Les infiltrés

Titre Original
The departed
Genre
Pays
USA / Hong-Kong (2007)
Date de sortie
mardi 1 mai 2007
Durée
145 Min
Réalisateur
Producteurs
Brad Grey, Graham King, Brad Pitt, Michael Aguilar
Scénaristes
William Monahan
Compositeur
Howard Shore
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Le film a obtenu de nombreuses récompenses dont les oscars de meilleur film et meilleur réalisateur pour Martin Scorsese. Il est aussi le plus gros succès de son auteur, ayant amassé 132 millions de dollars sur le sol américain et 290 sur le monde entier pour un budget de 90.
Critique Cinéma
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Guillaume Simon
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
145 min
Nb Dvd
2
L'histoire

Boston. Deux policiers se cherchent, se traquent. L'un est un indic de Franck Costello, parrain de la mafia locale, l'autre est infiltré au sein de cette même organisation


Critique subjective

La course aux Oscars

Martin Scorsese est un cinéaste qui n'a plus rien à prouver, et ce depuis longtemps. Seulement voilà, il lui fallait pourtant se prouver quelque chose à lui-même. Souffrant du complexe "Oscar" il s'est clairement fixé comme objectif d'en décrocher un à tout prix. Quitte à s'attacher aux frères Weinstein et à vendre sa liberté artistique avec Gangs of New-York (ce qui n'empêche pas les "restes" du film d'êtres excellents) et quitte à verser dans le biopic clairement fait pour les statuettes dorées (Aviator). Finalement, Scorsese est arrivé à ses fins avec Les infiltrés, un film qui n'était pourtant pas spécialement prédestiné à un tel destin au départ.

Pourtant, malgré ses récompenses prestigieuses, Les infiltrés porte déjà l'étiquette de vilain petit canard dans le filmo du maître. Son crime : avoir remaké un polar hongkongais. Le souci c'est que le père Martin n'a pas remaké n'importe quel polar. Il s'agit en effet du déjà culte Infernal affairs de Wai Keung Lau et Siu Fai Mak. Autant dire qu'au départ, le Scorsese partait perdant, les fans de l'original étant prêt de toutes les manières à détruire n'importe quel remake (hérésie totale). Le film ne mérite pas cet acharnement et il y a fort à parier que s'il nous avait été livré sans que son illustre modèle existe il aurait été plébiscité comme le très bon polar qu'il est en fin de compte. Il est par ailleurs suffisamment différent de l'original pour réclamer sa légitimité.
 

Des qualités indéniables

Formellement, impossible de passer à côté des qualités de réalisation du film. Dès les premières minutes, il n'y a pas l'ombre d'un doute, on est dans un film de Martin Scorsese. Ses travellings, sa galerie de gueules, ses dialogues savoureux... le film s'inscrit parfaitement dans l'œuvre du cinéaste (du moins techniquement). Scorsese se permet même ponctuellement quelques audaces (dont un pré-générique parmis les plus long de l'histoire du cinéma) et un choix musical aussi bien pensé qu'éclectique.

La galerie d'acteurs, en plus d'être prestigieuse (DiCaprio, Damon, Nicholson, Baldwin, Sheen, Whalberg... excusez du peu) est à l'unisson et se donne totalement. Et même si DiCaprio a encore un peu de mal à être totalement crédible dans un rôle mature il convainc. D'ailleurs son statut de nouveau DeNiro envers Scorsese (déjà trois films ensemble), même s'il en indigne beaucoup, ne fait que commencer (deux autres projets déjà sur le feu).

Le scénario est lui aussi à saluer, au risque de révulser les puristes. Même si Infernal affairs est repris dans les grandes lignes (voir même les petites) l'écriture ne s'est pas pour autant faite en l'espace de deux jours les yeux fermés. La construction est rythmée, les dialogues finement ciselés et l'ennui absent d'un bout à l'autre du métrage. Surtout, le film est solidement ancré dans son époque et dans son contexte.

Et des défauts

Pourtant il ne s'agit bien sûr pas du meilleur film de Martin Scorsese. Infernal affairs était plus porté sur ses personnages... Les infiltrés les perds parfois en route. Difficile de ressentir la détresse du personnage de DiCaprio. Difficile de ressentir à dualité de celui de Damon. Encore plus dur de ressentir le conflit animant Madolyn, femme tiraillée entre deux hommes que tout oppose. Nicholson fait plus rire qu'autre chose (un jeu d'acteur cabotin mais excellent) et oublie de se faire craindre.

Bref, voilà sans nul doute LE gros point faible du film. Les infiltrés et techniquement réussi, bien écrit et divertissant, mais on a du mal à voir au delà du film de commande bien exécuté mais manquant d'âme.


En conclusion

Les infiltrés signe la réussite de Martin Scorsese dans sa course effrénée aux Oscars et même s'il ne s'agit pas (loin s'en faut) de son meilleur film, force est de constater qu'il dépasse ici le simple statut de remake pour accéder à celui d'adaptation réussie et véritablement ancrée dans un univers différent de l'original malgré de nombreuses concessions à la logique commerciale.

Maintenant que Martin a eu ce qu'il voulait, peut-être va t-il retourner à ses premiers amours de cinéaste et cesser les films où le business prime sur l'art...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Irréprochable ou presque, tel pourrait être le qualificatif de la qualité de l'image des Infiltrés en DVD. Une précision exemplaire à laquelle s'ajoute un contraste et des couleurs respectant en tout points la photo originale (le film a été pensé au niveau de l'éclairage comme un métrage en noir et blanc).

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
Français
2.0
Anglais
5.1
Anglais
2.0
Pas moins de cinq pistes audio cohabitent sur le disque, difficile en effet dans ces conditions de proposer un commentaire audio. En plus du 2.0, dont on peine à trouver la véritable utilité, on trouvera une piste 5.1 aussi bien pour le français que pour l'anglais. La piste supplémentaire, en DTS est réservée au français.

Le point fort de ces pistes est une excellente dynamique alliée à une belle spatialisation de la musique (essentielle ici). Les quelques scènes d'action du film, sans mettre non plus à mal votre installation, se révèlent tout à fait efficaces.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
64 min
Boitier
Amaray
Une section bonus très décevante pour un film qui méritait bien mieux. On en apprendra peu sur le film et peu sur les intentions de Scorcsese. Dommage car Les infiltrés nécessitait une réhabilitation auprès de certains spectateurs qui ne passera pas par les suppléments de ce DVD.

* Scènes coupées : Ce ne sont pas loin de 10 minutes de scènes coupées au montage qui sont présentées ici par Martin Scorsese himself. D'un intérêt inégal, certaines sont de simple intermèdes comiques, mais d'autres sont réellement d'importance et leur évictions donne un autre relief au film. On pense particulièrement à une scène de flashback du personnage de Leonardo DiCaprio avec son père (qui n'est plus qu'une ombre dans le film, on en entend souvent parler sans le voir, ce qui accroit finalement sa présence).

* La violence au coeur de l'oeuvre de Martin Scorsese: la violence est l'un des thèmes récurrents de Scorsese. C'est cet aspect de sa filmographie qui est ici traité au travers d'extraits de ses films, de son propre témoignage, de ses propres inspirations et des interviews d'un psychologue et d'un critique.

* Histoire de la pègre de Boston : un complément informatif vient clore cette interactivité plutôt décevante. Le reportage est plutôt intéressant en soi mais ne parle pas suffisamment du fil, on a ici droit aux diverses inspirations venue de personnages réels et à l'évocation de la phase d'écriture du scénario ainsi qu'à une description de la pègre de Boston.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage