Millions

L'histoire :

Deux jeunes frères découvrent un sac rempli de billets. Leur opinion diverge quant à l'utilisation la plus judicieuse de cette fortune.

La critique :

Danny Boyle, le réalisateur de ce film, était sur une pente descendante. Après avoir réalisé deux bijoux du cinéma britannique (Petit meurtres entre amis, 1995 et Trainspotting, 1996) il s’était quelque peu perdu outre-Atlantique dans des films au budget plus conséquent et au succès inversement proportionnel (La plage, 2000). Pourtant, il revient bien. En 2003 il abordait le film d’horreur avec l’excellent 28 jours plus tard. Et en 2006, il confirme son retour à son meilleur niveau avec ce Millions, malgré des critiques mitigées.

Ce petit film plein de charme nous conte l’histoire de ces deux garçons, deux frères de 7 et 9 ans qui trouvent un sac rempli à ras bord de billets. Deux mondes se confrontent. L’un veut aider les pauvres à tout prix, l’autre est beaucoup plus pragmatique. Et ce sont un peu ces deux mondes qui s’opposent durant ce film. Le tout sous le regard attendrissant d’un père veuf.

C’est surtout à travers le regard naïf plein d’innocence de Damian que Danny Boyle nous expose son histoire. Un jeune garçon passionné par les Saints et qui se rend compte à travers ses aventures, qu’aider les pauvres n’est pas toujours aussi simple qu’on le croit. Afin de rendre compte de ce regard, et adhérer au discours, il fallait un jeune acteur convaincant. Et le réalisateur a trouvé un garçon impeccable et extrêmement touchant pour incarner Damian (Alex Etel). Moins présent mais tout aussi convaincant, Lewis McGibbon, dont Boyle anticipe sur sa future carrière d’acteur dans les bonus, offre une belle répartie à Damian, dans le rôle d’Anthony. Pour encadrer la fougue de cette jeunesse, James Nesbitt, que l’on a vu récemment dans Match Point dans un second rôle, remplit son rôle à merveille, jouant sur l’émotion et l’humour.

Les couleurs sont omniprésentes dans cet univers. Danny Boyle en joue beaucoup pour retranscrire des émotions enfantines. Son cadrage inspiré et son montage nerveux donnent un rythme jouissif à ce voyage initiatique. De plus, le réalisateur britannique renoue avec son inspiration en matière musicale. Le choix des chansons et musiques développées dans le film est de toute première qualité. Une jolie association donc entre de belles images et un joli son.

Millions se révèle être une excellente surprise, pleine de magie et de fantaisie. Le spectateur, quel que soit son âge, passe un très agréable moment à suivre les péripéties de cette famille. Un petit moment de bonheur dans un monde de brutes, en somme. Un film à découvrir qui nous confirme l’éclectisme de la filmographie de Danny Boyle, dont on se félicite du retour en forme.

Une image bien compressée qui rend très bien les couleurs vives si fréquentes dans le film. Un léger flou persiste cependant dans quelques passages.

Un son impeccable, tant au niveau des dialogues que de la musique (excellente !)

Des bonus forts sympathiques nous sont proposés ici :

- Interview de Danny Boyle (4min) : entretien bref sur la vision du réalisateur sur son film.
- Making of (13min) : fourni en entretiens avec acteurs, réalisateur et scénariste, l'envers du décor de la confection de ce film, avec la description intéressante et amusante de la scène des oiseaux.
- 9 scènes coupées : de durées variables, entre 2 et 6 minutes, elles ne justifiaient pas leur présence dans le film, mais sont intéressantes à découvrir après le visionnage.
- Bande annonce.
- Galerie de photos.