmation assez inégale, mais qui réserve de véritable bijoux. Un seul regret, tout de même, Gérald Dahan ne sert que de maitre de cérémonie, et ne s’investie pas autant que Michel Boujenah.