Le Film
Critique de José Evrard
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
170 min
Nb Dvd
2
Synopsis
Au début des années 1860, les Etats-Unis sont en pleine guerre de Sécession. A New York, la corruption a peu à peu gagné tous les dirigeants politiques. "Five Points", l'un des quartiers les plus pauvres de la ville, est la proie de la guerre des gangs. Coincé entre le port, les rues prospères de Wall Street et Broadway, cet endroit de misère attire tous les criminels, toutes les activités illicites. C'est en ces temps de chaos qu'Amsterdam Vallon, un jeune immigrant irlando-américain revient à "Five Points" après avoir passé quinze ans dans une maison de correction. Il n'a qu'un seul but : se venger de William Cutting, alias "Bill le Boucher", le puissant chef de gang qui s'oppose farouchement aux immigrants et a tué son père. Pour accomplir sa vengeance, Amsterdam doit d'abord infiltrer le cercle des proches de Bill le Boucher. Mais sa rencontre avec Jenny Everdeane, une énigmatique pickpocket dont l'indépendance et la beauté le fascinent, va tout compliquer. La quête d'Amsterdam évolue en un combat sans merci, pour survivre et conquérir une place pour les siens, alors qu'éclatent les émeutes sanglantes de 1863...
Critique subjective
Le contexte hystérique
Début des années 1860, un temps de grand remous pour l'Amérique et ses habitants. En pleine guerre de Sécession, le jeune pays était déchiré et au bord u ;chaos. Mais pour les habitants des basses classes de New York, une guerre bien différente faisait rage.Leur quartier était celui des"Cinq Points", un lieu où régnaient la perversité, la corruption et la misère, et qui comptait parmi les taudis les plus durs et les plus pauvres du monde. Coincé entre le port de New York, le quartier d'affaires florissant de Wall Street et le bas de Broadway (où se trouve le célèbre Musée Américain PT Barnum), ce territoire de pauvreté et de criminalité attirait irrésistiblement les activités de la pègre. Tous les jours, des milliers d'immigrants irlandais affluaient des quais voisins, espérant se tailler leur part du rêve américain. Ce qui les attirait, cependant, tenait plus du chaudron bouillant que du melting-pot annoncé. Pieux catholiques, les nouveaux arrivants irlandais étaient largement méprisés par les occupants du quartier des"Cinq Points"- notamment par les anti-immigrants"Américains nés aux Etats-Unis".Venus d'Angleterre, des Pays-Bas, du Pays de Galles et d'Allemagne, les Natifs (comme ils étaient aussi appelés) croyaient en la fidélité souveraine au drapeau américain, et non pas à l'Eglise de Rome. Ils voyaient les Irlandais comme des intrus - une menace pour leur pays, leur travail et la démocratie pour laquelle leurs ancêtres s'étaient tant battus.
Une autre histoire de l’amérique
Tout le monde ne désapprouvait pas l'afflux de ces nouveaux citoyens. William Tweed, qu'on surnommait "Le Patron", chef du Tammany Hall, le parti démocrate de New York, voyait ces nouveaux immigrants comme des citoyens dont les votes valaient ceux de n'importe quel Américain. En séduisant la communauté irlandaise, la balance du pouvoir pencherait en faveur de Tweed."Nous allons concurrencer l'Eglise pour obtenir leur fidélité et leur affection : soupe pour les pauvres, charité pour les nécessiteux, soins pour les malades, fermeté pour les récalcitrants - nous serons père et mère, religion et oppression pour tous. Conduisons ces gens bons et fervents aux urnes et promettons une récompense généreuse pour chaque vote qui ira à Tammany." - Tim Broadbent. WILLIAM 'BOSS'TWEED , qui représente la classe politique corrompue et véreuse de New York
Contrastant avec ces vices, le quartier chic de New York était un modèle de civilité. Il accueillait parmi les plus grands noms des Etats-Unis : Astor, Van Rensselaer, et l'éditeur du "Tribune", Horace Greeley.Ils laissent leurs portes ouvertes et se promènent sans armes. Ils vivent comme s'ils n'étaient pas à New York."- Cameron Diaz, JENNY EVERDEANELa foule des quartiers chics était d'un genre presque totalement différent. Flânant le long des rues à trois voies, avec leurs cannes à bout doré et leurs ombrelles de soie, ils étaient protégés par leur propre proéminence, et demeuraient dans l'ignorance du tumulte du centre ville. Jusqu'à ce que tout explose pendant l'été 1863.
Le feu aux poudres
