Résumé
En 1945, l'île d'Iwo Jima est le théâtre d'affrontements sans pitié entre Américains et Japonais. Iwo Jima, ou comment le général Kuribayashi transforma une défaite éclair en 40 jours d'affrontements terribles…
Critique
Avec "Lettres d'Iwo Jima", Eastwood réalise un sacré défi. Non seulement il a réussi à faire un film sur la guerre du Pacifique vu par les Américains. Mais quelques mois après la sortie de "La mémoire de nos pères", arrive "Lettres d'Iwo Jima" qui décrit la vision japonaise.
La même bataille fait l'objet de deux films par le même réalisateur, mais sur deux tons bien différents.
Le second film sur la prise de l'île d'Iwo Jima est, cette fois, axé sur l'honneur. Autant les excès des Américains étaient surprenants. Ceux des Japonais le sont tout autant. Beaucoup de soldats préfèrent par exemple le suicide au retrait pour combattre. Mieux vaut mourir que de reculer face à l'ennemi.
La mise en scène est bien plus sage, plus contemplative que celle de "mémoires de nos pères". La caméra prend le temps et le scénario ne joue presque pas avec les flashbacks, les ellipses ou autres montages alternatifs. Ca change du film précédent. La tonalité de l'image respecte le reste, les deux films sont presque monochromes tant les couleurs ont été adoucies. Mais si "Mémoires de nos pères" présentait des couleurs froides, "Lettre d'Iwo Jiva" n'offre presque que le rouge comme couleur saturée.
On pourrait penser que "Lettre d'Iwo Jima" est un film moins travaillé que "Mémoire de nos pères", une sorte de suite loupée. Et bien non, détrompez-vous. S'il est amusant de voir quelques scènes communes entre les deux films (chacune vue depuis un camp puis de l'autre), le film n'est pas une suite ou une action commerciales pour rentabiliser au mieux le projet d'Eastwood.
"Lettre d'Iwo Jima" raconte une autre histoire, avec un autre ton, une autre mise en scène. C'est réellement un autre film qui aurait pu être fait par un autre réalisateur plusieurs années plus tard.
Eastwood a souhaité réaliser un double éclairage sur cet épisode de la guerre du Pacifique, mais aucun des deux films ne ressemble à un film de guerre classique comme ceux produits dans le siècle dernier.
Une fois que l'on a vu les deux films, une conclusion s'impose. Il n'y a pas les gentils et les méchants habituels. On retrouve dans les deux camps des soldats qui ne souhaitent pas cette guerre et qui sont obligés de la faire. Que ce soit par patriotisme comme les Américains que par honneur comme les Japonais.
Verdict
En réalisant ces deux films sur la prise de l'île d'Iwo Jima, Eastwood signe un nouveau pari réussi. "Lettre d'Iwo Jima" est une réalisation plus simple et une histoire plus contemplative, mais la force de message et des émotions que le film fournit sont tout aussi réussies que "Mémoire de nos pères". Avec ce diptyque, Eastwood marque à nouveau une page dans l'histoire du cinéma et achève avec talent deux films de guerre. C'est à se demander quel genre cinématographique peut encore résister à Clint...
Rien à dire, une qualité excellente. Le DVD est parfaitement encodé. Les teintes particulières de la photographie du film sont parfaitement rendues malgré une colorimétrie bien particulière. les détails bien présents et la compression mpeg2 est parfaitement maîtrisée.
Avec un master HD (le film est disponible en HD DVD et Blu Ray), le DVD profite également d'un "plus" certain dans l'image.
En Dolby Digital, VO comme VF ont un rendu surprenant. On se demande même si Warner ne possède pas des algorithmes spéciaux pour encoder les pistes sonores de leur DVD.
Par contre, la dynamique est beaucoup plus sage que sur "Mémoire de nos pères" ce qui n'enlève rien aux qualités audio du film.
Sur le second DVD, c'est un déluge de bonus :
- Un documentaire de 20 minutes "les coulisses du film avec Clint Eastwood", en fait le making of du film présenté par son réalisateur. Le document n'est pas trop promotionnel et présente de nombreuses séquences du tournage ponctuées par de nombreux intervenants.
- Les visages du combat / les acteurs de lettres d'Iwo Jima (18 minutes) : Après une introduction assez déroutante (la bataille d'Iwo Jima n'est pas enseignée au Japon), les différents acteurs du film présente leurs expériences accompagnées par la directrice de casting ainsi que Clinty Eastwood.
- Images du film / la photographie du film (3 minutes)
- 15 novembre 2006, documentaire sur la première mondiale au Budo-Kan de Tokyo (16 minutes)
- 16 novembre 2006, documentaire sur la conférence de presse au Grand Hyatt Tokyo (24 minutes)
- Bande annonce du film.
La présence de Clint Eastwood dans les différents bonus montre son implication dans la réalisation de ce second DVD collector.