Spy game

Neuf ans après leur première collaboration sur le tournage de Et au milieu coule une rivière, Spy Game marque les retrouvailles entre Robert Redford et Brad Pitt. Réalisé par Tony Scott (Top Gun, Ennemi d'Etat), ce film d'espionnage nous embarque aux quatre coins du monde en mêlant action et suspens.

 

Sur le point de quitter la CIA, Nathan Muir (Robert Redford) apprend que son ex-coéquipier, le jeune Tom Bishop (Brad Pitt) vient d'être capturé en Chine lors d'une opération d'infiltration. Accusé d'espionnage, il sera exécuté dans les prochaines 24 heures. Les grandes instances de la CIA, craignant un incident diplomatique, refusent de le sauver. Oubliant les rancoeurs, Nathan s'attache de son côté à s'occuper personnellement de cette affaire en mettant en place une mission de sauvetage...

 

Spy Game se déroule en 1991 (période qui marque la fin de la guerre froide), et est principalement structuré autour de Muir. C'est un espion américain classique (compétent, loyal et indépendant) qui doit s'expliquer, devant ses chefs supérieurs, de ses rencontres avec Bishop. Le film est ponctué de plusieurs flash-backs qui marquent les différentes rencontres entre Muir et Bishop. Ils font connaissance tout d'abord pendant la guerre du Viêt-Nam. Ensuite durant les années 70, Muir le recrute pour un travail en Allemagne de l'Ouest. Puis la dernière fois qu'ils se sont vus, c'était à Beyrouth en 1985, où la CIA recrutait des terroristes pour éliminer d'autres terroristes. Par ces retours en arrière, nous voyons lentement quel est le caractère de Bishop (devient au fur et à mesure de plus en plus désillusionné par ses expériences de la CIA) et donc, pourquoi il a terminé dans une prison chinoise en 1991. Mais ces flash-backs permettent surtout de comprendre pourquoi Muir est décidé à sauver Bishop.

 

Etonnament, il n'y a pas beaucoup d'action, dans le sens traditionnel du terme. On voit bien quelques fusillades et une explosion ou deux comme sur la plupart des films d'espion. Pour créer l'illusion d'action (plus grand visuel dynamique), le réalisateur a alors recours à plusieurs techniques dont le ramping qui consiste à accélérer les images en changeant la vitesse de défilement de la pellicule, même si celles-ci sont parfois plus une distraction qu'autre chose, notamment lors d'une conversation en haut d'un immeuble tournée à partir d'un hélicoptère.

 

Spy Game surprend d'un autre côté, en se concentrant sur les machinations qui se trament en coulisse. Ce n'est pas un de ces films où le héros porte un smoking élégant, prend des martinis, emploie tout un arsenal de gadgets et séduit le plus souvent possible de magnifiques femmes. Il n' y a aucune tête nucléaire manquante, tous les virus mortels sont à leur place. Au lieu de cela, c'est un thriller intelligent où les espions manipulent leurs sources avec brio. Pour que l'on y croit, il faut de bons acteurs, et sur ce point, c'est un succès. L'interprétation de Redford est ici superbe, jouant un homme qui essaye de compenser les décennies d'ambyvalence morale avec un acte courageux et désintéressé.

Le transfert sur ce film est un des plus beau du moment, le niveau de détail de l'image est purement étonnant. On trouve des détails qui nous avaient échappés lors de la vision sur grand écran, comme l'image bleutée pendant le flash-back de Berlin. Aucun problème de compression étant donné que celle-ci est parfaite.

Le DVD offre trois pistes 5.1 : Dolby Digital 5.1 Français, DD 5.1 Anglais et DTS 5.1 Français. Les pistes audio sont limpides et offrent une spatialisation remarquable, comme lorsque le film se déroule dans les bâtiments de la CIA, on entend des bruits subtils associés aux bureaux professionnels. En terme de dynamique la DD VO 5.1 reste un cran au-dessus des deux pistes françaises avec des effets plus précis, le son y est tellement clair que si votre système est assez bon, vous aurez l'impression que les acteurs parlent à côté de vous. La VF DTS est comme à son habitude la meilleure piste française mais l'écart n'est pas flagrant avec la DD 5.1.

DVD 1 :

- Option intéractive : accès aux secrets du tournage au cours du film et à la fin alternative (mêmes bonus que sur le second dvd). Cette option ressemble "au lapin blanc" de Matrix qui est un dérivé du procédé "Infinifilm" de New Line qu'on ne peut pas utiliser en Zone 2.

- Commentaire audio du réalisateur, Tony Scott (vost) : commentaire qui s'avère très intéressant, on ne s'ennuie pas une seconde. Tout de suite, on s'aperçoit que ce n'est pas son premier film, il sait de quoi il parle. Il nous explique comment réussir à coordonner tous les éléments pour réaliser un film de cet ampleur. Scott nous éclaire aussi sur ses choix artistiques, notamment avec l'utilisation de filtres pour le Viêt-Nam (noir et blanc) et pour Berlin (bleuté). Enfin, il nous explique les relations de réalisateur à réalisateur qu'il a eu avec Redford. Très informatif !

- Commentaire audio des producteurs, Douglas Wick (Gladiator) et Marc Abraham (vost) : bien évidemment, ce commentaire est beaucoup moins captivant. Ils s'attardent principalement sur le processus de production et nous fournissent une vue d'ensemble de leur rôle au sein du film.

 

DVD 2 :

- Les scènes coupées commentées en vost (19') : il y a cinq scènes supprimées et quatre versions alternatives dans le film avec le commentaire du directeur facultatif. Certaines servent à mieux comprendre le caractère des personnages et l'omission de ces scènes change en réalité nos perceptions de ceux-ci, mais selon le réalisateur elles ralentissent l'action.

- Le making of de Spy Game en vost (15') : composé de plusieurs petites interviews des acteurs, du réalisateurs, des producteurs qui reviennent sur les lieux du tournage et qui parlent du casting, mais sans rentrer dans les détails.

- Les coulisses du tournage en vost (24') : documentaire sur les lieux du tournage (le réalisateur nous explique pourquoi ils ont choisi tel ou tel endroit), sur le casting (on apprend que Robert Redford a accepté avant Brad Pitt), sur quelques scènes clés dont celle de l'immeuble (Scott a payé 50 000 $ pour tourner cette scène en hélicoptère). Un peu répétitif par rapport au précédent mais plus complet !

- Production : cette rubrique permet d'accéder aux filmographies des principaux protagonistes, elle contient également des notes de production, un document sur les story-boards commenté par le réalisateur (2'30), les critères de recrutement à la CIA (5 pages) et les bandes-annonces du film.

- Bandes-annonces (vf ou vost) : 3 bandes-annonces sont ici présentées, Les Autres, A l'ombre de la haine et Blade II.