L'armée des morts

Public concerné

Lors de sa sortie en salles, L’armée des morts fut interdit aux enfants de moins de 16 ans pour des scènes jugées très violentes.
Résumé

Personne ne peut expliquer comment tout cela est arrivé. Mais ce matin, le monde n'est plus qu'un immense cauchemar. La population de la planète se résume désormais à une horde de morts-vivants assoiffés de sang et lancés à la poursuite des derniers êtres humains encore en vie.
Après avoir miraculeusement réussi à s'échapper de son quartier, Ana Clark (Sarah Polley) se barricade avec un petit groupe de survivants dans un centre commercial. André et sa femme enceinte, Kenneth, officier de police, vont tout faire pour rester vivants. Alors que dehors, la situation est de pire en pire, à l'intérieur, il faut aussi faire face aux peurs et aux démons de chacun.
Critique subjective :

L’enfer des zombies

S’il est originellement issu du folklore antillais (voir le Vaudou de Jacques Tourneur), le zombie tel qu’on le connaît aujourd’hui dans le septième art trouve avant tout sa source dans les E.C. comics, ces bandes dessinées horrifiques qui connurent un engouement conséquent durant les années cinquante. Véritable institution de la pop culture américaine, les E.C comics ont marqué toute une génération d’artistes, de Stephen King (qui les évoque dans son incontournable Anatomie de l’horreur) à George A. Romero, et ont depuis été adaptés au grand (Creepshow) et au petit écran (la série Les contes de la crypte).
C’est en 1968 que George A. Romero réalisera le film fondateur du genre : La nuit des morts-vivants, premier volet d’une trilogie (bientôt une saga de quatre titres) qui, fortement politisée, fustigera successivement la guerre du Vietnam, la société de consommation (Zombie, le meilleur titre du genre) et l’armée (Le jour des morts-vivants).
Si le personnage du zombie dérange, c’est parce qu’il porte en lui rien moins que deux tabous de nos sociétés modernes : la mort mais aussi le cannibalisme (rappelons que les zombies sont anthropophages).
Depuis 1968, le film de zombie a été accommodé à toutes les sauces : réaliste (28 Jours plus tard), comique (Braindead, Shaun of the dead), orienté action (L’armée des morts, House of the dead) ... ceci avec des créatures lentes ou rapides (la seconde tendance ayant surgi depuis peu). Lucratif, le zombie movie s’est indéniablement attiré les faveurs des grands studios comme l’attestent les sorties récentes de L’armée des morts, Resident Evil 1 et 2 mais aussi le nombre impressionnant de titres actuellement en préparation. Ces temps-ci, le genre a donc le vent en poupe, ce qui n’est pas pour déplaire aux amateurs. Reste à savoir maintenant si les dernières productions, et tout particulièrement L’armée des morts, raviront les fans du genre. Réponse dans la suite.
Tout pour plaire

Si Zombie de George A. Romero restera pour toujours l’oeuvre culte en matière de zombie, il n’en demeure pas moins que la concurrence s’active ces derniers temps, et notamment son adaptation directe, L’armée des morts. Réalisé par un illustre inconnu (Zack Snyder) dans le monde du cinéma - néanmoins loin d’être un novice en matière de mise en scène (talent reconnu dans la publicité) - L’armée des morts n’est pas pour autant un fiasco, bien au contraire ! Remake oblige, le scénario s’inspire directement de l’oeuvre originale de Romero. Artère principale du film original, l’idée d’un groupe d’individus se réfugiant à l’intérieur d’un centre commercial pour échapper aux zombies fut conservée. Par contre, le reste de l’histoire diffère. En premier lieu, le début du film. Celui-ci commence lentement avec la présentation d’un personnage (Ana) sur son lieu de travail, puis dans sa maison. Ensuite, le rythme s’accélère conjointement avec l’arrivée soudaine du premier zombie, c’est alors que la cavale commence. Cette présentation (travail, maison) fait appel à des situations que chaque individu connaît, on s’identifie par conséquent d’autant plus au personnage et aux évènements qu’il subit. Un élément scénaristique renforçant assurément le côté réaliste du long métrage. Notons également que l’étude psychologique des personnages est plus approfondie dans le remake, un avantage certain pour les acteurs (Ving Rhames, Sarah Polley) qui peuvent alors exprimer tout leur talent. En outre, une touche d’humour s’invite à la partie. On retiendra particulièrement une séance de tirs aux zombies, le but du jeu étant de dégommé les créatures ressemblant aux stars du cinéma et de la télévision. Amusant ! Concernant la réalisation, Zack Snyder opte pour un style variable alternant une mise en scène posée - lors des scènes de présentation ou de dialogues - et musclée quand la situation l’exige (attaque de zombies caméra au poing). Toutefois, la seconde alternative est davantage mise à l’honneur compte tenu des nombreuses scènes d’action (souvent gores et parfois proches de la guérilla urbaine) dont bénéficie le long métrage. Pour un premier film, on peut dire que Zack Snyder réussit son examen de passage haut la main, quelle maîtrise !
De l’original au remake

