Ed Wood

Titre Original
Ed Wood
Pays
USA (1994)
Date de sortie
vendredi 10 septembre 2004
Durée
121 Min
Réalisateur
Producteurs
Tim Burton, Denise Di Novi
Scénaristes
Scott Alexander, Larry Karaszewski
Compositeur
Howard Shore
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Oui
Oui
Oui
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Guillaume Simon
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
121 min
Nb Dvd
1


L'histoire

 

L'histoire, véridique, de Edward D. Wood Jr, cinéaste des années 50 qui fut nommé, dans les années 80, le "pire réalisateur de tous les temps".

 

 

Critique subjective

 

Dans le petit monde de la critique, il n'est pas donné tous les jours d'aborder un chef-d'oeuvre absolu. Pas le chef-d'oeuvre du dimanche, auquel on decerne le label sacré sur le coup de l'entrain du moment (souvent suivant de près le visionnage), mais le chef-d'oeuvre, le vrai, celui qui dure. Ed Wood, à n'en pas douter, fait parti de ceux-là. Il fait aussi parti de ce cercle très fermé des films qui bénéficient de chaque nouvelle vision.

Tim Burton n'est pourtant pas le dernier des derniers, pour porter à l'écran  la vie mouvementée et rocambolesque du cinéaste injustement proclamé "pire réalisateur de tous les temps", et d'en affirmer ses nombreux points communs avec son modèle. Cinéaste porté par le succès public de Batman 1 et 2 et acclamé par la critique pour un bon paquet de ses films, il prend ici un risque indéniable. Ed Wood est le type même de film qui emmerde profondément les studios. En leur langage : une star mal employée (Johnny Depp, travesti dans le film, mauvais pour son image ça...), un film en noir et blanc, le sous-teste du travestissement qui n'est pas là pour leur plaire, l'hommage aux films d'horreur des années 50 qui leur semble daté, une musique vieillotte, pas d'action, pas de suspense... Pour eux Ed Wood devrait être un film comique en couleur interprété par un Jim Carrey qui en fait des tonnes. Burton réussira néanmoins à monter son film grâce à son faible coût, atout de taille à Hollywood, surtout quand une star répond présente pour pas cher.

Ed Wood, le vrai, lui, n'a jamais eu le choix. Ses films ont toujours été des productions modestes, pour ne pas dire des séries Z. Qu'elles soient financées par un boucher, un producteur de film pour public averti, par ses propres acteurs ou par une église, ses oeuvres ont toujours manqué d'argent. Seulement voilà, Ed Wood y croyait. Quand d'autres s'arrachaient les cheveux parce qu'il n'avaient obtenu que 1 million de dollars au lieu des 3 espérés, Ed, lui, tournait avec 500 dollars. Lobo se cogne dans la porte à en faire trembler tout le décor ? Peu importe, c'est très réaliste, il peut lui arriver de se cogner dans la vie... Impossible de dénicher une cabine de pilotage factice ? Ce rideau de douche et ces chaises feront parfaitement l'affaire, de toutes façon l'attention du public sera focalisée sur ces impressionnantes soucoupes volantes confectionnées à l'aide d'assiettes peintes. Il faut les voir flotter en l'air, attachée au bout d'une ficelle plus que visible, mais cela non plus, n'a aucune espèce d'importance, le cinéma est un médium d'imagination, et tout ce qui peut sembler ridicule et en dessous de l'amateurisme le plus primaire sonne comme le sommet du réalisme pour Ed.

Enumérer les points forts de Ed Wood s'avérerait plutôt fastidieux, idem pour les points faibles, il n'y en a aucun. Ed Wood fait partie à mon sens de ce cercle très fermé des films dénués de tous défauts, en somme parfaits (ou en tout cas me semblant parfait) aux côté de Blade Runner, Amadeus, Orange mécanique et autres... Film phare dans la carrière de son réalisateur, il est aussi, et de loin, ce qui n'est pas peu dire, son meilleur.

Les partis-pris sont audacieux. Un autre réalisateur aurait, à partir d'un tel sujet, versé dans la pure comédie et se serait même gaussé de ce cinéaste maladroit. Burton, lui, voit en Ed Wood un type qui lui ressemble, un type qui à du mal à s'intégrer. Un autre aurait tourné en couleur et abusé de gros plans sur ses stars. Burton, lui, tourne en noir et blanc, n'utilise pas de technique moderne (peu de mouvement dans les plans) et utilise le gros plans avec parcimonie. Pourtant, des stars il y en a. Depp, bien-sur, mais aussi Vincent d'Onofrio présent dans une unique scène (mais capitale), parfait, comme d'habitude, Bill Murray, excellent, comme toujours, et beaucoup d'autres qui suivent la musique en étant tous aussi bons les uns que les autres. 

Mais, plus encore qu'un simple biopic Ed Wood est un immense hommage au cinéma, composé de petits et de grands mais tous compris dans le même ensemble. Ed nous est présenté comme un réalisateur brouillon, peu expérimenté voir même gaffeur involontaire (il est persuadé, du moins en public, d'être l'égal d'Orson Wells). Mais, son amour inconditionnel pour le septième art rachète tout. Loin d'être fonctionnel et formaté, il fait les films à sa façon avec une inébranlable motivation. D'ailleurs, si on regarde de près les véritable films d'Ed Wood, il est évident qu'ils sont très personnels. Il s'y investissait corps et âme, allait jusqu'à y étaler son intimité (dont son goût prononcé pour le travestissement dans l'étrange Glen or Glenda) et faisait au final, quoi qu'on puisse en penser au niveau qualitatif, des films d'auteur.

Ed Wood réunit au final une presque insolente liste de qualités : scénario, interprétation, réalisation, photographie (magnifique)... tout impressionne, et en fait l'un des films phare des années 90 et, tout simplement et plus généralement, un classique.

 

En conclusion

 

Ed Wood est, à n'en pas douter, un chef-d'oeuvre. Un grand film comme on n'en voit que peu souvent (ce qui est d'autant plus vrai en ces temps de cinéma archi-formaté). Un "must-have".
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Sans pour autant casser des briques, l'image de Ed Wood satisfait pleinement. La photographie du film (intégralement en noir et blanc) est parfaitement respectée et confère au film cet aspect "vieux" recherché, appuyé par un grain visible.

La compression s'en tire, elle aussi, avec les honneurs malgré quelques légères faiblesses dans certaines scènes de nuit.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1


Ed Wood est doté d'une piste sonore avant tout frontale, de ce fait, inutile de s'attendre à une débauche d'effets en tout genre. Tout au plus le caisson est sollicité de temps à autre et quelques effets surround se font entendre, mais dans l'ensemble cela reste très discret.

Ce mixage convient parfaitement au style du film.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray


Une édition riche... à première vue...

 

- Commentaire audio : Tim Burton et certains de ses collaborateurs (scénaristes entre autres) participent à ce commentaire dans l'ensemble assez intéressant mais vraiment trop peu enthousiaste

- Making-of : présenté par Johnny Depp, il est vraiment trop court (un petit quart d'heure) et trop promotionel. On en apprend peu sur les conditions de tournage.

- Bande-annonce : l'excellente bande-annonce du film

- Clip exclusif : clip de la musique du générique du film. Une version de Plan 9 en plus sexy.

- La thermin, instrument mystérieux : intéressant (et court) documentaire sur cet instrument bizarre qui est si important dans la BO de Ed Wood

- Bela Lugosi réssucité : petit doc sur Bela Lugosi et l'interprétation qu'en a faite Martin Landau, trop concis

- Quand Carol rencontre Larry : alors là on est chez Delarue, carrément, un doc sur le travestissement et la vie d'un travesti, rien à voir

- Des moules à tarte survolent Hollywood : documentaire sur les décors du film

 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage