Magnum saison 2

L’histoire :

Vétéran du Vietnam, Thomas Magnum exerce désormais le métier de détective privé à Hawaï où il enquête sur différentes affaires.

Avant-propos :

Commençons par signaler que la seconde saison de la série Magnum se déroule sur 22 épisodes (soit 4 de plus que la précédente), d’un peu plus de 46 minutes chacun. Ainsi, l’intégralité de ce coffret 6 DVD avoisine les 17 heures. Les titres des épisodes (en anglais) sont les suivants :

#  01 Billy Joe Bob
#  02 Dead man’s channel
#  03 The woman on the beach
#  04 From Moscow to Maui
#  05 Memories are forever (I)
#  06 Memories are forever (II)
#  07 Tropical madness
#  08 Wave goodbye
#  09 Mad Buck Gibson
#  10 The taking of Dick Williams
#  11 The sixth exposition
#  12 Ghost writer
#  13 The jororo kill
#  14 Computer date
#  15 Try to remember
#  16 Italian ice
#  17 One more summer
#  18 Texas lightning
#  19 Double jeopardy
#  20 The last page
#  21 The Elmo Ziller story
#  22 Three minus two

Critique subjective :

Créée afin de rentabiliser la structure de production de la série Hawaï police d’état, la première saison de Magnum rencontre un franc succès. Logiquement, une deuxième saison voit le jour dans la foulée, en 1981. Bénéficiant apparemment de moyens plus substantiels, elle se montre plus ambitieuse : scènes subaquatiques, grosses explosions, flashes-back au Vietnam, prologues censés se dérouler dans d’autres pays, etc. A part ça, quoi de nouveau sous le soleil d’Hawaï ? Réponse : si ces nouvelles aventures de Magnum s’inscrivent dans la continuité des précédentes, on peut toutefois relever un certain nombre d’évolutions.

Sans pour autant faire preuve d’une énorme originalité (les schémas narratifs sont récurrents), les différentes intrigues s’avèrent bien troussées et parviennent à se renouveler en réservant leur lot de surprises. Comme lors de la première saison, les épisodes vont de l’humour farfelu (mention spéciale au segment The Elmo Ziller story dans lequel Higgins se grime en péquenaud texan pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques) à quelque chose de plus sérieux (Double jeopardy, The last page), encore que la saison 1 comprenait certains titres autrement plus durs (on pense notamment à l’épisode mettant en scène d’anciens nazis). Si les running gags (les dettes de Magnum, ses petits chantages avec Higgins, les services demandés à TC et Rick) sont un peu moins appuyés que naguère, la série fleure toujours autant les années 80 : culte de l’apparence, matérialisme outrancier, omniprésence de l’argent, peur du communisme et spectre du Vietnam (plusieurs épisodes sont entièrement consacrés au « nam » et à ses répercussions). Pour l’anecdote, on notera également que l’ouverture du troisième épisode (The woman on the beach) lorgne clairement vers le slasher, un genre alors très en vogue. Avec pour background le quotidien de détective privé (le fonds de commerce de Magnum semble être les constats d’adultère !), la saison fonctionne beaucoup sur le choc des cultures avec l’intervention de plusieurs personnages « déracinés » (un cow-boy texan, une veuve japonaise, un mafieux chinois, etc.).

Le point d’orgue de cette seconde saison est sans nul doute le double épisode Memories are forever qui développe le passé du personnage titre puisque Magnum y retrouve la trace de Michelle, infirmière française épousée pendant le conflit vietnamien et qu’il croyait morte. Avec un ton résolument plus grave, ces épisodes 5 et 6 sont assez poignants et lèvent le voile sur le passé du détective moustachu. Avec une classe internationale, Tom Selleck s’approprie encore un peu plus ce personnage dont il ne parviendra jamais à se défaire. Attachant tant par ses qualités que ses défauts, Magnum nous est proche grâce à cette voix-off qui nous fait partager ses pensées et à ces regards complices à la caméra. En vrac, on relèvera aussi que TM parle le vietnamien, n’arbore plus sa cicatrice de guerre à l’épaule (un faux raccord mémorable), évolue dans sa relation avec le major Higgins (les deux hommes s’apprécient mutuellement mais refusent farouchement de l’avouer) et sollicite plus fréquemment Mac, ce militaire de la Navy pouvant accéder à des données classées secret défense.

Verdict :

Au final, on peut considérer que la série Magnum P.I. prend ici sa vitesse de croisière. Bien plus qu’un simple plaisir nostalgique, elle possède un côté grisant totalement intact.

A l’instar de celle de la première saison, la qualité vidéo laisse franchement à désirer. En dépit du fait que les épisodes avoisinent les vingt-cinq ans d’âge, l’ensemble est techniquement insatisfaisant. Le contraste est imprécis, les couleurs sont particulièrement ternes et l’ensemble est à la fois sombre et granuleux. La compression s’en tire légèrement mieux même si elle s’invite régulièrement à l’image. Si une restauration s’imposait clairement, l’éditeur n’a semble-t-il pas daigné mettre la main à la poche.

Une qualité sonore très moyenne. Sur les deux pises proposées, le choix pourra être fait en fonction d’éléments émotionnels (il y a fort à parier que les nostalgiques opterons pour la bonne vieille VF et le doublage culte de Magnum) et / ou technique (sur ce point, la VO l’emporte haut la main avec une toute autre ampleur et un meilleur dosage des différentes sources sonores). A chaque fois, le rendu global est étouffé (plus ou moins selon les épisodes) et la dynamique plutôt bonne. Une qualité à la limite de la décence en somme.

 

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