Le 3 mars, le président Lincoln signa le premier traité de conscription de l'Union, décrétant la mobilisation de "tout homme apte physiquement". Pour autant, un homme pouvait échapper à la mobilisation s'il pouvait payer 300 dollars. Cette loi des plus injustes causa des émeutes dans tout le pays, parmi lesquelles la plus sérieuse eut lieu à NewYork en juillet de la même année. Forcée de prendre part à une guerre pour laquelle ils ne se sentaient pas concernés, la populace des Cinq Points se révolta dans une série d'émeutes qui conduisirent aux quatre jours les plus sanglants de l'histoire de la nation.Sur ce fond d'illégalité, de corruption et d'instabilité, Gangs Of New York de Martin Scorsese dévoile l'histoire d'un jeune Américain & origine irlandaise, Amsterdam Vallon. Fils du Père Vallon, un leader irlandais assassiné - chef du gang des Dead Rabbits, le ralliement des Irlandais des Cinq Points - Amsterdam revient dans son ancien quartier, déterminé à se venger. Après 15 ans dans la "Maison du Refuge", une maison de correction pour orphelins des basses classes nommé Hellgate (la Porte de l’enfer), sa cible est William Cutting, plus connu sous le nom de "Bill le Boucher", l'homme qui tua son père et ordonna son emprisonnement.
La guerre des gangs n’est pas née au 20eme siècle
Devenu de facto le puissant chef des Cinq Points, Bill a depuis longtemps oublié Amsterdam et commande maintenant à la fois aux gangs irlandais, qui lui reversent une part de leurs larcins, et aux gangs des Natifs, qui sont résolus à se débarrasser des nouveaux immigrants désignés comme des "envahisseurs étrangers"."Mulberry Street et Worth. Cross et Orange et Littie Water. Chacun des Cinq Points est un doigt. Quand je ferme la main, ils forment un poing,-Daniel Day-Lewis, BILL LE BOUCHERExpérimenté malgré son jeune âge, Amsterdam réalise vite que les Irlandais sont assez forts pour en découdre avec le gang des Natifs mené par Bill, s'emparer du pouvoir et s'établir durablement dans les Cinq Points. La première étape pour conquérir ce territoire et pour obtenir sa vengeance, est d'infiltrer le cercle fermé de Bill.
Alors que le destin d'Amsterdam devient clair, ses plans dévient de manière imprévue quand il rencontre Jenny Everdeane, une pickpocket énigmatique aux exploits connus bien au-delà des Cinq Points. Sa beauté et sa fière indépendance fascinent Amsterdam, mais elle s'avère liée par son passé à Bill le Boucher. La relation entre les trois protagonistes se complique... en effet , la substitution d’un père à un autre est troublante. Le jeu intense et magnifique de Daniel Day Lewis, et celui plus surprenant de Leonardo Di Caprio confère une véritable dimension épique et émotionnelle à cette relation. Pendant plus d’une heure trente, on est en droit de penser que Amsterdam Vallon n’a plus d’honneur et est tombé sous el charme vénéneux de Bill le Boucher.
Un réalisateur de génie pour un film épique, magnifique et historique.
L'idée de Gangs of New York remonte à ... 1970, lorsque Martin Scorsese découvrit le roman homonyme de Herbert J. Asbury lors d'un week-end passé chez des amis. Le réalisateur en demanda presque immédiatement l'adaptation cinématographique à son ami scénariste Jay Cocks. En 1977, tous deux annoncent le lancement du projet à la presse. Mais des problèmes essentiellement budgétaires les obligent à repousser sans cesse le tournage, jusqu'à la fin des années 90 lorsque Miramax accepte de produire le film. Les prises de vue démarrent en septembre 2000. Décidé dès le lancement du projet à reconstruire le vieux New York plutôt que d'avoir recours aux effets spéciaux optiques, a fait appel à son chef décorateur Dante Ferretti (cinq collaborations) pour recréer les rues de la ville à Cinecitta, sur un terrain de 6 hectares. Outre le quartier de Five Points et les quais du port, les équipes de Gangs of New York ont également reconstruit une partie du Sud de Broadway où vivait alors la classe supérieure, différentes résidences privées et les environs de la Catholic Church, ancêtre de la Cathédrale St Patrick près de laquelle Martin Scorsese a grandi. L'intérieur de l'Old Brewery, le repaire grouillant de la communauté irlandaise de Five points a, lui, été inspiré d'une illustration de "l'Encyclopédie" de Diderot, aucune photo ou illustration n'ayant été découvertes. Des maquettes du quartier en trois dimensions ont été créées principalement pour préparer les vastes mouvements de caméra nécessaires à la mise en scène. Enfin, le réalisateur et ses collaborateurs avaient récupéré quelques 850.000 objets de l'époque découverts lors des travaux d'agrandissement d'un parking de la ville. Rassemblé au building 6 du World Trade Center, ceux-ci ont cependant presque totalement disparus lors des attaques du 11 septembre 2001. Seul 18 objets ont été retrouvés. Jay Cocks,Steven Zaillaian, Kenneth Lonergan et Hossein Amini sont les quatre scénaristes du film Leur travail conjoint sur le scénario de "Gangs of New York" a été salué d'une nomination aux Oscars.
