Magnum saison 3

L’histoire

Vétéran du Vietnam et ancien lieutenant de la US Navy résidant désormais à Hawaï, Thomas Sullivan Magnum exerce avec décontraction son métier de détective privé.

Avant-propos

A l’instar de la précédente, cette troisième saison de Magnum comporte 22 épisodes de 46 minutes chacun. Conséquemment, la durée totale de ses troisièmes aventures du détective privé approche les 17 heures. Les titres des épisodes sont les suivants.

#  01 Avez-vous vu le soleil se lever ?
#  02 Le dieu poison
#  03 Copie conforme
#  04 Le rythme de la vie
#  05 Mau Mau
#  06 Les miroirs
#  07 Le fleuret
#  08 Le mach
#  09 Double mixte
#  10 Les ultimes honneurs
#  11 La coupable
#  12 Sain d’esprit
#  13 Kenzan
#  14 Teresa
#  15 L’ornithologiste
#  16 In matrimonium
#  17 Le poids du passé
#  18 Illusion d’immortalité
#  19 Le temple khmer
#  20 Vrai ou faux ?
#  21 Une naissance orageuse
#  22 Ballade irlandaise

Critique subjective

Sous des dehors légers, la série Magnum peut faire preuve d’une incontestable âpreté. Si plusieurs éléments comiques sont présents dans la série, Magnum ne saurait être catalogué comme un simple divertissement humoristique. Pour une série familiale des années quatre-vingt, le ton est parfois dur. C’est ce que réaffirme avec force le premier épisode de cette troisième saison. Avec la disparition violente d’un second couteau important et un final aux accents réactionnaires (n’oublions pas que nous sommes au début de l’ère reaganienne), Avez-vous vu le soleil se lever ? remet les pendules à l’heure. On remarquera au passage que les doubles épisodes sont pour le moins symptomatiques des saisons dans lesquelles ils s’inscrivent. Dans la saison une, Don’t eat the snow in Hawaii introduisait le personnage titre. Un an plus tard, Memories are forever levait le voile sur un événement majeur de son passé. Dans cette troisième saison, le double épisode rappelle donc que la série fonctionne sur une délicate alchimie entre légèreté et gravité.

Si les orientations narratives sont bien balisées et que les histoires fonctionnent sur des ressorts récurrents (c’est le seul petit reproche que l’on peut formuler), il n’en demeure pas moins que les scripts tiennent la route et affinent un peu plus les personnages. Marque de fabrique de la série : les apparences sont souvent trompeuses (on dénombre plusieurs « faux gentils ») et les personnages sont encore et toujours rattrapés par leur passé. Encore plus que naguère, le spectre de la guerre plane lourdement sur ces vingt-deux épisodes. Rien d'étonnant car c’est bel et bien la guerre qui constitue le creuset narratif dans lequel prend forme la série. Ainsi, de nombreux épisodes se raccrochent-ils à des faits historiques importants et Magnum et ses trois acolytes (TC, Rick et Higgins) sont-ils marqués par leurs passés de soldats.

Les deux premières saisons de Magnum ayant bénéficié d’une audience honorable, cette troisième saison jouit donc de moyens encore plus substantiels et se montre plus ambitieuse en termes d’action. On assistera notamment à plusieurs flashes back (dont beaucoup au Vietnam), à un épisode prenant place dans les années trente et même à plusieurs séquences avec des avions, le tout étant ponctué de quelques effets pyrotechniques importants et de cascades réussies.

Si cette saison maintient le cap (moult marchandages entre Magnum et ses trois compères, voix-off, regards complices de Tom Selleck à la caméra, ...), on dénombre néanmoins un certain nombre d’évolutions significatives. Ainsi, le personnage du major Higgins se fait plus présent et son employeur, Robin Masters, s’offre une « apparition ». On relèvera aussi quelques acteurs de passage : Ernest Borgnine (comédien né en 1917 et vu notamment dans La horde sauvage de Sam Peckinpah), Richard Roundtree (Shaft, Seven), ou encore le tandem Gerald McRaney - Jameson Parker dans le cadre d’un crossover avec la série Simon et Simon (1981 - 1988). Pour finir, on déplorera une fausse note majeure : un pré générique de trente secondes qui nous dévoile tous les moments forts de l’épisode à venir ! Un beau spoiler certainement destiné à appâter le chaland et dont l'intérêt artistique est plus que discutable.

Verdict

Fidèle à l’esprit de Magnum, cette troisième saison permet à la série de suivre son cours avec un cahier des charges (intrigues solides, paysages paradisiaques et cool attitude) parfaitement rempli. Aloha.

Une qualité vidéo médiocre. Avec des couleurs fades (quel dommage au vu des splendides décors naturels), un grain parfois prononcé et plusieurs aspérités sur la pellicule, il va sans dire que l’on ressent le poids des années et l’absence de toute restauration. Seule la compression s’avère d’une facture respectable.

Un son de qualité correcte pour un mono âgé de plus de vingt ans. L’unique piste proposée s’avère claire et relativement dynamique. Mono oblige, la spatialisation est des plus limitées. On notera que l’éditeur n’a pas daigné présenter une piste en version originale (quand bien même les premières saisons en bénéficiaient), un mauvais point qui nous oblige à subir doublages pas toujours synchronisés (pour le personnage de Magnum) ainsi qu’un changement de doubleur pour TC (en plein milieu de la saison). Espérons que l’édition de la saison quatre marquera le retour de la VOST.

 

Pas l’ombre d’un supplément.