L’histoire principale :
1572 - Dans un Japon en proie à des guerres incessantes, Shingen Takeda, voudrait agrandir son territoire mais se heurte à d'autres chefs de clans prestigieux. Au cours d'une bataille, Shingen Takeda est blessé à mort. La nouvelle se répand vite chez ses ennemis, mais aucun n'a la preuve qu'il est vraiment mort. Fort de ce doute, celui-ci fait promettre avant de mourir à ses généraux de garder le secret de sa mort pendant trois ans, période durant laquelle il sera remplacé par un "Kagemusha" ou "ombre du guerrier". Ses qualités font du Kagemusha un seigneur aussi efficace et respecté que le vrai, ce qui lui vaut la jalousie du prince héritier, Katsuyori. Mais le stratagème est bientôt éventé...
Avis Subjectif :
Kurosawa a peint chaque plan de ce film de façon très détaillé car il croyait qu’il n’allait jamais pouvoir mettre à l’écran un tel film. Ce film n’est pas seulement une fresque historique mais est également une succession d’images ce qui donne un rythme extrêmement lent, mais voulu par le réalisateur et qui joue là un rôle primordial.
La musique fait également partie du décor et la partition de Shinichiro Ikebe joue un rôle important et insiste sur les relations entre les différents personnages et le jeu de rôle du ‘’héro’’.
La mise en scène est vraiment somptueuse avec des paysages énormes, des armées envahissant l’écran, des couleurs vives et des costumes travaillés, un grand travail donc de réalisation de la part du maître.
Le film n’est pas seulement basé sur la guerre de territoire, mais également axé sur le Kagemusha qui se bat d’un côté avec son personnage de remplaçant du seigneur blessé mortellement dans une bataille et d’un autre côté pour garder sa propre identité qui au fur et à mesure du film lui apporte de plus en plus de troubles.
Il est clair ici que le film se veut antimilitariste et nous montre également une société japonaise qui est bloquée par ses valeurs d’un autre siècle et ses barrières sociales limitées. Akira Kurosawa nous montre donc avec beaucoup d’avance et de façon très explicite une caricature d’une société nipponne en décalage avec le monde et fait partis de ces films qui ont fait avancé l’état d’esprit de cette société.
En conclusion, ce film était en 1980 largement en avance sur son temps et encore aujourd’hui la qualité du scénario en surprendra plus d’un. Coté édition DVD, l’image reste très granuleuse, les pistes audio sont de bonne qualité et le contenu des bonus est vraiment intéressant, une édition soignée qui mérite une place dans votre DVDthèque.
DVD 1 :
Commentaire audio de Stephen Prince, spécialiste de Kurosawa (durée du film)
Voici un très bon commentaire audio qui on peut le dire est vraiment réalisé par un passionnant et est passionnant du début jusqu ‘à la fin. Très technique ce commentaire traite de la mise en scène, des décors…pendant toute la durée du film sans temps morts, bravo.
DVD 2 :
Lucas, Coppola et Kurosawa (19 min)
Mix de plusieurs interviews pour une durée de 19 minutes où Franis Ford Coppola et George Lucas nous expliquent leur découverte et leur fascination du monde de Kurosawa et également leur participation financière pour que le film soit mis en avant et surtout pour que le public puisse apprécier à sa juste valeur le film.
Akira Kurosawa : C’est merveilleux de créer (41 min)
Documentaire de 41 minutes repris de la série des Toho Masterworks qui est également un mix de plusieurs interviews des différents protagonistes pour la réalisation du film avec pas mal de documents d’époques.
Image, le script de Kurosawa (42 min)
Bonus sympa qui reprend le script/storyboard du film de Kurosawa et superpose images du film et peintures de l’artiste, un bonus vraiment intéressant qui permet de se rendre compte du travail de décors.
Pour finir nous avons le droit à 2 bandes-annonces originales, la version US et Japonaise et la version pré-bande-annonce japonaise pour une durée totale de plus de 7 minutes.