L’Amérique est née dans la rue
Ce film est une odyssée sur la survie qui sonde les profondeurs d'une société criminelle souterraine, étendue et dangereuse. Luttant pour défendre l'honneur de sa famille et de son peuple, et pour protéger la femme qu'il aime maintenant, Amsterdam va poursuivre sa quête dans un crescendo enfiévré. Au coeur du chaos des émeutes de la guerre de Sécession, l'épisode le plus explosif de soulèvements urbains que la nation ait jamais vu, la bataille pour la liberté des futures générations d'Américains va faire rage. Depuis le coeur du nouveau monde, ses répercutions feront écho des cabinets de la Mairie jusqu'aux opulentes maisons des quartiers chics de New York et bien au-delà...Gangs of New York est un film troublant à plus d’un titre. L’histoire d’amour entre Caprio et Diaz peut paraître creuse et futile par rapport au déchaînement de violence des combats de rue. Mais ce n’est que d’autant plus réaliste quand on sait que Scorsese s’est attaché à retranscrire une période malheureusement historiquement exacte de l’Amérique et de la ville de New York que Scorsese chérit et déteste à la fois. Le film de Scorsese a été très mal accueilli par l’Amérique du 11 septembre. Sans doute parce que la violence de la genèse de New York et de la constitution du territoire américain (Guerre d’indépendance, Guerre de Sécession, Massacre des Indiens) renvoie à la violence actuelle et intrinsèque de l’Amérique d’aujourd’hui. Une image peu reluisante d’une nation qui se voit comme le gendarme moral du monde.
Un dernier mot
Le dernier film de Scorsese est un opéra baroque, furieux et intense. Une œuvre grandiose. Du vrai cinéma.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
On aurait pu craindre le pire : un film de 2 h 50 , deux pistes sons en Dolby Digital 5.1, une piste de commentaire audio. Restait-il de la place pour une compression honnête ? La réponse est oui. L’image est magnifique et retranscrit la perfection de chaque plan de Scorsese. Lors de la scène d’introduction, la bataille entre les deux gangs n’est jamais confuse et la compression tient la route. L’image a une profondeur abyssale et les couleurs et le foisonnement de la ville sont parfaits. Les contrastes sont parfaitement gérés. Le DVD retranscrit parfaitement la réalisation de Martin Scorsese sans trahison technique. N’est-ce pas tout ce qu’on lui demande ?
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
Afin de restituer l'accent des habitants de New York du milieu du 19e et à leur argot spécifique (les mots "crèches" et "fourguer" sont nés à Manhattan), un coach spécialement dédié aux dialogues a été engagé. Surnommé "police de prononciation d'époque", Tim Monich a ainsi travaillé sur les accents de plus de 100 personnes, dont quasiment aucun ne s'exprime avec sa prononciation naturelle. Inutile de vous dire que c’est en Vo qu’il faudra visionner ce film. Mais la Vf est de haute tenue, les doublages collant parfaitement au personnage. La répartition sonore est remarquable. Les surrounds et le caisson viennent souligner l’action et retranscrive la scène sonore et la spatialisation des sons de manière naturelle. Les dialogues sont un peu en retrait et il vous faudra pousser la centrale mais c’est à mon sens voulu pour que le tout soit parfaitement intégré dans l’ambiance du film qui est fait de grouillement, de foisonnement et de fureur. La scène d’introduction est une véritable leçon de Home-cinema et démontre bien que ça ne rime pas toujours avec déferlement sonore à la limite de la surdité
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
85 min
Boitier
Amaray
Menu et interactivité
Sans doute le plus beau menu et la plus belle introduction vu sur un DVD depuis, depuis… je ne me souviens plus. C’est pour vous dire. Les informations légales sont présenté sous forme de feuille de journal de l’époque puis on zoome sur une partie du journal représentant une carte qui mène de l’Irlande à New York. Le tout en 16 / 9 et en 5.1. Bien sur toutes les transitions sont animés et chaque menu renvoie à un aspect du quartier des Five points avec de la musique celtique Incroyable.
Bonus
DVD 1