Très en vogue ces derniers temps (surtout aux Etats-Unis), le remake ne connaît pas la crise. On distingue deux types de remake : celui qui est adapté d’un film étranger (La Totale pour la France a donné True Lies aux Etats-Unis) et celui que l’on ré-adapte à la société actuelle (L’inconnu de Las Vegas est devenu Ocean’s eleven) souvent avec des moyens financiers plus considérables. L’armée des morts se situe dans cette seconde catégorie compte tenu de la transposition de l’histoire originale datant de 1978 à notre époque. Un remake donc de Zombie de George A. Romero, qui cependant, s'éloigne de l’original sur différents points. Tout d’abord au niveau financier. Là où Zombie coûtait 1,5 millions de dollars, L’armée des morts s’appuie sur un budget confortable, pratiquement 20 fois supérieur (28 millions de dollars). Conséquence directe, on compte de nombreux effets spéciaux, les maquillages sont plus élaborés et le nombre de figurants (zombies) est bien plus important que dans le film de Romero. Autre différence notable, la critique sociale n’est plus à l’ordre du jour dans L’armée des morts alors que Romero ne se gênait pas à dénoncer la société de consommation. Cela s’explique sûrement par le fait que le remake est produit par Universal et que les films de studio se doivent d’être politiquement corrects au contraire des films indépendants dont la liberté est totale ! De même, y a-t-il un effet studio dans l’utilisation du gore, ou est-ce tout simplement un effet stylistique ? Toujours est-il que Zombie comportait beaucoup plus d’effusions de sang que le film de Zack Snyder (qui n’en est pas moins dépourvu, bien au contraire !). Enfin, force est de constater que l’original accuse le coup du côté de l’action comparé au très rythmé remake. Le parti pris des zombies qui courent dans L’armée des morts, contrairement au film de Roméro où ils se déplacent lentement, n’est pas étranger à cela !


Verdict

Remake de Zombie de George A. Romero, L’armée des morts est une incontestable réussite. Prenant exemple sur 28 jours plus tard, le réalisateur opte pour une vision plus énergique des zombies, un choix artistique qui élève assurément le rythme du film. Action, gore, humour et belles images sont également au menu, de quoi se réjouir ! Un film indispensable pour tout fan de zombie qui se respecte !

 
Critique subjective réalisée en collaboration avec Julien Sabatier

L’armée des morts propose une image presque que parfaite. La colorimétrie variée (alternant avec les couleurs naturelles et les tons plus accentués) est fidèle en tout point à celle observée en salles. De même, le piqué de l’image est d’une incroyable précision, particulièrement visible sur les visages des acteurs. Malheureusement, un défaut subsiste : la compression. Le film offre de nombreuses scènes sous-exposées où l’on distingue quelques artefacts de compression. Toutefois, ceux-ci n’altèrent en rien la vision du DVD qui reste de qualité !

Trois pistes audio sont disponibles sur le DVD : la VF Dolby Digital 5.1 (448 kbps), la VF DTS 5.1 (mi-débit) et la VO Dolby Digital 5.1 (448 kbps). Film d’action oblige, le mixage sonore a bénéficié d’une attention toute particulière pour nous en mettre plein les oreilles ! On dénote tout d’abord un beau travail sur la spatialisation (cf. 9’08 : sirène de police sur surround gauche) ainsi que sur la dynamique (cf. 21’12 : musique punchie ; 64’04 : détonation d’un pistolet ; 89’36 : explosion). Par ailleurs, que les amateurs d’effets surrounds se rassurent, ils en auront pour leur argent (cf. 14’55 : avion de chasse ; 82’55 : sifflements de balles). L’armée des morts nous délivre, sans aucun doute, un véritable spectacle sonore !
Concernant les différences, on remarque que le DTS apporte un léger surplus de dynamisme par rapport aux deux autres pistes audio Dolby Digital.

Menus

Les menus se présentent sous la forme d’un flash spécial annonçant les terribles évènements. Un traitement original et plaisant à la fois !
Suppléments (vost)

• Commentaire audio du réalisateur Zack Snyder et du producteur Eric Freeman. Les deux joyeux locuteurs - très heureux du résultat final - évoquent dans ce commentaire comment ils ont imaginés une nouvelle version de l’original créé par George A. Romero. Ils parlent également des coupes scénaristiques, des acteurs, des maquillages, etc. Malgré l’enthousiasme des deux intervenants, on se révèle pourtant déçu par le résultat. Peu d’informations s’avèrent véritablement intéressantes dans le commentaire ! Les séquences sont la plupart du temps décrites, sans réel recul. Dommage !

 

• Making of (23’25). Reportage dans les coulisses du film avec interviews (réalisateur, producteurs, acteurs...) et images du tournage. Les sujets évoqués sont sans grande surprise, l’élaboration du scénario (adaptation de l’oeuvre originale), la conception des maquillages, la création des effets spéciaux (numériques) et la composition de la musique. À défaut d’être véritablement complet, le supplément est un compromis idéal pour toutes les personnes désirant approfondir leurs connaissances sur le film.

 

• Flash spécial (21’). Reportage télévisé sur la dégradation de la situation, avec notamment les réactions des experts et de la Maison-Blanche. Certes amusant, mais guère utile !

 

• La cassette d’Andy (16’20). Seul avec sa caméra, Andy l’armurier, nous fait découvrir sa lutte contre les zombies. Des confessions intimes qui deviennent ennuyeuses au bout du compte. Saluons toutefois l’originalité du supplément !

 

• Bande-annonce du film en VF (2’30) et VOST (2’30).

 

• Lien Internet vers le site officiel français.