Commentaire audio de Martin Scorsese :
On peut ici parler de véritable commentaire au sens propre du terme. Scorsese nous commente son film, c'est-à-dire qu’il nous interprète ce qui se passe à l’écran, nous livre ses références littéraires et la vision de cette Amérique qu’il veut nous faire découvrir. Il mêle les éléments techniques (choix de mise en scène, manière dont ont été tourné certains plans), source historique et les éléments personnels. Il énonce aussi avec sincérité la nécessaire dose d’interprétation et de mise en scène d’un événement historique sur lequel on a finalement peu de documents Enfin un commentaire audio représentant un véritable bonus.
DVD 2
L’interface des bonus et le menu reprend exactement la même présentation que le DVD1, en 5.1 aussi. Bluffant non !
Les bonus sont entièrement sous-titrés et structurés en 4 quartiers :
ORANGE
· Lexique du vocabulaire de l’époque :
Des panneaux nous définissant le lexique argotique de l’époque.
· Biographies – Filmographies :
On a le droit a à plus de 10 filmographies et bibliographies
· Costumes (8’21) :
Un petit documentaire pour nous expliquer la difficulté à reconstituer les costumes de l’époque vu le peu de documents. La recherche a porté sur des photographies de famille et les costumes ont été quelque peu stylisés.
· Décors (9’05) :
Longue interview de Dante Ferreti , le décorateur attitré de Scorsese et le travail titanesque de recréation du New York de l’époque. Scorsese ne voulant pas recourir aux effets numériques.
MULBERRY
· Affiches : américaines et françaises :
· Bandes-annonces, Teasers : française et américaine :
Les bandes annonces nous sont imposés au démarrage du DVD 2 .
CROSS
· Clip de U2 : « The hands that built America » (4’48)
· Making of (11’30) : C’est plutot ce que les américains appellant une Featurette. C’est àdire un petit reportage vantant les mérites du film, mélangeant les interviews du réalisteur et des acteurs afin d’assurer la promotion ddu iflm su les chaines cinéma ou duc agble comme HBO aux Etats-Unis.
· The legend :
- The time : Clip intitulé Vous ne pouvez pas imaginer comment tout a commencé et qui pendant 1’02 nous montre des images clefs et connus de l’histoire américaine.
- the place (40’): Même principe que ci-dessus, avec des extraits de Une de journaux et des images fixes du film
- the people (37’) : Idem mais avec des photos de personnage et des paroles extraites du film
Il faut souligner le caractère étrange de ces bonus qui ressemblent plus à des bannières Internet qu’a des bonus DVD. C’est sans doute le cas mais il aurait fallu nous le dire dans ce cas.
- History (13’32) : Les protagonistes ont raison d’insister sur l’aspect méconnu de cette histoire de New York. Le réalisateur, les acteurs et des historiens sont interviewés et donnent leur avis et la surprise créé par al découverte de ce pan de l’histoire.
LITTLE WATER
· Cannes 2002 :la montée des marches (7’02) : Une tradition très cinéma que les acteurs du film sont visiblement heureux d’accomplir. C’est filmé caméra sur l’épaule et dans la foule.
- la conférence de presse au Majestic : Qu’est-ce que l’Amérique ? Comment décrire un américain ?,Questions amusantes à des acteurs nommées Scorsese, Diaz ou Di Caprio.. C’est finalement tout ceci l’Amérique..
· Le dossier de presse (en diaporama)
WORTH
· Interviews :
- Martin Scorsese
- Leonardo DiCaprio
- Daniel Day-Lewis
- Cameron Diaz
- Liam Neeson
- Henry Thomas
- Jim Broadbent
- John C. Reilly
Toutes ces interviews sont très consensuelles. Mais il faut souligner le professionnalisme et la disponibilité de l’équipe du film qui répond à touts les questions, même les plus stupides, avec le sourire.
Bonus cachés : 1/ en cliquant sur le tas de tonneaux en forme d’aigle au milieu du Carrefour vous accéderez à la visite de Cineccita et à la partie rom du DVD avec la visite complète du quartier reconstitué de Five Points.
2/ Sous le nom Little Water, deux flèches apparaissent en jaune , cliquez dessus et vous aurez accès au crédit du DVD.
Un dernier mot sur les bonus
On reste un peu sur sa faim. Beaucoup de bonus sont redondants, et certains sont tout à fait étranges , à la limite du remplissage. Mais l’ensemble reste intéressant et instructif.
Bonus

Livret

Bande annonce

Biographies

Making of

Documentaire

Interviews
Com. audio

Scènes sup

Fin alternative

Galerie de photos

Story board

Multi-angle

Liens internet

Interface Rom

Jeux intéractifs

Filmographies

Clips vidéo

Bêtisier

Bonus Cachés

Court Metrage